droits des femmes
IVG: ce droit qui divise (encore)
Des cris de joie retentissent ce 30 décembre 2020 devant le Congrès argentin. Deux ans après un premier rejet, le Sénat a en effet adopté une loi autorisant l’avortement. Un vote historique dans un pays longtemps divisé sur la question. Si les droits des femmes remportent une victoire en Argentine, de nombreux Etats interdisent ou restreignent encore l’accès à l’interruption volontaire de grossesse.
Prison ferme
Ainsi, au Salvador, l’avortement est considéré comme un homicide. Evelyn Hernandez écope d’une peine de 30 ans d’emprisonnement en 2017 pour avoir accouché d’un enfant mort-né. En 2019, au Maroc, Hajar Raissouni est condamnée à un an de prison pour avortement illégal. Deux peines révisées après avoir suscité l’émoi. De nombreux pays d’Amérique latine et d’Afrique permettent l’IVG sous certaines conditions seulement. Le sud de l’Asie se montre également restrictif, comme aux Philippines, où le personnel médical risque la privation de liberté. Plus proches de nous, le Vatican, Malte ou Andorre interdisent aussi l’avortement.
Regards en arrière
Parmi les bons élèves figurent les Etats-Unis. Sur le papier. Car si l’IVG y est autorisée depuis les années 70, quelques Etats font machine arrière. L’Alabama adopte ainsi en 2019 une loi prévoyant de lourdes peines pour les médecins qui pratiquent l’avortement. Même en cas de viol. En Europe aussi, des nations retournent leur veste. La Pologne a durci sa loi en octobre dernier. En étant proscrit pour le motif de malformation du fœtus, l’avortement y est devenu quasi illégal. Enfin, même autorisée, l’interruption de grossesse peut se révéler difficile d’accès. En Italie, les médecins objecteurs de conscience, qui refusent de pratiquer l’intervention, sont majoritaires.
Même la Nouvelle-Zélande, vue comme progressiste, n’a légalisé l’IVG qu’en 2020. Au final, entre les pas en avant et les retours en arrière, le combat pour la légalisation de l’avortement sans condition a encore de longs jours devant lui.