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Suisse: Des manifestations pour défendre le droit à l'IVG

Manifestation droit a avortement suisse 28 juin 2022 geneve

Sur Instagram, le Collectif genevois de la grève féministe a déclaré: «Nous continuerons à lutter pour le droit et l'accès à l'avortement pour touxtes et partout. On lâche rien!»⁠

© MAGALI GIRARDIN/KEYSTONE

La décision de la Cour suprême américaine a choqué le monde entier et résonne jusqu'en Europe. En soutien aux femmes concernées par l'abrogation de l'arrêt Roe v. Wade, le texte ayant garanti le droit à l'interruption volontaire de grossesse aux Etats-Unis depuis 1973, des centaines de personnes se sont rassemblées, pancartes à la main, dans plusieurs villes romandes. Ainsi, le 28 juin 2022, quatre jours après la sentence de la Cour suprême, des manifestations ont eu lieu à Genève, Fribourg, Neuchâtel, la Chaux-de-Fonds ou encore Sion.

À Genève, le Collectif de la grève féministe a compté plus de 300 personnes sur la Place des Nations. Une par une, les personnes présentes ont posé leurs mains, préalablement plongées dans de la peinture rouge, sur un long drap blanc, afin de signifier leur solidarité envers les femmes qui, aux Etats-Unis, se voient désormais confrontées à d'immenses risques.

En plus des pancartes et des slogans (tels que My Body, My Choice), plusieurs participant-e-s tenaient également des cintres en acier, lesquels constituent un symbole des dangers de l'avortement réalisé de manière clandestine. Sur Instagram, le collectif féministe a déclaré: «Nous continuerons à lutter pour le droit et l'accès à l'avortement pour touxtes et partout. On lâche rien!»⁠

Deux initiatives en cours, en Suisse

Si ces rassemblements avaient avant tout pour but d'exprimer un soutien aux femmes vivant aux Etats-Unis, il s'agissait également de rappeler que le combat pour le droit à l'IVG continue, qu'il est essentiel de le défendre, même en Europe.

Actuellement, deux initiatives parlementaires visant à restreindre l'accès à l'avortement en Suisse sont encore en quête de signatures. Elles avaient été lancées en décembre 2021 par deux conseillères nationales UDC. Par ailleurs, au début du mois de juin 2022, l’organisation Santé sexuelle Suisse a publié une charte demandant que l'IVG soit supprimé du Code pénal suisse. À l'occasion du 20e anniversaire du droit à l'avortement, une manifestation avait été organisée à Berne.

Invitée sur le plateau de la RTS, le 24 juin 2022, la conseillère nationale Léonore Porchet (Vert-e-s, VD), présidente de Santé sexuelle Suisse, avait d'ailleurs souligné que l'IVG est toujours «a priori interdit» en Suisse et qu'il reste «menacé partout, même dans les grands pays démocratiques». Pour elle, il est aujourd'hui essentiel que la loi Suisse garantisse le droit à l'avortement, sans oublier la nécessité de «lutter contre la stigmatisation et l'infantilisation des femmes qui ont recours», et d'«enlever les outils aux personnes qui souhaitent refreiner ce droit à l'autodétermination.»

Aussi Léonore Porchet a-t-elle rappelé que, même en Suisse, la procédure reste difficile d'accès pour les femmes en situation de pauvreté, vivant des difficultés financières ou évoluant dans un cadre très conservateur.

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En France, Elisabeth Borne parle d'un «droit fondamental»

Chez nos voisin-e-s, un groupe de l’Assemblée nationale a annoncé le dépôt d’une proposition de loi pour sécuriser le droit à l’avortement en l’inscrivant dans la Constitution. Cette initiative est soutenue par la première ministre Elisabeth Borne qui, le 29 juin 2022, celle-ci s'est rendue au siège du Planning Familial de Paris. «En ce moment, on voit qu’il y a des régressions, l’Histoire se remet à marcher dans le mauvais sens, a-t-elle déclaré d'après BFMTV. Lorsqu'on voit les reculs auxquels on peut assister aujourd’hui, y compris en Europe avec l'extrême droite qui remet en cause ce droit à l’avortement, on voit l’importance d’inscrire ce droit comme un droit fondamental.» Pour elle, les événements survenus aux Etats-Unis constituent un «avertissement très sévère», preuve que rien n'est jamais acquis en termes de droits des femmes.»

En effet, ce droit reste menacé, même en Europe: rappelons qu'à la fin du mois de janvier 2022, le Tribunal constitutionnel polonais décidait de quasiment interdire la procédure. Les seules exceptions autorisées concernent les cas de viol, d'inceste, ou la nécessité de sauver la vie de la mère. Le combat pour ce droit continue.

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