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«Je fais ce que je veux, je pourrais te violer!»

«Je fais ce que je veux, je pourrais te violer!»

Les femmes journalistes subissent de nombreuses attaques sur leur physique: leur maquillage et tenues sont régulièrement l'objet de railleries.

© Getty

Suite à l’affaire de la Ligue du LOL, trois associations se sont unies pour enquêter sur le sexisme et le harcèlement dans les médias. #NousToutes, Prenons la une et Paye ton journal ont ainsi fait circuler un questionnaire via les réseaux sociaux. Le collectif a publié les résultats de son enquête jeudi 7 mars 2019. Verdict: 67% des femmes ayant participé ont confié avoir été victimes de propos sexistes, 13% d’agressions sexuelles.

83% des victimes restent silencieuses

270 rédactions et écoles de journalisme sont représentées. «Aucun média ne semble échapper au sexisme et aux violences sexuelles», relève le rapport. Et les hiérarchies restent souvent sans réaction lorsque de tels agissements leur sont signalés. Dans 66% des cas, aucune mesure ou sanction n’a été prise. Et 83% des victimes préfèrent ne pas informer leur direction.

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Plusieurs journalistes témoignent également des propos entendus au sein des rédactions. «Les personnes qui posent le plus de problèmes en entreprise sont les femmes et les homosexuels», a déclaré un cadre. Les employées sont régulièrement discriminées, car on estime qu’elles n’ont pas les épaules pour endosser tel sujet: «Je ne sais pas si elle va y arriver, c’est une femme» ou «Les femmes journalistes ne peuvent pas assurer les commentaires de match de foot, elles ne sont pas crédibles» font partie des remarques déplacées entendues.

1253 sondés affirment avoir été témoin ou victime de propos d’ordre sexuel: «J’ai regardé les nouvelles stagiaires, y’a rien à se mettre sous la dent», «Ça fait combien de temps qu’elle n’a pas été baisée? Histoire qu’elle fasse un peu moins la gueule», «Tu me suces maintenant ou après manger?», etc. Une salariée explique que son ancien chef n’a pas hésité à lui lancer, devant plusieurs collaborateurs:

Je fais ce que je veux, je pourrais te violer là, maintenant, tout de suite, et personne ne dirait rien.

En réaction à ces horrifiantes révélations, plusieurs directeurs de médias se sont engagés à signer la Charte «Pour les Femmes Dans les Médias». Des formations spécifiques pour lutter contre le sexisme ont également été annoncées dans certaines rédactions françaises (Mediapart, «Le Monde», TV5). Numerama, quant à lui, a mis en place un formulaire interne anonyme permettant de signaler des cas de harcèlement ou de violence. Espérons que ces mesures endiguent le phénomène, car comme le souligne le rapport:

Cette enquête reflète une réalité, difficile à accepter: les violences sexistes et sexuelles existent. Et c’est le rôle des directions de les identifier et de les faire cesser.

Et en Suisse?

Les mêmes pratiques sont-elles à dénoncer en Suisse? Un sondage, effectué par la cellule enquête de Tamedia basée en Suisse alémanique, a été mené récemment. Les résultats sont analysés et devraient être connus prochainement.

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