Rencontre avec l’homme parfait

Il possède en effet une multitude d’options. Soit, dans l’ordre: une capacité à suivre les circonvolutions des pensées caustiques, les persiflages ordinaires et les doubles saltos arrière des esprits agiles. Autant dire que sa compagnie transcende les absurdités des maîtres de l’argent, des potentats de l’abus de pouvoir, des étriqués de la gestion humaine. Et comme le bonheur et le malheur ont ceci en commun: ils ne viennent jamais seuls. C’est tant mieux. Cette sorte de porte-drapeau de l’altruisme moderne est également un prototype de tolérance.

Allergique aux gossips, réfractaire à toutes considérations made in «langue de vipère land», il ne porte aucun jugement de valeur sur ses congénères. Il les observe, en maîtrise le fonctionnement dans le détail, s’adapte aux soubresauts psychologiques de chacun. Evolue sans jamais élever la voix. Et puis, il a le sens du collectif. C’est-à-dire? Si c’est le président-directeur général, il ne reste pas juché au sommet de la pyramide: il retrousse les manches. Si c’est un compagnon de route, il opte pour le module «nous formons une équipe» avec sa moitié. Et c’est tout? Même pas. Cette perfection au masculin est prévenante, galante, délicate. Tout le temps, en toutes circonstances. En principe, les autorités sanitaires devraient en autoriser le clonage.