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L'édito de Géraldine Savary: «Nos vigneronnes à l’honneur»

Geraldine savary edito poésie ode aux alexandrins

«Les femmes ont désormais l’autorisation de donner leur avis sur la jambe, la robe, le coffre, la minéralité. Non seulement elles boivent du vin, goûtent le vin, parlent de vin, triomphent sans aide d’un tire-bouchon mais aussi tiennent des caves, étudient à Changins, vinifient, gèrent des domaines.»

© ANOUSH ABRAR

Ça vous dit quelque chose, ce moment quand, dans un restaurant, le sommelier s’approche de votre table et, sans même vous jeter un regard, verse dans le verre de votre conjoint un nectar rouge à goûter. Le conjoint émet quelques bruits de langue d’un air concentré, plisse les yeux comme s’il était Prix Nobel d’œnologie et conclut sobrement (on est au début de la soirée): «Parfait».

Depuis quelques années, les femmes, longtemps tenues pour ignorantes des secrets du vin, ont désormais l’autorisation de donner leur avis sur la jambe, la robe, le coffre, la minéralité.

Non seulement elles boivent du vin, goûtent le vin, parlent de vin, triomphent sans aide d’un tire-bouchon mais aussi tiennent des caves, étudient à Changins, vinifient, gèrent des domaines.

Marie-Thérèse Chappaz, Madeleine Gay et quelques autres étaient pionnières, il y a trente ans, à décider de devenir vigneronnes. Dans la viticulture comme ailleurs – économie, politique, médecine, médias – ces femmes ont dû vaincre les préjugés, prouver qu’elles y arriveraient, commencer par s’adapter aux manières de faire de leurs collègues masculins, des maîtres encaveurs, des pères, des oncles, des frères. Ces femmes ont tracé des voies, pour elles d’abord, pour les plus jeunes ensuite, en transmettant non seulement leur savoir et le goût du métier, mais aussi la confiance nécessaire pour avancer, se former, reprendre une terre, porter un nom.

Dans ce Femina, nous avons décidé de mettre six jeunes vigneronnes à l’honneur.

Elles aiment leurs vignes autant que leurs proches, elles défendent leur production depuis le rayon de soleil qui fait mûrir le raisin jusqu’au choix de l’étiquette.

Elles se lancent dans de nouvelles pratiques de vinification, respectueuses des rythmes de la nature, de la Lune, des saisons. Elles s’organisent aussi en association, s’admirent et se le disent. Féministes peut-être – les appellations pour elles sont superflues – féminines en tous les cas, dans le sens qu’elles sont ancrées dans la vie, dans leur corps, dans leur terre. Pour nous, pour vous, elles ont lâché les vendanges pour une journée, elles se sont prêtées au jeu de poser comme des modèles, troquant les jeans et les bottes de travail pour des habits stylés. Sur les photos, elles surplombent des vignes, se laissent caresser par la lumière d’automne, semblent surprises d’être aussi belles. Elles ont l’air heureuses. Nous aussi.

Notre dossier A la rencontre des vigneronnes romandes est initialement paru dans le magazine FEMINA du dimanche 10 octobre 2021.

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