«Time» met à l’honneur celles qui ont brisé le silence

Débuté en 1927, le classement du «Time» est, chaque année, suivi avec beaucoup d’attention. Pour sa première édition, le magazine décernait son prix à l’aviateur Charles Lindbergh. Au fil des ans, de nombreux hommes (et seulement quelques femmes) se sont ainsi vus récompensés. Angela Merkel a été sacrée «personnalité de l’année», Donald Trump l’a été en 2016. Le média titrait alors «Président des Etats divisés d’Amérique».

Une représentation de toutes les anonymes qui se sont exprimées

Pour son édition 2017, «Time» a choisi de mettre en avant tout un groupe de personnes: «ceux qui ont brisé le silence», dont une écrasante majorité de femmes. Sur la couverture, 5 d’entre elles prennent la pose: Ashley Judd, Susan Fowler, Adama Iwu, Taylor Swift et Isabel Pascual. En 1997, l’actrice américaine Ashley Judd avait été abusée par Harvey Weinstein; elle a ensuite participé à l’enquête du «New York Times» pour faire éclater la vérité. Susan Fowler a subi des attaques sexistes alors qu’elle était ingénieure chez Uber. Afin de condamner les pratiques de son ex-employeur, elle a pris la plume et raconté son histoire sur son blog. Adama Iwu, lobbyiste pour Visa, s’est mobilisée pour mettre fin au harcèlement sexuel en politique. Taylor Swift, sexuellement agressé par un DJ, ne s’est pas démontée au procès de ce dernier. Quant à Isabel Pascual, cueilleuse de fraises d’origine mexicaine, elle se bat pour protéger les femmes qui, dans son milieu, souffrent de harcèlement.

Une sixième personne est cachée sur la photo, on distingue uniquement son coude: elle représente toutes les anonymes qui ne se sont pas tues ainsi que le mouvement #MeToo, #MoiAussi. «Time» a également publié une vidéo sur son site internet pour faire entendre ces voix de stars et d’inconnues qui, face caméra, dénoncent le sexisme. Qu’elles soient agricultrice, comédienne, sportive, infirmière ou femme de ménage, toutes leurs histoires nous touchent en plein cœur.

Vague d'espoir pour 2018

Le combat est pourtant loin d’être gagné: les lois doivent changer, les hommes doivent remettre leur comportement en question, les femmes doivent prendre encore davantage la parole. A nous d’être toujours prêts à écouter celles et ceux qui oseront s’exprimer et d’agir pour que cela ne se reproduise plus. Cette couverture du «Time» nous remplit d’espoir: 2018, l’année où il n’y aura bientôt plus de porcs à balancer? On ose y croire.

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