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20 ans du droit à l’IVG

Santé Sexuelle Suisse demande la suppression de l’avortement du Code pénal

Santé Sexuelle Suisse demande la suppression de l’avortement du Code pénal

Le slogan des manifestant-e-s réuni-e-s à Berne le 2 juin 2022? «Mon corps, mon choix! Ma santé, mon choix!»

© SANTÉ SEXUELLE SUISSE/MAX GIGON

Des dizaines de cartons rouges ont parsemé la place fédérale ce jeudi 2 juin 2022. Le but de cette manifestation? Interpeller le monde politique et le grand public pour exiger la suppression de l’avortement du Code pénal. Léonore Porchet, conseillère nationale (Les Vert-e-s) et présidente de Santé Sexuelle Suisse déposera une initiative parlementaire allant dans ce sens. Comme le souligne l’organisation dans un communiqué de presse «l’interruption de grossesse est inscrite au Code pénal, alors qu’il s’agit d’une prestation médicale faisant partie du catalogue de base de l’assurance maladie. Dans ce contexte, sa stigmatisation et sa condamnation morale perdurent.»

La réglementation en matière d’avortement en Suisse souffle sa vingtième bougie cette année. Depuis 2002, elle garantit aux personnes enceintes de pouvoir exercer leur droit à l’autodétermination durant les 12 premières semaines de grossesse. Pourtant, de nombreux obstacles demeurent, selon Santé Sexuelle Suisse. L’association rappelle que des discriminations subsistent, «que ce soit au niveau financier ou au niveau de l’accès aux prestations et à des informations suffisantes et claires». Selon ses observations, les structures hospitalières ne répondent pas assez aux besoins des personnes concernées, avec une approche souvent paternaliste et stigmatisante.

Une menace pénale qui pèse sur les femmes

Interrogée dans l’émission Forum, sur les ondes de la RTS, Léonore Porchet a insisté sur la nécessité de son initiative. «Actuellement, la menace pénale est utilisée par les personnes récalcitrantes ou l’entourage, note la Vaudoise. On dit que l'avortement est par principe interdit et puni, et dans certains cas, il n'est pas puni. Je pense qu'en 2022, il faut qu'on sorte de cette logique-là, qui a des conséquences concrètes et parfois dramatiques dans la pratique.» Pour la politicienne, l’avortement est une affaire privée, qui concerne uniquement la personne et son praticien de santé «qui devrait la traiter avec bienveillance et sans jugement».

Fin 2021, l’UDC a défrayé la chronique en déposant simultanément deux initiatives pour rendre plus difficile l’accès à l’avortement. La récolte de signatures est actuellement en cours, le peuple ne se prononcera pas avant 2023. À l’heure où plusieurs états remettent en cause ce droit fondamental, la prise de position de Santé Sexuelle Suisse rappelle que, dans notre pays aussi, les femmes ne doivent jamais cesser de se battre pour pouvoir disposer librement de leur corps. «Mon corps, mon choix; Ma santé, mon choix», comme l’a martelé Léonore Porchet lors de son discours à Berne.

Informations pratiques

Vous êtes dans une situation difficile? Vous vous posez des questions sur votre santé sexuelle et votre sexualité? Retrouvez des conseils gratuits et confidentiels ainsi que la liste des centres de santé sexuelle via le site de Santé Sexuelle Suisse.

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