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Les mots de notre rédactrice en chef

Géraldine Savary: «Je suis une femme engagée, Femina doit le refléter»

Géraldine Savary: «Je suis une femme engagée, Femina doit le refléter»

«Travailler pour Femina, c’est vraiment génial, c’est encore mieux que ce que j’avais imaginé avant de commencer», confie l'ancienne politicienne.

© Anoush Abrar

FEMINA Rédactrice en chef d’un magazine féminin, est-ce un job de rêve?
Géraldine Savary Oui, complètement. Même si je ne m’étais jamais imaginée occuper un tel poste en étant plus jeune. Les rêves se développent en fonction de la vie, ce sont comme des nuages blancs et magnifiques qui traversent le ciel, qui changent et se transforment. Travailler pour Femina, c’est vraiment génial, c’est encore mieux que ce que j’avais imaginé avant de commencer, le 4 janvier 2021.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier?
Le fait de, chaque semaine, sortir quelque chose de matériel, que l’on peut tenir dans ses mains. C’est la première fois de ma vie que je vis cette expérience. Dans mes activités politiques précédentes, tout prenait beaucoup de temps. Il fallait 5 ans pour décider de dépenser plusieurs millions, puis 10 ans encore pour que la dépense en question se réalise dans un projet. C’est très rare, sur une carrière politique, de pouvoir assister au résultat de ce pour quoi on s’est battu. On a parfois un peu l’impression de flotter, d’être hors-sol. Pour moi, c’est formidable d’avoir chaque semaine quelque chose qui sort, qui part à l’imprimerie avec de vrais mots, du vrai papier, des vrais contenus, du vrai travail. Je trouve cela magnifique.

Et j’aime l’idée que l’on peut faire des erreurs, toujours s’améliorer, numéro après numéro. Cette imperfection fait partie de la beauté de la vie.

Vos filles lisent Femina, ce sont aussi elles qui vous ont incitée à accepter ce poste de rédactrice en chef. Quel lien entretenez-vous avec la presse féminine?
J’ai toujours lu des magazines féminins, en particulier Elle et Femina. J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt l’évolution de Femina, entre l’époque de Madame Dupont, puis de Renata Libal, qui axait alors davantage le magazine dans la mode et le glamour; Annick Chevillot et l’accent qui était mis sur la nature… Il y a eu de nombreuses histoires de Femina. Et désormais, c’est à mon tour d’ouvrir une nouvelle page. J’ai annoncé la couleur: je savais exactement ce que je voulais faire. Je suis une femme engagée, au sens large du terme. Ariane Dayer m’a choisie en connaissance de cause: ce choix doit désormais se refléter dans le contenu du journal.

Comment percevez-vous l’avenir de Femina?
Femina est le seul journal féminin de Suisse romande, avec un tirage conséquent et une fidélité des lectrices et des lecteurs très importante. Il faut faire honneur à cette dernière, faire en sorte que ce titre perdure. Le site internet Femina.ch est aussi amené à se développer. La présence digitale de Femina, notamment via nos comptes Instagram et Facebook, est très prometteuse. Nous devons aussi nous concentrer sur cette communauté. Femina doit être une fenêtre ouverte d’horizons, d’intérêts, de passions, de débats. Il y a un très gros potentiel pour le titre sur les réseaux sociaux et le numérique en particulier.

L’égalité en 2021, vous y croyez? Comment Femina peut contribuer à faire bouger les choses?
Le message central, c’est de dire aux femmes non pas «voilà ce que vous devez être», mais «vous êtes ce que vous voulez être». C’est la respiration qui doit animer tout le magazine, que ce soit dans les sujets de mode, de beauté ou de société. Cette notion de liberté qui se décline tant sur les questions de droits politiques, d’égalité salariale, de droits à la santé, de droits à disposer de son corps comme on le souhaite, est capitale.

Êtes-vous optimiste quant à l’avenir de la société?
Depuis qu’il y a eu la grève des femmes en 2019, la société a énormément changé. Comme politicienne, j’ai vécu dans un monde très masculin, où toutes les responsabilités ou presque étaient aux mains des hommes. Désormais, dans les postes haut placés et dans tous les domaines de la société, on se pose la question de la place des femmes, de la manière dont elles sont traitées, représentées.

Ce n’est pas un coup de baguette magique qui a changé les choses, c’est uniquement grâce à la pression de la société civile, grâce aux 500’000 manifestantes qui sont descendues dans la rue, que les choses évoluent. Cela me rend très optimiste.

La crise sanitaire que nous traversons nous a également fait prendre conscience que tous ces métiers dits féminins sont totalement indispensables (vendeuses, infirmières, assistantes éducatives, pharmaciennes, etc.) De plus, dans un monde confiné, on se rend compte de la valeur de la liberté individuelle, en particulier lorsqu’elle est liée au genre.

Le questionnaire de Proust de Géraldine Savary

La série à regarder absolument: J’attends avec impatience la saison 6 de Peaky Blinders

Votre livre de chevet: Une chambre à soi de Virginia Woolf

Un film qui vous a marqué: M le Maudit, de Fritz Lang, qui raconte l’histoire d’un homme persécuté par la société

Un bijou dont vous ne vous séparez jamais: Mon alliance

Une chanson qui vous fait chavirer: La reprise de Summer Wine, de Nancy Sinatra, par Clara Luciani et Alex Kapranos

Le plus beau des compliments: «Tu assures!»

Le compte Instagram auquel on devrait tous s’abonner: Petites Luxures

L’application à laquelle vous êtes accro: 30 Day Fitness, même si je ne l’ai pas encore ouverte

Votre canton suisse préféré: Le Valais

La recette que vous ne ratez jamais: Le hachis parmentier

L’activité qui vous ressource: L’apéro entre 18h et 20h

La citation qui vous motive: «Un coup de dés jamais n’abolira le hasard»

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