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Santé mentale

5 clés essentielles pour renforcer notre hygiène émotionnelle

5 cles essentielles pour renforcer lhygiene emotionnelle

«Si cela devient une injonction, ce sera plus contre-productif qu’autre chose, prévient la psychologue FSP Sarah Bezençon. Veiller à sa santé psychique ne doit pas être synonyme de corvée mais plutôt d’une saine attention portée à notre esprit.»

© GETTY IMAGES/PROSTOCK STUDIO

En 2016, le Dalaï Lama évoquait pour la première fois la notion d'«hygiène émotionnelle», soulignant la nécessité de prendre soin de nos pensées autant que nous prenons soin de notre corps. Par ces mots, il insistait sur l'importance de cultiver l'amour et la compassion, de les laisser régner en maîtresses sur notre état d'esprit. Or, l'expression semble d'autant plus pertinente à l'ère du développement personnel, qui remet le bien-être psychique sur le premier plan. Et lorsqu'il s'agit de lutter contre le stress et d'écouter nos ressentis malgré le brouhaha d'un quotidien frénétique, ce concept peut s'avérer très utile. La preuve: il se retrouve en tête de plusieurs ouvrages de psychologie, soulignant l'importance de guérir nos blessures intérieures, de retrouver l'équilibre et d'écouter nos véritables besoins.

En septembre 2022, la thérapeute française Anne Loiselle publiait notamment Le grand livre de la détox émotionnelle (Éd. Le Jour), qui s'articule autour d'une idée semblable. Si on n'apprécie pas forcément le terme de «détox», surtout quand il s'applique aux émotions (elles sont naturelles et méritent d'être écoutées!), l'ouvrage n'en est pas moins rempli de conseils pour retrouver un meilleur alignement au quotidien, de manière douce.

Car les émotions, ces importantes messagères, nous traversent tout au long de la journée. Si elles peuvent nous élever et nous énergiser, elles sont aussi capables de nous ébranler, telles des vagues qui déferlent. Qu'elles soient puissantes ou discrètes, elles sont toujours présentes, livrant des informations qu'il nous incombe d'accueillir.

Pour la psychologue FSP Sarah Bezençon, les expressions telles qu'«hygiène émotionnelle» ou «santé émotionnelle» soulignent le fait que notre esprit nécessite, tout comme notre corps, des soins quotidiens: «Il a besoin d’être correctement nourri avec des pensées constructives, de se libérer des tensions pour retrouver un équilibre et d’être adéquatement stimulé pour rester performant au fil du temps, énumère-t-elle. On pourrait parler d’hygiène psychique au sens large, avec une sous-catégorie plus spécifique qui est l’hygiène émotionnelle. Cependant, si cela devient une injonction, ce sera plus contre-productif qu’autre chose. Veiller à sa santé psychique ne doit pas être synonyme de corvée mais plutôt d’une saine attention portée à notre esprit.» Cette attention peut passer par quelques habitudes simples et bénéfiques, que notre experte nous a détaillées par téléphone.

Rappelons qu'en cas de grandes difficultés, d'émotions fortes et inexpliquées ou de blessures passées compliquées à gérer, il est essentiel de discuter avec un-e spécialiste, qui saura trouver les mots pour nous soutenir et nous aider.

1. Dormir suffisamment

On nous le répète bien souvent, mais lorsqu'on brûle de terminer l'ultime épisode de The Watcher, ce conseil peut s'apparenter à un véritable défi. Puisque notre humeur de la journée est intrinsèquement liée à notre forme physique, Sarah Bezençon rappelle qu'un sommeil suffisant nous permettra de mieux résister aux bouleversements de la journée: «Une des bases que l’on répète inlassablement consiste à soigner notre hygiène de vie. Prendre soin de son sommeil est très important, car le manque de repos rend irritable et plus vulnérable aux émotions désagréables.»

En effet, notre intervenante ajoute que plusieurs facteurs peuvent nous amener à ressentir davantage d'émotions désagréables au quotidien: «Cela inclut notre état général, qui est lui-même influencé par notre niveau de fatigue, de stress mais également la qualité de notre alimentation et notre activité physique. Notre hygiène de vie et notre état de santé vont directement influencer notre capacité à gérer nos émotions.»

Or, nul besoin de se culpabiliser! Si la résolution d'éviter la fatigue à 100% ne semble pas tout fait réaliste dans notre monde surstimulé, il peut déjà être salutaire, en un jour de petite forme, de comprendre pourquoi nos émotions sont en vrac. Ainsi, en remarquant un lien possible avec notre état de fatigue, on pourra prendre un pas de recul, décider de se coucher plus tôt le soir même et se promettre que demain, tout ira déjà un peu mieux.

2. Accepter que les émotions font partie de nous - et apprendre à les nommer

Si vous faites partie de celles et ceux qui ressentent les émotions de manière plutôt intense, soyez rassuré-e. Pour Sarah Bezençon, cela est sont totalement normal: «Les émotions sont le propre de l’être humain, c’est la vie qui s’exprime en nous. Or, la vie est mouvement, il est donc naturel d’être traversé par tout un tas d’émotions dans notre quotidien.» L'experte note également que certaines situations telles qu'un déménagement, une rupture ou encore un changement d'emploi peuvent nous rendre plus vulnérables et susceptibles de vivre des tourbillons d'émotions (qu'elles soient agréables ou désagréables) plus puissants que d'habitude.

