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Comment faire preuve d’écologie dans ses relations

Comment faire preuve decologie dans ses relations getty images

«Le fait de se déconfiner révèle en interne des choses en soi qui étaient comme maintenues sous un mouchoir pendant un an. Il y a des prises de conscience positives, heureuses. A l’inverse, le fait de desserrer le mouchoir fait émerger au grand jour les dysfonctionnements et les problématiques», note Marie-Charlotte Lanta, coauteure de 50 exercices pour dépolluer ses relations et se libérer des liens toxiques (Ed. Eyrolles).

Trier, recycler, valoriser... certains gestes écologiques peuvent aussi s’appliquer aux relations familiales, amicales, amoureuses et professionnelles. C’est ce qu’on appelle l’écologie relationnelle et, au sortir de cette longue période chahutée que la pandémie nous a fait traverser, elle est particulièrement bénéfique pour repartir du bon pied. Les chamboulements émotionnels qu’on a vécu en couple ou en famille seraient même autant de chances pour prendre conscience des comportements ou des schémas dont on veut se débarrasser ou, au contraire, qu’on veut valoriser. Pareil pour le travail, puisque cette parenthèse loin du bureau est aussi propice à un retour parmi les collègues sur de nouvelles bases, moins polluées.

L’idée est d’adopter un comportement écoresponsable vis-à-vis de soi-même et des autres en recyclant les émotions désagréables, voire toxiques, qui nous empêchent d’avancer et ainsi soigner la qualité de nos relations. Ce recyclage, pour être durable, devrait suivre quelques étapes essentielles. Le point avec Marie-Charlotte Lanta, coach et formatrice spécialiste de l’écologie relationnelle, coauteure avec Anne-Claire Lévêque du livre 50 exercices pour dépolluer ses relations et se libérer des liens toxiques (Ed. Eyrolles).

Prendre conscience

Selon Marie-Charlotte Lanta, la période que nous venons de traverser est une chance, grâce la prise de conscience que cela implique.

«Dans ce sens, l’écologie relationnelle fait écho à l’écologie tout court. Au niveau écologique, on se rend bien compte qu’on ne pourra plus vivre tout à fait comme avant.

On s’intéresse au bilan carbone et on a conscience que commander des objets à l’autre bout du monde, ce n’est pas terrible en termes de bilan écologique. Dans les relations c’est pareil, il y a des choses qui nous sautent aux yeux: on se dit qu’il y a des comportements qu’on ne supporte plus, des limites qu’on veut marquer. Le fait de se déconfiner révèle en interne des choses en soi qui étaient comme maintenues sous un mouchoir pendant un an. Il y a des prises de conscience positives, heureuses. A l’inverse, le fait de desserrer le mouchoir fait émerger au grand jour les dysfonctionnements et les problématiques.»

Faire le tri

L’idée est de trier ses émotions désagréables pour ne pas polluer les autres et se polluer soi-même. Car ne pas soigner son environnement émotionnel, c’est prendre le risque de devenir toxique pour les autres. Au niveau du couple, on s’est parfois retrouvé en huis clos avec l’autre, ce qui a parfois permis de mettre le doigt sur certains aspects qui polluaient la relation. Ou pas. «La première chose à faire, et que les gens font d’ailleurs de manière instinctive, c’est d’arriver à prendre du recul par rapport à des inconforts, à des sensations d’étouffement. Il s’agit ensuite de faire le tri entre ce qui nous appartient individuellement et ce qui appartient à la relation et au contexte, en osant verbaliser ce qui n’est plus possible.

Par exemple, quelqu’un qui est rongé par le stress peut se demander si c’est un stress légitime d’un point de vue systémique, avec de réelles problématiques qui font qu’on a raison de stresser, ou si ce sont d’anciennes blessures émotionnelles non réglées qui profitent de ce contexte pour se réveiller.»

Evaluer son taux de pollution intérieure

Le taux de pollution intérieure s’évalue en jaugeant le respect et le niveau d’autonomie qui existent dans sa relation de couple, la qualité du dialogue en famille, le sens de l’écoute et la reconnaissance au travail. Sur une échelle de 1 à 10, on peut s’amuser à en évaluer le taux. Surtout, gardez en tête de ne pas vous laisser intoxiquer par des choses sur lesquelles vous ne pouvez agir. Ça aide à dépolluer ses relations.

«Quand on est dans une démarche d’écologie relationnelle, on trie ses émotions désagréables plutôt que de les imposer aux autres et on ne se pose pas systématiquement en victime. On ne colle pas à l’autre ses propres problèmes émotionnels, même s’il est parfois plus pratique d’aller jeter ses toxiques dans la poubelle du voisin plutôt que de les recycler», souligne Marie-Charlotte Lanta.

Valoriser ses déchets

Faire le tri dans ses émotions, dans ce qui est positif ou négatif dans son fonctionnement et son vécu, ne veut pas dire jeter à la poubelle tout ce qui dérange. On peut aussi travailler sur ce déchet et le valoriser, une fois qu’on l’a identifié. «Beaucoup de gens font le bilan de ce qu’ils ont vécu pendant le premier confinement, lorsque le climat était anxiogène, que nous n’avions pas conscience des deuxièmes et troisièmes vagues à venir. Maintenant, on prend plus de recul, les vaccins détendent l’atmosphère et on peut mettre le doigt sur ce qui s’est bien passé, voire même le célébrer, note l'auteure. Ce temps d’arrêt peut être l’occasion de changements de vie radicaux.»

Au niveau couple, ce temps d’arrêt a permis à certains de créer une dynamique à deux sur une énergie plus durable.

«J’entends, chez les couples qui ont traversé ce confinement plutôt bien, un souhait de démarrer l’après sans répéter les mêmes schémas qu’avant - les engueulades, les tensions - et sans se laisser polluer par des problèmes de boulot qui ne sont pas si grave que ça finalement, continue la coach, C’est une parenthèse intéressante, qui a permis à certains d’imaginer un autre mode de relation.»

Recycler son énergie

Quand on a compris que ce n’est pas l’autre qu’on doit changer mais soi-même, on gaspille moins d’énergie. Du coup, l’environnement relationnel est moins pollué. Après ces mois de télétravail, on se réjouit de retrouver ses collègues, même ceux qui nous tapaient sur le système avant. Alors, pour faire durer son énergie positive, on n’oublie pas qu’on ne peut pas changer ses collègues.

«En se réjouissant de retrouver une collègue qui nous avait manqué autour d’un café, il faut aussi reconnaître que cette même collègue nous apporte un peu de sel au travail pour ne pas perdre son énergie à vouloir la changer si elle a tendance à être trop stressée en général et ne pas prendre ses coups de stress pour soi, rappelle Marie-Charlotte Lanta. Il faut relativiser sur ce qu’on ne peut pas changer dans sa façon de travailler.»

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