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«Mémoires de sorcières»: Raconteuses de mère en fille

Magali Sara Mottet sorcieres encyclopedie

Magali et Sara Mottet, avec «Lili» la furette, en totale harmonie avec la nature dans leur écrin luxuriant et ressourçant du Diable-Vert, à Bex.

© Anne Laure Lechat

Dans leurs yeux, la même étincelle. Dans leurs cheveux relevés, les mêmes plumes ornementales. «Elles viennent du dortoir des chouettes au fond du jardin», sourit Magali Mottet, une tasse de thé bleu fumant à la main alors qu’une libellule lui frôle le visage. Assise à ses côtés, le chien «Miette» à ses pieds, sa fille Sara raconte comment elle a amadoué les grenouilles qui ont élu domicile dans la fontaine et qui s’approchent à peine sa main dans l’eau.

Tout ce petit monde vit en harmonie dans un écrin de nature d’un hectare baptisé le Diable-Vert, à Bex. Un îlot de verdure luxuriant qui semble résister à l’industrialisation du coin, en bordure de l’autoroute qui relie le bout du Léman en Valais. C’est là que durant les mois de confinement, la mère et la fille ont concocté à quatre mains un livre dédié aux sorcières, pour les réhabiliter et mettre en valeur leurs liens puissants avec la nature et ses secrets. «Nous avons eu un plaisir immense à le faire ensemble, Sara au dessin, moi à la rédaction. C’était génial, nous avons passé la moitié du temps à écrire, l’autre à jardiner ou à couper du bois. Il n’y a rien de tel pour bien s’ancrer dans la terre», confie Magali, jardinière de formation. Sara a quant à elle étudié l’histoire à l’Université de Lausanne, mais a toujours regretté de voir les rituels anciens en être absents. «C’est réducteur d’éclipser cette part de magie», s’enflamme la jeune femme. C’est d’ailleurs pour cette raison que leur livre fait une large place tant à l’histoire des sorcières qu’aux légendes qui les entourent.

Le cri de la Banshee

Le duo a une passion commune pour le XIIIe siècle qui s’exprime dans un jardin médiéval où poussent soucis, sauge et alkékenges. De leurs plantes, elles font des mixtures, des baumes ou des hydrolats. A leur manière, et sans chapeaux pointus, Sara et Magali sont un peu sorcières dans leur rapport à la nature et ce qu’elle symbolise. Pourtant, même si c’est de saison, Halloween oblige, pas la peine de chercher une citrouille creusée ou un balai magique au détour d’un taillis. «Samain (le nom gaélique qui désigne cette fête, ndlr) est une nuit importante durant laquelle les frontières entre le monde des vivants et celui des morts sont très fines», souligne Magali qui, depuis petite, a été plongée dans le chaudron puisque sa grand-mère et sa mère lui racontaient des histoires de sorcières. «Enfant, j’en dessinais partout, avec des chauves-souris.»

Une transmission qui se perpétue, puisque c’est Sara qui a illustré le livre, inspirée par John Howe. Il y a d’ailleurs une maisonnette de Hobbit dans le jardin et on ne serait presque pas étonné de voir passer une licorne qui irait boire à la fontaine. Ou d’entendre le cri de la Banshee au fond du bois. «La Banshee représente la mélancolie, la tristesse. Elle criait lorsqu’un membre du clan allait mourir. Et puis elle s’est mise à crier tout le temps car son clan a été démantelé, raconte Sara, C’est important pour nous de leur redonner la parole.» C’est chose joliment faite avec ces mémoires.

Mémoires de sorcières, Magali et Sara Mottet (Ed. Secret d’étoiles). Plus d'infos

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