«Un autre élément très important est l’écoute de soi, poursuit l'experte. C’est-à-dire de prêter attention à sa vie intérieure, de manière à pouvoir reconnaître les émotions quand elles se présentent et en faire quelque chose. Si l’on se censure constamment dans le vécu de nos émotions, à un moment donné, la coupe déborde et ce n'est pas du tout aidant sur le long terme, au contraire!» Dans cette même idée, la psychologue insiste sur l'importance de nommer nos émotions dès qu'on les sent survenir, afin de les identifier clairement. Cela peut paraître simple, mais il s'avère que nous n'avons absolument pas l'habitude de ce genre d'exercice: «Certaines personnes ne se rendent même pas compte de ce qu’elles ressentent», constate notre intervenante.

3. Tenter d'interpréter leurs messages cachés

Toute personne sujette à l'angoisse aura certainement déjà entendu la phrase «les émotions ne sont pas des faits.» Mieux, elles sont des informations! Plutôt que de nous apprendre des vérités absolues, elles tentent de nous guider vers un chemin plus bénéfique ou de nous alerter quant à un problème enfoui.

En effet, pour Sarah Bezençon, la prévalence des certaines émotions peut constituer un indicateur de notre degré d'épanouissement personnel: «Si l’on se sent frustré-e par certains secteurs de notre vie, cela aura tendance à nous rendre plus vulnérable aux émotions désagréables, simplement parce que celles-ci traduisent un malaise intérieur, qui lui-même favorise les émotions désagréables.» Parfois, la source de cette gêne est évidente, surtout lorsqu'on traverse de gros bouleversements dans notre vie. Mais quand ils semblent moins faciles à identifier, il peut valoir la peine de réfléchir à l'émotion, à ce qu'elle tente de nous indiquer.

4. Le journaling

Accueillir nos émotions plutôt que de les refouler, les nommer, tenter de les comprendre... Ce programme paraît bien ardu, surtout si l'on est sujet-te à de nombreux états d'âme différents, chaque jour. «Certaines personnalités sont plus émotives que d’autres, nous ne sommes pas tous-tes identiques face au vécu et à l’expression de nos émotions», résume Sarah Bezençon.

Or, il est possible de se tourner vers plusieurs outils et techniques qui faciliteront l'accueil et la compréhension de ces messages (qu'ils soient agréables ou non), afin de créer du sens et de se trouver moins soumis-e aux effets de leurs soubresauts imprévisibles. «Sophrologie, yoga, hypnose... Toutes les techniques de relaxation sont bonnes à prendre, surtout quand elles mobilisent le souffle, liste la psychologue. D’une manière générale, les approches psychocorporelles sont excellentes pour partir à la rencontre de ses émotions et apprendre à les accueillir, pour ensuite les évacuer ou les "alchimiser", dans le but d'en faire quelque chose de constructif.»

Parmi ces techniques, notre experte recommande le journaling, le fait de noter librement ses pensées et ses ressentis dans un carnet, idéalement une fois par jour. Très à la mode, cet outil permet en outre de nommer les émotions qui nous traversent. «C’est vraiment une démarche intéressante, estime Sarah Bezençon. Elle permet aussi une prise de distance en déposant sur le papier ce qui nous tracasse. Par ailleurs, cela a l’avantage de pouvoir se relire et donc de repérer d’éventuels schémas comportements qui nous sont néfastes et sur lesquels il pourrait être pertinent de travailler.»

5. Faire des pauses d'auto-compassion

Sur Instagram ou TikTok, certains comptes sont entièrement dédiés à la régulation de notre système nerveux, afin de calmer le stress. On citera notamment la thérapeute australienne Anna Papaioannou (alias The Anxiety Coach), dont les publications présentent des dizaines de gestes très simples permettant de calmer l'angoisse. Parmi eux, on trouve des exercices de respiration, ou encore le fait de se serrer soi-même dans les bras durant quelques minutes.

Pour Sarah Bezençon, ce geste peut tout à fait accompagner des moments d'auto-compassion, qui participent au maintien d'une bonne «santé émotionnelle». Ainsi nous conseille-t-elle d'apprendre à remarquer les moments où l'on se sent «activé-e» émotionnellement. Si le moment n'est pas idéal pour réfléchir à notre réaction, la psychologue recommande d'y repenser plus tard, quand on sera au calme: «On peut s'aider d'une petite visualisation où l'on imagine déposer l'émotion qui nous secoue dans une boîte et fermer le couvercle pour le rouvrir plus tard», précise-t-elle.

Puis, une fois que nous sommes seul-e, dans un lieu calme, vient le moment de l'auto-compassion: «Il s'agit de prendre un moment pour respirer en conscience, les mains jointes sur le cœur ou entourant notre thorax, en se mettant à l’écoute de soi. Le fait de faire le geste peut avoir quelque chose de réconfortant, c’est comme si on se prenait dans les bras nous-même, comme si on cherchait à prendre soin d’un être cher.» Pour rendre cet instant encore plus réconfortant, certaines personnes pourront alors mettre en place des exercices de respiration ou littéralement se serrer soi-même dans les bras. Cela peut paraître futile... Mais parfois, les techniques les plus simples sont celles qui fonctionnent le mieux!

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