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Pour ou contre la burqa?

L’édito de Géraldine Savary: «L’hymne à la vie»

Géraldine Savary rédactrice en chef Femina éditorial

«Avec un voile intégral, il n'est pas possible d’aspirer à d’autres libertés que celle de choisir sa prison.»

© ANOUSH ABRAR

Avec un voile intégral, il n’est pas possible d’avoir accès à une vie professionnelle active, à des études ou à un apprentissage, de recevoir un salaire, de cotiser au 2e pilier, de prendre sa retraite à 64 ans, de manifester pour la retraite à 64 ans, pour l’égalité des salaires entre hommes et femmes, de faire grève, de se présenter sur une liste électorale, d’être élue, de devenir garagiste, électricienne, bûcheronne, infirmière, institutrice, journaliste, actrice, postière, de s’imaginer en Lara Gut.

De skier, de se déplacer à vélo électrique, d’apprendre le beach-volley, de sauter à l’élastique, de danser le cha-cha-cha, de chuchoter des gossips à l’oreille de ses copines à l’arrière d’un bus, de prendre un selfie.

Pas de glace, ni de canoë

De manger une glace sur les quais de Genève, de partir en randonnée dans le Val-de -Travers, de gravir les sommets du val d’Anniviers, de descendre l’Aar en canoë. De sentir le vent dans ses cheveux, d’accueillir le printemps sur son visage, d’enlacer son amoureux sur un banc public, de poser la main sur sa nuque et les lèvres sur sa bouche, de bronzer sur un balcon, de porter son enfant contre son sein en regardant le ciel, de sentir son souffle sur sa peau quand il s’assoupit, de respirer son parfum de cannelle.

D’être divorcée, en partenariat, d’être homosexuelle, transsexuelle, bisexuelle. De vivre seule. De consulter un médecin, un dentiste, un installateur sanitaire. De demander son chemin à un homme, de parler à un homme, de discuter avec des personnes inconnues sur un quai de gare, de s’apercevoir que les gens sont aimables, et gentils, que l’humanité est belle et qu’on en fait partie.

De se réjouir de la fin du confinement, de se réjouir de pouvoir de nouveau lire le journal dans un café. De sourire au monde. D’aspirer à d’autres libertés que celle de choisir sa prison.

Dans une semaine, nous votons sur l’initiative sur la burqa. Il n’est pas question ici de savoir si on est pour ou contre l’UDC – il y a bien assez d’autres d’occasions pour exprimer son opinion – ni de nous prononcer sur la place des musulmans dans nos sociétés – on sait désormais que ça n’a rien à voir. Il s’agit de savoir si l’on accepte qu’une femme (ou trente) soit privée de ses droits, de ses libertés et de toutes les choses de la vie.

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