news people
Freddy Meyer: le rugby, c'est aussi pour les ladies!
A la Fédération suisse de rugby, Freddy Meyer s’occupe de la section féminine. Ce qui ne l’empêche pas de suivre les matches de la coupe du monde hommes qui a débuté le 9 septembre 2011.
On dit du rugby qu’il est un sport de brutes pratiqué par des gentlemen. Freddy Meyer, responsable de la section féminine à la Fédération suisse met tout en œuvre pour que ses talents féminins y soient aussi soutenus. Voire reconnus: «C’est un jeu où l’on cultive le plus l’esprit d’équipe, où l’on ne laisse jamais un joueur derrière.» explique Freddy.
Un mètre cinquante-cinq, des origines asiatiques… rien, à part le polo rouge et blanc qu’elle arbore le jour de notre rencontre, ne laisse penser que la jeune femme ait pu s’élancer un jour sur un terrain pour percer la ligne de défense adverse, un ballon ovale à la main. Née en Corée en 1971, adoptée à l’âge de sept ans par une maman suisse allemande et un papa danois installés à Chardonne au-dessus de Vevey, la petite fille oublie bien vite sa langue natale pour le français, dialecte officiel à la maison. Elle a douze ans lorsque la famille décide d’émigrer en Australie. Très vite, Freddy et ses deux frères adoptifs s’adaptent au mode de vie plutôt cool de ce continent du bout du monde : « On allait à l’école en uniforme, on était tous pareils. L’après-midi, l’école finissait tôt, et c’était sport à gogo, tennis, piscine.Pas encore de rugby, même si l’équipe nationale nous faisait vibrer»
Freddy se met donc à l’anglais. Très bonne élève et dotée d’une grande confiance en elle, son parcours scolaire sans fautes lui permet d’intégrer à seize ans l’université du Queensland. Le droit, elle le choisit comme la plupart de ses amis pour défendre les « laissés pour compte de l’époque: «les aborigènes, les femmes battues et les homosexuels.» Mais les cours ne la passionnent guère et Freddy assure le minimum pour obtenir ses examens tout en bossant à 100% dans une boutique de seconde main. Son diplôme en poche, elle tente la carrière mais abandonne. A la fin des années nonante, c’està Veveyqu’elle décide de revenir et trouve, pour subsister, un petit boulot au rayon boulangerie de la Manora: «Un matin, j’y ai fait la connaissance du responsable d’un grand institut de langue installé en Suisse, qui est devenu mon mentor professionnel.» Motivée, Freddy trouve sa voie, se constitue un réseau.
Plus tard, c’est à la banque Rothschild de Zurich où elle exerce un temps qu’un de ses collègues écossais l’invite à intégrer l’équipe féminine de rugby qu’il entraine: «Je ne savais même pas que les filles pouvaient pratiquer ce sport…» avoue-t-elle en souriant. Elle tente le coup et y prend goût: «J’ai rencontré des filles avec de très fortes personnalités, assez marginales.»
Aujourd’hui à la tête à Zurich de sa propre compagnie financière, mariée et maman d’un garçon de sept ans, Freddy a accepté de s’engager pour la section fille de la fédé en tant que responsable. Pour que ce sport «où l’on est toutes passionnées, où l’on se débrouille nous-mêmes pour trouver des sponsors et où l’on met souvent de sa poche pour avancer» continue d’exister et se développe. Essai transformé?
- Rugby féminin suisse
- Coupe du monde de rugby, du 9 septembre au 23 octobre 2011 en Nouvelle-Zélande.
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!