Femina Logo

Violences sexuelles

L'édito de Géraldine Savary: «Sur les apps, l’amour parfois finit mal»

Geraldine savary edito poésie ode aux alexandrins

«Si les sites de rencontre favorisent et font naître de belles histoires d’amour, ils représentent aussi un espace sans règles ni contrôles dans lequel se cachent des personnes aux comportements invasifs, irrespectueux, voire des prédateurs qui sévissent en toute impunité.» - Géraldine Savary

© ANOUSH ABRAR

Elles ont parié sur la confiance, comme dans n’importe quelle histoire d’amour. Elles sont entrées en contact avec un homme par une plateforme de rencontre, elles ont échangé quelques discussions, ont décidé de le rencontrer dans leur vraie vie, il semblait intéressant, intéressé. Il leur a proposé d’aller chez lui, impossible de se voir au resto en raison du Covid et, dehors, les températures glaçons ne disaient rien qui vaille. Elles n’avaient pas vraiment envie de cette intimité, n’avaient pas envie de s’installer sur le canapé, ont dit non au premier baiser, repoussé les gestes insistants, essayé de quitter l’appartement ou se sont figées dans cet état d’immobilité qu’ont les animaux ou les très jeunes enfants quand ils sentent le grand danger.

Les récits inédits et forts que nous publions aujourd’hui dans le magazine Femina (en ligne, lundi 1er novembre 2021) racontent la même trame. Une histoire où l’on commence par dire oui, puis non, puis plus rien du tout. Si les sites de rencontre favorisent et font naître de belles histoires d’amour, ils représentent aussi un espace sans règles ni contrôles dans lequel se cachent des personnes aux comportements invasifs, irrespectueux, voire des prédateurs qui sévissent en toute impunité.

«Love me, Tinder»

Difficile ensuite pour les victimes de porter plainte ou de ne pas se sentir coupables des agressions qu’elles ont vécues. Elles sont entrées dans le jeu, ont liké, swipé, chatté, décidé de passer de l’attirance virtuelle au contact direct, ont subi des actes dont elles se sont senties ensuite salies.

Les jeunes femmes qui témoignent dans Femina pourraient être nos filles, nos sœurs, nos amies, sauf qu’avec les applications de rencontre elles sont seules quand il s’agit de prévenir les mauvaises rencontres. La responsabilité des plateformes doit être désormais engagée. Qu’elles renforcent les contrôles, nettoient leurs fichiers des personnes au comportement irrespectueux, imaginent des barrières plus imperméables pour éviter que quelqu’un avec des antécédents violents ne puisse s’inscrire à nouveau sous une autre identité. Qu’on puisse dire «Love me, Tinder», en toute confiance.

Nous publions ce dossier en partenariat avec l’émission de la RTS, «Temps présent». Le reportage «Les prédateurs sexuels chassent en ligne» sera diffusé le 4 novembre 2021.

La Rédaction vous suggère de lire aussi:

Podcasts

Dans vos écouteurs

E94: Les bienfaits du jeu vidéo sur notre épanouissement

Dans vos écouteurs

Tout va bien E89: Comment mieux comprendre nos rêves

Notre Mission

Un concentré de coups de cœur, d'actualités féminines et d'idées inspirantes pour accompagner et informer les Romandes au quotidien.

Icon Newsletter

Newsletter

Vous êtes à un clic de recevoir nos sélections d'articles Femina

Merci de votre inscription

Ups, l'inscription n'a pas fonctionné