La joie à la maison
Marie Kondo, maniaque confinée
C'est qui?
La papesse sauce nipponne du decluttering, le désencombrement, en français. Son concept, éprouvé depuis 2012 avec un premier best-seller, c’est encourager chacun à appliquer sa méthode de rangement, qui s’apparente à un tri sélectif, pour redécouvrir dans les objets qu’on aura gardés une «étincelle de joie» nouvelle. Toute une philosophie du minimalisme heureux qu’elle étale également dans une série télé-réalité sur Netflix, «L’art du rangement». En gros, si nos placards et nos armoires sont en ordre aujourd’hui, de la cuisine à la chambre à coucher, c’est grâce à elle…
Pourquoi on en parle?
Avant le confinement, Kondo-san était dans les starting-blocks pour promouvoir son dernier livre, «Joy at Work». Raté. Elle joue donc à domicile, avec mari et progéniture, dans une maison qu’on imagine impeccablement zen et rangée. Forcément, elle est organisée, comme elle le confie au«New York Times»: 6 h 30, purification de son intérieur à l’encens, suivie d’un jus de citron du jardin à 7 h, de repas sains midi et soir et d’enfants qui «chantent leur chanson préférée». Le tout se terminant au son de la flûte de bambou. Tant de bonheur parfait et de clichés donne très envie de l’étouffer, son étincelle.
Qu'est-ce que les autres en disent?
Même si elle a une cohorte d’adeptes qui ont vu leur intérieur se pacifier et s’épurer dans la joie, ceux qui parmi eux vont plus loin dans la déconsommation ne lui ont pas pardonné le lancement de son e-shop, sur lequel elle vend des objets chers et inutiles, de l’étui à mouchoirs à 20 fr. au porte-tablette à 57 fr. Un faux pas pour la multimillionnaire bien rangée qui ne craint rien plus que le chaos.
Ce qui la fait sortir du lit
Rien que ça. Vu le désordre mondial ambiant, elle a du boulot, Marie Kondo.