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Le grounding des avions menace-t-il nos bulletins météo?

Grounding avion menace bulletins meteo

Le manque d'avions dans le ciel a un effet - très léger - sur les prévisions météo.

© Leio McLaren / Unsplash

C’est bien simple, il n’y a plus de saisons. Du coup, en temps normal, tout le monde se fie aux applications météo de son smartphone avant de sortir, histoire de savoir quelle tenue adopter. Et, parfois, c’est la déconvenue. On se retrouve trempés et claquant des dents dans un petit T-shirt alors que notre app préférée annonçait des températures clémentes accompagnées d’une encourageante icône de soleil, ou on renonce à une escapade tessinoise au vu des prévisions désastreuses pour finalement le regretter amèrement en découvrant sur notre fil Instagram des connaissances heureuses, souriant derrière leurs lunettes de soleil au bord de la Verzasca (ou sirotant un spritz sur une terrasse de Lugano).

Lors des congés de Pâques, et encore ce début mai, tout le monde ou presque s’est fait la réflexion. Les prévisions météo, ça n’est plus ce que c’était. Le fautif est tout trouvé, la pandémie ou, plutôt, le quasi-grounding aérien mondial qui en a découlé. Au plus fort de la première vague, plus de 75% de tout le trafic par air s’est arrêté. Et il n’a pas encore retrouvé un rythme pré-Covid, loin de là. C’est que les avions de ligne, outre des touristes, embarquent avec eux toute une série d’instruments permettant de mesurer la température, la pression ou encore l’humidité de l’air. Ces données sont ensuite transmises au sol, agglomérées, assimilées pour permettre aux prévisionnistes… de faire des prévisions.

Du coup, forcément, l’équation est on ne peut plus simple: presque plus aucun avion dans le ciel équivaut à obtenir des données météo beaucoup moins précises. CQFD? Pas vraiment, en vérité. Comme l’explique Marianne Giroud, météorologue à MétéoSuisse, les avions fournissent effectivement tout un échantillon de données, mais ils ne sont pas les seuls, loin de là.

«Les satellites, nullement influencés par la crise du Covid, fournissent ainsi 87% de l’entier des données assimilées pour tenter de prévoir le temps. Les avions sont certes les deuxièmes contributeurs, mais à hauteur de 4% seulement.» Restent les stations au sol ou les ballons-sondes, pour l’essentiel.

Certains préfèrent l’avion

L’été dernier, une étude de l’Université du Lancaster avait un brin affolé la météosphère en évoquant les dangers, notamment économiques, d’un manque de précisions dans les prévisions. Ses conclusions ont depuis été nuancées, notamment par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, qui fournit des données pour ses vingt-deux Etats membres, Suisse comprise. Marianne Giroud a relayé cette mise au point dans un blog, publié sur le site de l’Office fédéral de la météorologie. En gros, les progrès technologiques des satellites ainsi que les quelques avions (les avions-cargos n’ont pas été groundés, eux) qui sont restés en l’air ont permis de compenser le manque. Seul endroit où les prévisions pourraient effectivement être un brin moins précises: «Au niveau de l’altitude de croisière des avions de ligne, soit entre 10 et 12 kilomètres», note Marianne Giroud. Embêtant pour les pilotes, certes, mais rien qui ne puisse contrecarrer vos plans de spritz en terrasse.

Et l'Oscar de la meilleure app météo va à...

Il y a, en Suisse, grosso modo deux camps. D’un côté, les inconditionnels de l’app de la Landi – «parce que c’est celle qu’utilisent les paysans, elle se doit d’être hyper-précise» – et de l’autre ceux qui ne jurent que par la bien nommée MeteoSwiss. La plupart des autres apps reposent sur des données issues de prestataires internationaux, et si elles offrent un joli design et des prévisions utiles lors de voyages, elles manqueront de précision au niveau local. En gros, une seule règle: ne pas faire confiance à l’app par défaut de votre iPhone. Elle est certes bien belle, mais ses prévisions sont établies aux Etats-Unis. Et la légende urbaine veut même qu’elle préfère être pessimiste, histoire de nous décevoir en bien si les gouttes annoncées sont remplacées par un rayon de soleil.

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