Chronique sexe
Libérer l'imagination érotique grâce à l'effeuillage burlesque
Le printemps est énergétiquement lancé, et les arbres bourgeonnent, prêts à se parer d’un nouveau feuillage. Timing pertinent pour aborder l’effeuillage – burlesque surtout – dont l’offre foisonne.
(Re)devenu de plus en plus populaire ces dernières années notamment grâce aux milieux féministes sexe-positifs, l’effeuillage burlesque vise un empouvoirement des personnes par le biais d’une mise en lumière de la diversité des corps et des imaginaires. Loin du simple strip-tease glamour, les performeuses et performeurs burlesques s’approprient les codes de séduction, souvent avec humour, légèreté et sensualité, ou dans un versant plus politique comme dans le neo-burlesque. Un adage pour cela: il n’y a pas d’âge pour le vivre.
Sortir des codes
Le burlesque n’est pas qu’une mise à nu des corps, mais une mise à voir des érotismes et parfois d’enjeux sociétaux, appelant à s’y plonger, à dédramatiser – tout en teasant. Bain sonore et visuel, il encourage à libérer l’imagination, à sortir de la lourdeur de certains codes présents en sexualité. À remettre du jeu, et des je: il y a dans ces spectacles un embrassement de l’intime, et non pas qu’un embrasement des corps. D’ailleurs, la vulnérabilité – et l’empouvoirement – n’est pas tant dans le fait de s’effeuiller telle une marguerite devant un parterre d’herbe en folie, que de présenter une partie d'un imaginaire érotique aux autres, et de les emmener dans son univers.
Dans une ambiance bon enfant, lors de ces soirées menées par des Maîtres de cérémonie généralement queer, se mêlent enthousiasme et soutien verbal: à chaque ôtage de pièce de costume – souvent magnifiquement autoréalisé –, les acclamations sont de coutume.
Ces shows sont dès lors de bons maîtres pour encourager la communication et l’entrain en sexualité, ainsi que le dévoilement de soi, également dans les interactions one-to-one. Ils sont aussi une inspiration pour l’équilibrisme que demande le fait de se parer d’atours et de se dépouiller de ce qui est superflu. En gros, le burlesque, ça génère souvent un super flux.