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Nolvenn Dufay reçoit le prix de la micro-entrepreneuse 2012
C’est un après-midi aux heures suspendues, dont seuls les dimanches ont le secret. Revenant de sa sieste, la fille de Nolvenn n’a qu’une seule préoccupation en tête: sa carte d’identité à renouveler. Drôle de question existentielle pour une gamine de 4 ans! Mais chez les Dufay de Lavallaz, les sésames sont dans l’air du temps. En emportant l’adhésion des lectrices de Femina, la fondatrice de l’entreprise Kids Up a en effet décroché son passeport à elle, consécration qui pourrait ouvrir de nouveaux horizons à son espace mêlant subtilement activités d’éveil et techniques du cirque à destination des enfants. Même si côté planning, le farniente attendra.
Celle qui avoue avoir toujours travaillé 12 heurespar jour a de lourdes responsabilités. «Etre chef d’entreprise, c’est cool, mais aussi très impressionnant. Il n’y a plus personne au-dessus de vous.» Sans oublier l’investissement physique inhérent à cette nouvelle indépendance, et qu’il faut réussir à concilier avec sa vie privée. D’où un emploi du temps digne d’un ministre en période de crise. Sept journées commençant à 8 h, un transit au foyer entre 18 et 20 h pour s’occuper de la petite et du dîner, puis retour à la salle jusqu’à minuit.
Nolvenn parvient à se ménager quelques demi-journées ici ou là pour redevenir une maman plus disponible. Et le papa dans tout ça? «Mon mari a signé lui aussi, plaisante-t-elle à moitié. Il s’investit à fond pour notre fille puisque je travaille les week-ends. Pour l’instant, on ne fait que se croiser, mais je crois qu’il le prend bien. C’est un truc à faire exploser un couple!»
Comme dans sa discipline fétiche, la gymnastique, la prise de risque est calculée, même si plusieurs connaissances ne comprennent pas ce changement de cap. «Lorsque je fais le lion féroce devant mes bambins, des proches se demandent parfois si j’ai toute ma tête. Mais je n’ai pas besoin d’un statut pour me sentir bien. Je crois d’abord aux renouvellements.»
Optimiste, mais pas insouciante
Avant Kids Up, la trajectoire de notre micro-entrepreneuse était déjà faite de rebondissements. Des études d’anglais à Grenoble, sa ville natale, puis un diplôme voué au sport. Plus tard, on la retrouve entraîneuse de l’équipe de France de gym pour les JO de Sydney. L’expérience est éprouvante et la convainc de prendre ses distances avec le haut niveau. S’ensuit un Master à Neuchâtel, tremplin vers des postes prestigieux. Bref, à 36 ans, Nolvenn aimerait bien avoir plusieurs vies, car dans celle-ci, elle confie «avoir déjà du mal à faire les trucs de base». La preuve, c’est qu’elle peine à recenser les passions qui l’animent.
Des hobbys? «Vu mes horaires actuels, mon évasion, c’est mon lit! Et quand j’arrive à faire mon propre pain, c’est la fête…» Des envies de voyage alors? «J’ai visité quantité de pays grâce à mes différents postes, et les gens ne sont pas forcément plus intéressants à l’autre bout du monde. Je préfère passer du temps ici avec ceux qui sont riches intérieurement.» Si, quand même, il y a bien un petit caprice à expier: le chocolat. «Très utile pour déstresser», sourit-elle. Pas vraiment d’un naturel angoissé, notre gagnante s’inquiète néanmoins pour l’avenir de Kids Up. Dans dix ans, le quartier sera rayé de la carte pour faire place au futur centre-ville de Chavannes, un complexe dominé par une tour de 140 m.
Quand Nolvenn repense aux Douze travaux qui furent nécessaires pour dénicher le lieu idéal, elle en frémit. «Heureusement j’ai la tête dure. Il paraît que c’est à cause de mes origines bretonnes.» On ne pouvait lui souhaiter mieux pour affronter les tempêtes…
Son site Internet: www.kidsup.ch
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