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L'édito de Sonia Arnal: témoignage d’une multimodale

Arnal Sonia Edito 39

«Je peux très bien vous faire le témoignage de la piétonne ulcérée qui, en remontant l’avenue d’Ouchy à pied, se fait assez systématiquement frôler de trop près par des parents bobos à bord d’un vélo électrique cargo 45 km/h garni de deux ou trois bambins.»

© Ludovic Andral

Je suis piétonne, cycliste, vespéiste (je fais du scooter, mais en Vespa) et automobiliste. Autant dire que je suis une sorte d’experte de la mobilité – ah j’oublie qu’en bonne Lausannoise qui se respecte, je prends régulièrement le métro, parfois le bus. Avec une palette d’une telle ampleur, je m’étonne qu’on ne songe pas à me consulter régulièrement dans la guerre qui oppose ces différents groupes.

Je peux par exemple très bien vous faire le témoignage de la piétonne ulcérée qui, en remontant l’avenue d’Ouchy à pied, se fait assez systématiquement frôler de trop près par des parents bobos à bord d’un vélo électrique cargo 45 km/h garni de deux ou trois bambins.

Ou, revirement total, de la cycliste qui peine à comprendre pourquoi toutes les grilles d’égout sont justement sur la piste cyclable, laquelle est systématiquement la partie la plus défoncée de la chaussée – allez tenir votre droite dans tous ces nids-de-poule. Et je ne mentionnerai même pas le fait que ces voies réservées tendent à prendre fin soudainement, sans annonce, juste à l’endroit où la circulation devient la plus dangereuse pour les deux-roues non motorisés.

Sur la route

Pourquoi, par ailleurs, négliger le vécu de l’automobiliste qui essaie de tout faire juste et ne tient pas particulièrement à renverser puis écraser un vélo? Eh bien il est confronté à des choix impossibles, comme sur la route cantonale entre Etoy et Lausanne, où une large voie cyclable qui occupe la moitié de la route lui laisse deux options: franchir la ligne blanche continue (c’est illégal) pour laisser la place aux cyclistes, ou rouler sur l’espace qui leur est réservé (ce n’est vraiment pas une bonne idée, surtout quand ledit espace est occupé par des ayants droit).

Je vous épargne les automobilistes qui pensent qu’une Vespa est quantité négligeable et ne fera pas le poids en cas de choc, d’où leur propension à leur couper la route et griller tous les cédez-le-passage. Bref, vous me voyez venir: plutôt que de superposer à la va-vite des solutions incompatibles, une réflexion globale, comme on la trouve par exemple à Copenhague, pourrait être une piste. Et pour les usagers, se souvenir quand ils marchent que parfois ils roulent ou pédalent et réciproquement. Bref, se décentrer la moindre permettrait un peu plus de civilité et un peu moins d’actions dangereuses. C’était l’experte en mobilité qui vous parlait, merci de votre attention.

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