Femme Femina
Ngozi Okonjo-Iweala, une Africaine à la tête de l’OMC?
C’est qui?
Née en 1953 de parents professeurs, Ngozi Okonjo-Iweala vivra son adolescence durant la guerre du Biafra, qui frappe alors sa région natale, le delta du Niger. À 14 ans, elle porte sa jeune sœur sur 10 km, afin d’atteindre une clinique surpeuplée où, à la force du poignet, elle obtient l’injection de chloroquine qui sauvera l’enfant. Cette anecdote fondra sa lutte contre la corruption et pour l’Afrique. Envoyée aux États-Unis, elle en reviendra diplômée de Harvard et du MIT. En 1982, elle entre à la Banque mondiale et atteint la direction générale en 2007.
Pourquoi on en parle?
La démission du directeur de l’Organisation mondiale du commerce pourrait faire d’elle la candidate naturelle de l’Afrique à l’élection de juillet prochain. Elle a en effet occupé à deux reprises le poste de ministre des Finances du Nigeria. Sous son égide, le pays est reconnu première économie d’Afrique, tandis que la corruption est endiguée.
Désormais envoyée spéciale de l’Union africaine contre le Covid-19, elle préside GAVI, une ONG favorisant l’accès à la vaccination sur le continent.
Qu’est-ce que les autres en disent?
«Pour mener à bien [son rôle de ministre des Finances], elle a dû faire avec la pression et imposer ses réformes dans des contextes politiques difficiles. Tout en restant idéaliste, Ngozi a prouvé qu’elle avait la tête dure», dit d’elle Robert Zoellick, son président à la Banque mondiale. Toutefois, elle a également su se faire des alliés qui pourront se révéler déterminants, en Europe et aux États-Unis, puisqu’elle est en effet aussi Senior Advisor auprès de la banque d’investissement franco-américaine Lazard et membre du conseil d’administration de Twitter.