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«J’ai entamé un tour du monde en famille»

Temoignage famille tour du monde voyage interrompu coronavirus

«Après beaucoup d’hésitations, en voyant que la crise du coronavirus gagnait du terrain, nous avons tout de même choisi de rentrer. Le 8 avril, nous reprenions l’avion pour retrouver la Suisse. [...] Nous continuons de rêver en pensant aux autres projets qui nous attendent ici, car c’est ce qui nous pousse en avant!»

© Famille Maubert / Four Fly Away

J’ai rencontré mon mari il y a plus de vingt ans, lors d’un bal du 1er août. Je venais de terminer ma formation de décoratrice à l’Ecole des arts appliqués de Vevey et Patrick s’apprêtait à recevoir le titre du meilleur apprenti ébéniste du canton. Nous avons mené nos deux carrières durant plusieurs années, moi dans le prêt-à-porter, lui dans l’agencement d’intérieur. A l’arrivée de nos deux enfants, Eytan et Maxime (âgés aujourd’hui de 13 et 9 ans), je suis devenue graphiste indépendante, afin de pouvoir travailler depuis la maison tout en m’occupant de nos fils. Après notre mariage, Patrick et moi avons acheté une maison au pied du Jura. Notre situation de vie était parfaite, nous avions tout ce dont nous avions besoin.

En 2018, pourtant, nous nous sommes demandé: «Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?» Nous aimons la nature, la montagne, les grands espaces. Nous étions fatigués du rythme boulot dodo et du stress que nous subissions au travail ou à l’école. Il nous fallait une bouffée d’air frais, quelque chose de nouveau qui nous fasse vibrer et nous reconnecte à la vie, à ce que nous étions réellement. Un jour, j’ai lancé spontanément à Patrick: «Et si on vendait tout pour voyager autour du monde?» L’idée de se délester de tout ce que nous avions accumulé au fil des années, de revenir à l’essentiel et de vivre une telle aventure humaine me parlait énormément. Nous avions peu voyagé dans nos vies, les enfants avaient le bon âge pour en profiter pleinement et en garder des souvenirs inoubliables. On s’est dit que c’était maintenant ou jamais.

J'ai rapidement créé un site Internet dédié au projet et me suis empressée de l’annoncer à tous ceux qui me suivaient sur les réseaux sociaux. A partir de ce moment-là, nous ne pouvions plus reculer! Les enfants ont commencé à rédiger leur bucket list de toutes les choses qu’ils rêvaient de faire pendant le voyage. Il aurait évidemment été hors de question de partir si l’un d’eux ne s’était pas senti à l’aise avec l’idée d’un tel périple. Nos proches ont très bien réagi, eux aussi, avec un peu d’inquiétude d’abord, mais beaucoup d’admiration.

Nous étions surexcités! Tous les petits soucis du quotidien nous paraissaient bien insignifiants face à l’aventure qui nous attendait.

En vendant tout ce que nous possédions, nous n’avions pas vraiment prévu une date de retour. On s’est dit que ce tour du monde pouvait durer un an, voire deux si nous parvenions à gagner de l’argent pendant le voyage.

Début d’une aventure

Il nous a fallu neuf mois pour digérer et imaginer notre projet. Une année s’est ensuite écoulée entre la mise en vente de notre maison et le grand départ. Afin de ne pas perdre notre hypothèque et réinvestir une partie des bénéfices de la vente de notre maison, nous avons acheté un appartement, mis en location durant notre absence. Les choses sont finalement allées plutôt vite. Lorsqu’on sait qu’on est sur le bon chemin, les portes s’ouvrent toutes seules et les étapes s’imbriquent comme les pièces d’un puzzle. On adore la phrase Suivez vos rêves, ils connaissent le chemin.

Le 23 janvier 2020, après quatre mois de montagnes russes émotionnelles et une nuit blanche la veille, mes parents nous ont accompagnés à l’aéroport de Genève. Après quelques larmes, nous nous sommes envolés pour la Thaïlande. Nos cœurs battaient la chamade.

Nous avions prévu de parcourir l’Asie et l’Océanie la première année, puis les Amériques et l’Afrique la deuxième année. Nous achèterions nos billets d’avion au fur et à mesure, voyagerions en voiture et dormirions dans des Airbnb. Côté scolarité des enfants, nous avons opté pour une école privée française à distance, car la Suisse ne propose malheureusement pas encore de telles plateformes.

Après six jours à Bangkok et deux semaines à Koh Samui, nous avons passé quelques jours à Chiang Mai, dans le triangle d’or. La pollution et les disparités de la Thaïlande, notamment à Bangkok, nous ont un peu choqués. Dans le quartier des affaires, où nous avons logé les premières nuits, les centres commerciaux et des hôtels de luxe sont plantés à quelques mètres des petites cahutes titubantes, bâties le long de la voie de chemin de fer. Toutefois, nous y avons vécu des expériences très enrichissantes.

Changement de programme

Après la Thaïlande, nous devions aller au Vietnam, aux Philippines, au Japon et en Indonésie, avant de continuer vers la Polynésie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais en voyant que l’épidémie du nouveau coronavirus prenait de plus en plus d’ampleur, nous avons décidé de quitter l’Asie pour nous rendre en Nouvelle-Zélande plus tôt que prévu. Après une escale de cinq jours à Singapour, nous avons donc atterri à Queenstown, à la fin du mois de février. Nous souhaitions être plus tranquilles et savons aujourd’hui que nous avons fait le bon choix.

Cette nouvelle vie nous a appris à être flexibles et à nous adapter aux situations imprévues. C’est une chance pour nos enfants, pour leur futur, de pouvoir faire cet apprentissage si jeunes!

La crise gagnant du terrain, la suite du voyage s’annonçait de plus en plus incertaine. Nous ne savions pas s’il fallait demander à être rapatriés en Suisse. Toutefois, nous avions la chance d’être bloqués dans un pays incroyablement beau et préservé! Les Néo-Zélandais sont gentils et souriants, les paysages sont à couper le souffle et la vie n’y est pas stressante. Nous sommes tombés amoureux de ce pays et nous pourrions tout à fait nous imaginer y vivre tous les quatre.

Malheureusement, après beaucoup d’hésitations, nous avons tout de même choisi de rentrer. Le 8 avril, nous reprenions l’avion pour retrouver la Suisse. Nous savions qu’il ne serait plus possible de voyager d’ici à la fin de l’année et l’avenir semblait trop incertain. Il était difficile de prédire quand les vols commerciaux seraient à nouveau disponibles et d’estimer combien de temps nous aurions pu tenir sur place avec notre budget.

Nous continuons de rêver en pensant aux autres projets qui nous attendent en Suisse, car c’est ce qui nous pousse en avant.

Nous avons notamment prévu d’aménager un grand van, afin de créer un chez-nous mobile. Et puis notre second projet de cœur, celui qui a beaucoup mûri dans nos esprits durant le voyage, c’est la construction de tiny houses auto-suffisantes. Dans la vie, il faut savoir rebondir. Finalement, ce retour en Suisse n’est pas une fin en soi, mais la continuité de notre aventure, un peu différente de ce que nous imaginions au départ. Une chose est sûre: nous repartirons dès que cela sera à nouveau possible.

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