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Un bébé, deux papas, c'est possible en Afrique du Sud

Le faire-part de la justice est arrivé le 27 septembre de la Haute cour de Pretoria, qui a conclu que l'accord passé entre le couple et la future mère porteuse avait "des motivations altruistes" et que les dispositions prises pour le bien-être du bébé étaient "plus que satisfaisantes", selon le document consulté.

Le couple, un Néerlandais et un Danois, qui vit à Johannesburg, s'est marié en Afrique du Sud en septembre 2010. "Le jugement ne s'appliquera pas à des étrangers qui viendraient juste pour six mois dans ce but", a souligné leur avocat Anthony Wilton. "La beauté de la chose est que l'enfant aura un lien génétique avec l'un d'entre eux", a-t-il ajouté, en précisant que le couple espérait obtenir la grossesse avec le sperme de l'un des deux et un don d'ovule.

En Afrique du Sud, le recours à une mère porteuse est autorisé depuis 2006 pourvu que ce ne soit pas à des fins commerciales, mais les parents potentiels doivent faire valider leur demande par la justice. Les dossiers sont toutefois peu nombreux. Ce jugement "fera jurisprudence", a indiqué Me Wilton. "Il y a déjà eu des demandes identiques à celle-ci, mais pour la première fois, ce jugement indique clairement quelles sont les conditions à remplir pour avoir une chance de voir sa demande acceptée", a-t-il dit.

La justice se veut particulièrement vigilante pour éviter que des femmes défavorisées ne soient exploitées comme "ventres à louer". C'est "particulièrement vrai dans des pays comme le nôtre où les disparités socio-économiques sont profondes et la pauvreté importante", soulignent les juges Ronel Tolmay et Jody Kollapen, respectivement un homme et une femme. Le couple a dû fournir tous les détails financiers de l'accord (couverture santé pour la mère, prise en charge des frais divers, transports, vêtements de grossesse, etc).

Jennifer Currie, la fondatrice de l'agence de Baby-2 Mom spécialisée dans le don d'ovules, a certifié qu'elle ne gagnerait pas d'argent sur la mise en relation de cette famille avec la mère porteuse. Dans le jugement, les deux magistrats soulignent que "si l'on peut être tenté de penser que le problème des mères porteuses est nouveau, il semble que depuis les temps bibliques, les gens qui ne peuvent pas avoir des enfants ont opté pour des formes de maternité de substitution".

Ils citent le cas où "des hommes devaient mettre enceinte leur belle-soeur veuve pour assurer une descendance à leur frère défunt". Ou celui de maris à l'épouse stérile, consommant avec la servante pour qu'elle leur donne un enfant. Ces grossesses de substitution, fruit d'un accord entre membres d'une même famille ou entre gens se connaissant, ont été et continuent d'être pratiquées dans beaucoup de sociétés, soulignent-ils.

L'Afrique du Sud, qui se distingue sur le continent africain et dans le monde en général pour son souci de l'égalité des droits des homosexuels, autorise également les couples du même sexe à adopter. Et ce sont pas les orphelins qui manquent. Avec les ravages du sida et la pauvreté, quelque 1,5 million d'enfants pourraient potentiellement être adoptés. Mais 600 sont actuellement "légalement adoptables", et 200 ont été effectivement adoptés en 2010, selon des chiffres officiels.

"Pas de doute qu'il y a des blocages dans le système d'adoption", reconnaît l'Unicef, tout en soulignant que la majorité de ces petits ne grandit pas en orphelinat mais sont pris en charge par leurs communautés et que l'important est l'intérêt de l'enfant, pas nécessairement son adoption. Le couple qui a fait le choix de la mère porteuse préfère se préserver des médias. Mais une source proche a laissé entendre que l'adoption aurait été trop compliquée pour eux. Depuis 2010, il aurait notamment fallu justifier ou attendre de passer le cap de cinq années de résidence en Afrique du Sud, depuis une loi empêchant les adoptions éclair à la Madonna qui a adopté deux enfants au Malawi sans jamais y vivre.

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