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Cinéma

L'édito de Géraldine Savary: «Dans les James Bond, cherchez les reines»

Geraldine savary edito poésie ode aux alexandrins

«Profitons de la sortie prochaine de la dernière mouture pour rendre hommage aux James Bond girls; elles ont contribué à nous montrer ce que nous voulions être et refusions de devenir.» - Géraldine Savary

© ANOUSH ABRAR

En 24 films, James Bond interagit avec 108 femmes, couche avec 61 d’entre elles. Il en agresse 32, en tue 25, en gifle quatre après l’amour. Une est étranglée, une autre violée, neuf sont matées sans leur consentement. A deux reprises, il arrache soutien-gorge et bikini. Avec un palmarès pareil, le gars est clairement infréquentable. Dans les années 70, les féministes de l’époque s’indignaient à juste titre de voir les femmes réduites à un rôle aussi dégradant.

Alors oui, bien sûr, les James Bond girls qui peuplent les films du plus célèbre agent secret depuis soixante ans servent de faire-valoir plastiques et soumis au héros à la virilité triomphante. Monsieur conduit les voitures, séduit jusqu’à l’olive de sa vodka martini, et gagne à la fin de l’histoire. Les gentilles font de la figuration, les méchantes se convertissent du bien au mal (mâle) après avoir passé à la casserole bondienne, et s’il arrive qu’il y ait des femmes exerçant un pouvoir hiérarchique, c’est qu’elles sont vieilles et pas sexy.

Hommage aux amazones de Bond

Mais à regarder d’un peu plus près les stéréotypes qui courent de film en film, on se rend compte que les femmes qui accompagnent James Bond de leur démarche chaloupée racontent aussi autre chose, quelque chose qui a à voir avec l’évolution de notre société. En 1964, Pussy Galore (Goldfinger), à la tête d’une équipe de voltigeuses féminines, préfigure les mouvements de libération de la femme; en 1999, Sophie Marceau (Le monde ne suffit pas) se montre bien plus maligne que Bond; en 2002, Halle Berry (Meurs un autre jour) joue à égalité avec l’espion de Sa Majesté. Ces héroïnes traversent les films telles des amazones, sans mari ni enfants, en jouant de leurs armes et de leur sexualité.

Profitons de la sortie prochaine de la dernière mouture pour rendre hommage aux James Bond girls; elles ont contribué à nous montrer ce que nous voulions être et refusions de devenir. Les vrais services de renseignement témoignent de cette aspiration, puisque les femmes y sont de plus en plus présentes, régnant sur les secrets du monde telle Pussy Galore voltigeant dans le ciel.

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