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L'édito de Géraldine Savary: «En avant, sorcières!»

Geraldine savary edito poésie ode aux alexandrins

«On part à la découverte de notre environnement intérieur et extérieur, on arpente les prés et les sous-bois, revenus au temps de la cueillette avec nos lointains ancêtres; des commandos de noctambules urbains plantent des graines clandestines comme ils tagueraient des murs ou saboteraient des ponts.»

© ANOUSH ABRAR

Il y a une semaine, le peuple suisse rejetait, du même sac à semences, la loi sur le CO2 ainsi que deux initiatives, en faveur de la protection de l’eau et contre les pesticides de synthèse. A lire les commentaires au lendemain des votations, nous aurions préféré sauver notre porte-monnaie, nos rêves de dépaysement à l’autre bout du monde et notre litre d’essence pas trop chère. Et pourtant, dans les villes et les campagnes fleurit l’engouement pour les jardins, les plantes, les herbettes, les graines, les pollens. Le végétal explose partout, sur le toit d’un immeuble, au milieu d’un giratoire, au détour d’un trottoir, dans nos assiettes, sur nos cheveux, notre peau, dans notre estomac. Les recettes de grand-mère renaissent, les potions de sorcières se proposent en fabrication maison.

On contemple l’ortie comme une pierre précieuse, on se prosterne devant l’aspérule, on jure fidélité au fenouil alors qu’enfant on se roulait sur le sol en hurlant pour ne pas en manger.

On part à la découverte de notre environnement intérieur et extérieur, on arpente les prés et les sous-bois, revenus au temps de la cueillette avec nos lointains ancêtres; des commandos de noctambules urbains plantent des graines clandestines comme ils tagueraient des murs ou saboteraient des ponts. On gratte, on bine, on sarcle, les rayons jardinage ressemblent à des îles, des archipels, des continents.

Millepertuis

La plante devient un objet politique, nous dit le jardinier et écrivain Gilles Clément, dont Nicolas Poinsot vous propose l’entretien, dans le magazine. Foin des mauvaises herbes, qui se vengent aujourd’hui des siècles de sadiques traitements! Le mal, c’est désormais la souche exotique. Nos pousses doivent être indigènes, de citoyenneté locale, de racine nationale. Les pollens pourtant, comme les gens ont soif d’aventure et de voyage. A moins que ce ne soit leur nature, ou le destin, qui les pousse à voler, portés par le vent.

Le vent, justement, nous souffle à l’oreille que, demain, on salue le solstice d’été. Le jour le plus long de l’année promet de belles lumières. Trois jours plus tard, au tour de la Saint-Jean, autre grand rendez-vous de sorcières. Pour se faire pardonner nos votes de dimanche dernier, pourquoi ne pas en profiter pour danser sous la Pleine Lune, en buvant de la tisane de millepertuis? Il paraît que ça stabilise les humeurs.

Pour célébrer le solstice d’été, nous fêtons le retour de Viviane de Steinbocken, notre astrologue maison!

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