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Humeur, beauté, sommeil... Bienvenue dans l'ère du tout lunaire!

Bienvenue dans l'ère du tout lunaire

Chaque mois autour de la Pleine Lune ou de son opposé, la Lune Noire, tout le monde y va de sa petite phrase pour décrypter son état d'esprit, son sommeil ou son rituel de purification à la maison. C'est un fait, vous l'avez sans doute remarqué: parler des influences lunaires ne fait plus doucement rigoler, c'est devenu trendy.

© Kinga Cichewicz

Magie des algorithmes: il suffit de liker une ou deux publications autour de l’astrologie pour voir son fil d’actu se remplir de stories et de posts célébrant les différentes phases de la Lune et les rituels associés. On brûle de la sauge, on pose ses intentions… Le magazine en ligne Refinery29 voit même dans la fascination pour l’astre nocturne le prochain trend cosmétique… Seriously?

Le site Well & Good l’annonçait comme l’une des 18 tendances bien-être de l’année: «Welcome to the era of lunar everything», bienvenue dans l’ère du tout lunaire! On le constate autour de nous: la spiritualité est entrée dans le quotidien des individus, et notamment des femmes, dans un immense mouvement collectif de reconnection à soi et aux éléments. Ruby Warrington l’explique dans son livre, «Material Girl, Mystical World», qui sort en français cet automne. La journaliste anglaise installée à Brooklyn décrypte depuis 20 ans les tendances société pour de nombreux magazines, du Sunday Times à Teen Vogue.

Dans son ouvrage, elle décrit le passage du New Age au Now Age, celui d’une génération qui ne voit pas de paradoxe à s’acheter un sac de luxe tout en purifiant ses cristaux à la Pleine Lune. Des temples de la consommation comme Selfridges ou Topshop ont fait appel à la rédactrice devenue femme d’affaires pour organiser des événements autour du tarot ou de l’astrologie. Parmi ses nombreuses activités, Ruby réunit également les femmes au sein de son Moon Club: des rituels, des ateliers et du coaching (payant!) calqués sur le cycle lunaire.

En Suisse romande, les initiatives sont plus individuelles ou moins médiatisées que dans les pays anglo-saxons. L’astrologue Sophie Keller se réjouit néanmoins de «l'engouement actuel pour tout ce qui touche à l'astrologie et à la dimension cosmique de l'existence». Pour cette juriste de formation, qui vit entre la Suisse et Paris, la fascination pour la Lune en est une illustration:

«La lune étant l'archétype du féminin, ce phénomène a aussi un rapport avec tout ce qui se passe autour de l'empowerment des femmes, analyse-t-elle. Mais c'est avant tout un signe que les personnes veulent vivre davantage en conscience et en concordance avec les cycles de la vie.»

L’explosion du yoga, il y a plusieurs années, montrait déjà les premiers signes de cette volonté de travailler sur soi en profondeur. Un travail qui va encore plus loin aujourd’hui avec des pratiques qui font le lien entre le terrestre et le céleste comme le très en vogue Kundalini yoga.

5 rituels pour mettre un peu de magie dans sa vie

La Lausannoise Laurence de Crousaz se reconnaît une connection de longue date avec les planètes, «bien avant que ce soit à la mode». Après une carrière dans le marketing, elle a ouvert sa boutique de cosmétiques bio dans la très chic rue de Bourg et donne également des cours de yoga. Pour elle, l’influence des cycles lunaires est une évidence:

«Je cultive mes plantes en biodynamie avec un calendrier lunaire depuis une dizaine d'années. Je ne me fais pas couper les cheveux à la pleine Lune mais je sais que cela se fait beaucoup et depuis longtemps. Je pratique en revanche mes propres rituels à la nouvelle Lune, notamment la dernière, celle du 9.09.»

