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Nouvelle émission sur la RTS: Christine Gonzalez, au nom des genres

Christine Gonzalez Femina Mathilda Olmi 2

«J’ai pris conscience qu’à chaque fois qu’on traite d’un sujet autour des sexualités, aussi différents soient-ils, on revient toujours à la question des genres, observe la journaliste Christine Gonzalez. La manière dont on répartit les rôles, comment on se représente en tant qu’homme, en tant que femme ou en tant qu’autre identité de genre.»

© Mathilda Olmi

«Para bailar la bamba…», le tube de Los Lobos résonne dans le bar lausannois à l’heure du rendez-vous avec Christine Gonzalez en cet après-midi de décembre. À la fois rieur et noir, son regard irradie autant que son sourire est irrésistible. Dès les premiers échanges, l’animatrice radio ne s’encombre pas de convenances barbantes: elle est franche, directe, honnête. Et passionnée comme au premier jour par son métier fait de rencontres. Le talk-show Question Q sur La Première, un vendredi par mois à 21 heures, c’est elle. Un rendez-vous radiophonique auquel s’ajoute désormais Question Genre, à la même heure trois fois par mois dès vendredi 14 janvier 2022.

«J’ai pris conscience qu’à chaque fois qu’on traite d’un sujet autour des sexualités, aussi différents soient-ils, on revient toujours à la question des genres, observe-t-elle. La manière dont on répartit les rôles, comment on se représente en tant qu’homme, en tant que femme ou en tant qu’autre identité de genre. On nous apprend à nous assimiler à des rôles que l’on décide de porter ou de déconstruire. J’ai été beaucoup éclairée par de nombreux spécialistes que j’invitais dans Question Q par cette grille de lecture qui me fascine.» Pendant qu’elle s’impatiente à explorer les pistes infinies liées à ces questions au plus profond de nos âmes humaines, son enthousiasme est contagieux.

Dalida et Doc Martens

Autant de questions que Christine Gonzalez s’est posées très tôt. «J’ai grandi à Fribourg dans une famille qui a beaucoup déconstruit spontanément, sans le verbaliser, ni faire de théorie. Ma mère ne cuisinait pas, mon père nous tressait les cheveux. On ne m’a jamais dit que je devais me comporter d’une certaine manière.» Comme c’est souvent le cas, elle a commencé à sentir le poids de la norme à l’école. Marquée à vie par une injonction de la part de la directrice de son école, une bonne sœur, elle se souvient: «À 14 ans, j’écoutais The Cure. Je portais des Doc Martens, une veste en cuir, et j’ai décidé de me couper les cheveux. Quand elle m’a vue, la directrice m’a dit: «Tu ressembles à un garçon, ce n’est pas comme ça que doit se comporter une femme.» J’aurais pu l’envoyer valser, ce que j’ai fait en d’autres circonstances. Mais ce qu’elle me disait concernant ma non-légitimité à porter les cheveux courts sonnait tellement juste que j’ai commencé à performer la féminité.» Elle s’est alors fait percer les oreilles, s’est mise à porter des bijoux, à adopter une démarche chaloupée. «Je pensais: mieux vaut être Dalida que Robert Smith! Sauf que je n’ai jamais réussi à être Dalida, plaisante-t-elle aujourd’hui. Je n’ai conscientisé ces choses-là que plus tard, grâce à de nombreuses lectures, à tous ces gens que j’ai pu entendre et les séries que j’ai pu voir. À 42 ans, je réalise que c’est tout ça qui m’a construite.»

On ne peut plus rien dire

Au cœur de sujets assimilés à la déconstruction et au féminisme qui crispent une grande partie de la population, l’animatrice se fait un honneur de les aborder sur le service public et de parler au plus grand nombre. «J’ai envie de répondre à ces craintes: calmons-nous, tout va bien.» À celles et ceux qui se lamentent de ne plus pouvoir rien dire en brandissant le drapeau de la liberté d’expression, elle rétorque: «Je ressens de la tristesse pour ces personnes, ça doit être affreux! Bien sûr qu’on peut tout dire! Sauf que, plutôt que de l’affirmer comme une vérité absolue, il vaut mieux poser des questions en toute bienveillance. C’est la base de tout. Je ne suis pas Gandhi, je ressens aussi de la colère! Je suis très indignée de la place que prennent certaines personnes pour dire des choses qui font du mal, qui discriminent, qui violentent et qui tuent des gens.»

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