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4 conseils pour gérer l’anxiété au quotidien
«Et si je me ratais?», «Et si cette migraine annonçait une grave maladie?», «Et si l’avion s’écrasait?»… ces questions paniquées tournent parfois en boucle dans le cerveau sans aucune raison valable, un peu comme une alarme incendie qui s’enclenche pour un rien et qui hurle, stridente, alors que pas la moindre fumée ne flotte dans la pièce.
Dans une société aussi perfectionniste et focalisée sur la performance, nous sommes nombreux à ressentir de temps en temps une vague d’anxiété ou une peur désagréable concernant le futur. «Nous vivons tous avec un certain degré d’inquiétude, selon notre cadre de vie, estime le Dr Vincent Hede, médecin chef de clinique au Programme troubles anxieux des HUG. Il s’agit d’un phénomène tout à fait normal, qu’il convient de distinguer des troubles anxieux pathologiques.» Heureusement, il existe plusieurs manières de mieux le gérer au quotidien.
© Imani Clovis
Avertissement: cet article s’adresse aux angoissés non-pathologiques qui vivent des situations stressantes ne les empêchant pas de vivre normalement. Si vous ressentez une anxiété trop envahissante, qui empiète sur votre vie privée ou professionnelle, notre expert recommande une prise en charge spécialisée. «Les thérapies cognitivo-comportementales sont bien validées dans le traitement des troubles anxieux. Un psychothérapeute saura vous soutenir et vous aider à en gérer les symptômes. Selon la situation, une approche médicamenteuse peut être discutée avec un psychiatre, car l’anxiété n’est pas une fatalité!» Aussi déconseille-t-il fortement l’automédication, la consommation d’alcool ou d’autres substances pour alléger les symptômes.
1. Reconnaître le problème
Avant de pouvoir gérer les sentiments de crainte et d’inquiétude contraignants, il est important de savoir les identifier en tant que tels.
De façon plus générale, on parle d’un lien entre une expérience psychologique et une manifestation corporelle. «Une crise d’angoisse se caractérise par un sentiment de danger imminent et de perte de contrôle, accompagné par un mal-être physique pouvant durer plusieurs heures et susciter, entre autres, des maux de ventre, des palpitations cardiaques et des mains moites. On peut la résumer comme une vigilance excessive qui induit la crainte.» Elle se distingue ainsi d’une «attaque de panique», plus courte et dont les symptômes sont beaucoup plus intenses
2. Se tourner vers la sophrologie
«Les troubles anxieux, quels qu’ils soient, associent généralement des sentiments à des sensations, explique Alice van Gilst, sophrologue agréée par la Fondation suisse pour les médecines complémentaires. En tant que méthode dite «psychocorporelle», la sophrologie travaille sur ces deux composantes, ainsi que sur le lien qu’elles entretiennent. Les troubles anxieux sont d’ailleurs l’une des principales problématiques rencontrées en cabinet, qu’ils soient généralisés ou sous forme de crises.
Si la sophrologie propose des méthodes très variées, notre experte estime que le fait d’avoir des outils à disposition lors de ces épisodes donne le sentiment rassurant de pouvoir reprendre les choses en main et de redevenir maître à bord. «Les séances avec un sophrologue ne sont pas une finalité. Elles sont surtout l’occasion d’acquérir des outils concrets et adaptés. La personne doit pouvoir se les approprier par des entraînements individuels et les transposer au quotidien.»
© Valeriia Bugaiova3. Prévenir les crises
Faut-il s’entraîner tous les jours pour dompter sueurs froides et palpitations? Pour Alice van Gilst, «certains exercices respiratoires simples peuvent être bénéfiques au quotidien, d’autant plus qu’ils peuvent facilement être mis en place tous les jours!»
D’un point de vue plus mental, il est possible d’utiliser cette respiration abdominale comme ancrage. Le champ d’attention est alors particulièrement rétréci ce qui permet d’interrompre rapidement le flux de pensées parasites voir irrationnelles. Il s’agit pourtant d’exercices ponctuels et j’encourage les personnes à respirer comme elles savent le faire le reste de la journée, sans trop mentaliser un processus qui doit rester naturel. Il ne s’agit pas de remplacer une rigidité par une autre.»
© Lesly Juarez4. Améliorer notre cadre de vie
Selon le Dr Vincent Hede, le fait de «réduire la portée de certains facteurs de stress peut également avoir un effet bénéfique et réduire l’angoisse». Si la peur et l’inquiétude sont causées par une situation précise, il est important de l’identifier, afin de chercher une solution ou tenter de lâcher-prise. Pour cela, on essaie de dresser la liste de toutes les choses qui provoquent de la pression et du stress dans notre quotidien et d’y réfléchir calmement. À nouveau, l’aide d’un spécialiste peut être bénéfique si on ne parvient pas à reconnaître ou à modifier ces facteurs.
Surtout, on se rassure, ce n’est pas si grave! Avec le temps, on deviendra de véritables pros de la gestion de l’angoisse, si bien qu’elle ne sera plus qu’un mauvais souvenir... comme un chat légèrement nerveux qu’il suffira de caresser pour qu’il se mette à ronronner.