Comme Sophie Keller, Laurence de Crousaz salue ce changement sociétal vers plus de conscience. «Yoga veut dire union et c'est, entre autres, l'union entre soi et ce qui nous entoure, le monde intérieur et le monde extérieur», précise-t-elle encore.

Le lien vers la beauté est à la fois cohérent et discutable. Certes, des entreprises qui font autorité dans le monde du bio, comme Weleda ou Dr. Hauschka, utilisent des ingrédients cultivés selon les principes de la biodynamie. Cette technique permet en effet une agriculture respectueuse de l’environnement en s’appuyant sur les cycles de la nature.

De là à dire que leurs produits sont inspirés de la Lune, c’est un pas un peu audacieux à franchir. Laurence de Crousaz cite en contre exemple la marque Douces Angevines, installée dans un petit village de Maine-et-Loire (F), qui revendique ce côté quasi-magique. «Chaque élixir est élaboré artisanalement en petite quantité suivant la tradition des bonnes femmes herboristes du temps médiéval. Il renferme le meilleur des énergies solaires et lunaires, et transmet fidèlement l'esprit des plantes qui le composent», affirme la notice des produits.

Plus proche de nous, à Genève, Lucienne Campelo fabrique et commercialise ses cosmétiques maison naturels sous le nom de Sélène:

«C’est une déesse de la Lune parmi les plus anciennes, une déesse puissante, douce, maternelle, séductrice et magicienne. Une beauté éthérée et sensuelle, une déesse inspirante en somme». Mais la Genevoise avoue ne pas se calquer sur les phases de la Lune pour fabriquer ses formules.

Science vs magie

Les scientifiques sont très critiques envers les croyances liées à la Lune. Des enquêtes ont par exemple clairement montré, chiffres à l’appui, qu’il n’y avait pas d’augmentations de la criminalité ou des urgences médicales les soirs de pleine Lune, pas plus que des naissances.

Pour les adeptes du chamanisme, au contraire, la proximité du satellite avec notre Terre a une grande influence sur les éléments, la nature et l’humain. Ils se réfèrent aux systèmes de croyances anciennes telles que pratiquées par les Amérindiens.

Si le phénomène des marées est bien causé par les forces gravitationnelles de la Lune et du Soleil, il n’est pas possible de l’extrapoler aux humains à un autre niveau que symbolique, même si notre corps est composé à plus de 60% d’eau.

Astrologie, méditation, supersition: les symboles mystiques s'invitent dans la mode

Mythes ou réalité, Laurence de Crousaz voit néanmoins un côté positif à cette mode, celui de nous réancrer.

«Que ce soit dans mes cours de yoga ou à la boutique, je vois tous les jours des gens qui sont complètement déconnectés de leur corps, de leur environnement direct, de la nature. [...] Notre connexion aux éléments est profonde, ancestrale, reptilienne.

Or, la société actuelle nous pousse à nous déconnecter de cette relation primitive et nous isole derrière nos écrans. Je trouve fou que l'on puisse avoir une télévision plus grande que ses fenêtres. Je crois que si nous savions être à l'écoute de nos propres cycles et de ceux de la nature, notre société se porterait globalement beaucoup mieux. Nous sommes, heureusement, de plus en plus nombreux à penser ainsi.»

Une vision optimiste du futur que partage Sophie Keller, cautionnée par certaines conjonctions astrales: «Je crois qu'une révolution est en cours concernant nos modes de vie et que le phénomène pourrait avoir une portée salvatrice pour la planète entière. Nous reprenons conscience que nous faisons partie d'un tout et qu'en prenant soin de nous on prend soin de la globalité.

Parallèlement, en prenant soin du tout on trouve aussi davantage son identité. Je pense vraiment que les modes de consommation vont complètement changer ces prochaines années en intégrant cette approche intégrative de toutes les dimensions de l'existence. C'est aussi le sens du transit d'Uranus en Taureau qui est arrivé dans ce signe au printemps dernier pour 8 ans…»

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