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«Reflect», le court-métrage de Disney qui prône l'acceptation de soi

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«Nous pouvons espérer que la prochaine étape pour une représentation positive soit une héroïne grosse, dont la silhouette ne constitue pas un élément de l’histoire», affirme Léonie Chiquet, psychologue et psychothérapeute FSP.

© DISNEY

Si vous êtes abonné-e à Disney+, vous avez peut-être remarqué qu'une série de courts-métrages inédits est régulièrement diffusée sur la plateforme. De talentueux-ses professionnel-le-s de l'animation y révèlent toute l'étendue de leurs talents, en proposant des mini-films touchants, compilés dans la collections Les courts-métrages de Disney (Short Circuit, en anglais). Or, c'est surtout Reflect, une création publiée durant l'automne 2022, qui a retenu l'attention de la presse internationale.

Réalisée par l'artiste Hillary Bradfield, la production se focalise sur le personnage de Bianca, une jeune ballerine plus size qui rencontre des difficultés lorsqu'elle doit se confronter à son reflet, dans l'immense miroir qui tapisse la salle de danse. D'abord gênée de constater qu'elle ne ressemble pas forcément à ses camarades, Bianca ne se sent absolument pas à l'aise dans la salle de cours. Puis, quelque chose d'important se produit: laissant sa peur de côté, l'héroïne se focalise sur sa passion, la danse, dont son corps lui permet de profiter pleinement. Au moyen d'effets spéciaux artistiques dans lesquels le miroir se fait kaléidoscope, se brise et semble refléter le changement de perspective de Bianca, le court-métrage souligne l'acceptation de soi d'une manière poétique. Libérée, l'héroïne trouve la force de laisser ses doutes de côté, puise dans sa force intérieure et s'épanouit dans ses pas de danse.

Lorsque le mirage s'estompe et qu'elle se contemple à nouveau dans le miroir, Bianca lance un regard complice à son reflet. Elle s'accepte et s'aime telle qu'elle est, unique et belle.

© DISNEY

Du progrès et des critiques

Sur son compte Instagram, la réalisatrice Hillary Bradfield indique en effet qu'elle soutient le mouvement body positive. Voilà sans doute pourquoi elle tenait à créer la toute première héroïne grosse présentée par Disney. Auparavant, l'entreprise était plutôt accusée de grossophobie, sachant que les personnages plus size étaient souvent relégués au second plan ou dotés de traits de caractère péjoratifs. «Pour pouvoir s’accepter et accepter son corps, pouvoir se comparer à des modèles positifs est important, souligne la psychologue et psychothérapeute FSP Léonie Chiquet. Les personnages gros sont souvent représentés de manière caricaturée comme méchants, drôles ou un peu idiots. Il est donc primordial de proposer des personnages principaux qui sortent de ces stéréotypes.»

Sur TikTok, de nombreux utilisateurs-trices affirment se reconnaître dans la situation de Bianca. Plusieurs internautes ont également remercié Disney de visibiliser le trouble dysmorphique du corps (TDC), caractérisé par une attention et une inquiétude excessive envers l'apparence d'une partie de notre anatomie, alors que celle-ci ne présente aucun problème particulier.

@atomicapplepie #duet with @sarahineorzea #plussizedisney ♬ After LIKE - Short Ver. - IVE

Or, si cette grande première a été largement applaudie, le court-métrage a également fait l'objet de plusieurs critiques, notamment sur les réseaux sociaux: certaines personnes déplorent qu'une héroïne grosse apparaisse dans une histoire où le sujet principal est justement l'image corporelle: «Nous pouvons espérer que la prochaine étape pour une représentation positive soit une héroïne grosse, dont la silhouette ne constitue pas un élément de l’histoire», acquiesce Léonie Chiquet.

Le rôle des réseaux sociaux

Par ailleurs, dans l'introduction qui précède le court-métrage, la réalisatrice de Reflect déclare qu'il faut parfois passer par des phases sombres pour vivre de beaux moments. Et que ces difficultés contribuent à rendre les beaux moments encore plus magnifiques. Le personnage de Bianca, traversée de doutes, parvient très rapidement à reprendre le dessus sur sa souffrance. Trop beau pour être vrai? «Certaines personnes vont parvenir à dépasser des expériences difficiles et peut-être même en sortir renforcées, analyse Léonie Chiquet. Regarder dans le passé et observer le chemin parcouru peut en effet amener un sentiment intense de joie et de fierté. D’autres personnes vont rester profondément blessées et affectées par ces expériences. Chaque vécu est différent et dépendant des ressources à disposition.»

Heureusement, ces vécus sont de plus en plus visibilisés sur les réseaux sociaux, où les messages d'acceptation de soi contrebalancent l'omniprésence de critères de beauté irréalistes. «Le problème des réseaux sociaux est qu’ils véhiculent une norme arbitraire de ce qu’est un corps "normal", analyse notre experte. Les images des corps y sont généralement normées, retouchées, tandis que des filtres unifient les visages.

Toutefois, on commence à trouver sur les réseaux sociaux une pluralité de corps et de standards de beauté et ce changement important représente une ressource dans le processus d’acceptation de soi.

La psychologue déplore cependant que ces contenus ne soient pas encore suffisamment répandus. On y arrive, petit à petit.

Comment s'accepter?

Pour conclure, nous avons demandé à notre intervenante ce qu'elle recommande aux personnes qui se reconnaissent en Bianca et qui, comme l'héroïne de Reflect, ont parfois du mal à aimer leur corps tel qu'il est. «Lorsque notre corps dans son ensemble nous déplait, il peut être utile de tenter de se focaliser sur les parties de nous-mêmes que nous préférons, ou qui nous déplaisent moins, répond-elle. L’idée est de tendre progressivement vers l’acceptation globale de soi en commençant par apprécier certaines parties de son corps.» Cela demande évidemment un peu de temps et, si besoin, l'aide d'un-e professionnel-le, surtout lorsqu'une souffrance s'installe.

«Pour y parvenir, le travail consiste à sortir de la constante comparaison aux autres à porter son attention sur ce que nous avons, plutôt que sur ce qui nous manque, conseille Léone Chiquet. Apprendre à se connecter à son corps est également un pas important vers l’acceptation de soi. Cela peut se faire notamment par des massages, des mouvements (danse, yoga, marche, etc.), une respiration consciente, une attention portée à ses sensations.» Exactement comme Bianca, qui se retrouve dans le bonheur de son sport préféré, un pas (de danse) à la fois.

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