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Formation, salaires... un rapport compile 180 études sur les jeunes femmes en Suisse

Jeunes femmes en Suisse: qui sont-elles?

«Les mouvements comme #MeToo, la grève féministe de 2019 et les débats autour du congé paternité semblent avoir particulièrement touché les jeunes.» - Christina Bornatici

© SAM MAANS/UNSPLASH

L’info qui réjouit:

«En analysant le plus haut niveau de formation atteint par les jeunes femmes et hommes (entre 25 et 34 ans) durant les deux dernières décennies, on observe une réduction des écarts de niveau de formation, ainsi qu’une importante hausse des jeunes femmes qui obtiennent un diplôme de degré tertiaire. En 2000, moins de 20% des jeunes femmes avaient un diplôme de degré tertiaire, 70% un diplôme de degré secondaire II, et un peu plus de 12% n’avaient pas de formation post-obligatoire. En 2020, 55% des jeunes femmes sont titulaires d’un diplôme de degré tertiaire, 39% d’un diplôme de degré secondaire II, et 6% n’avaient pas de diplôme.»

L’info qui révolte:

«Les études analysées dans le rapport montrent que non seulement dans la vie professionnelle, mais aussi dans la vie familiale (par ex. le partage des tâches domestiques), les inégalités entre femmes et hommes sont déjà présentes bien avant d’avoir des enfants; le fait d’avoir des enfants étant un argument parfois utilisé pour justifier ces inégalités.

Je prends ici l’exemple des inégalités entre jeunes femmes et hommes dans la vie professionnelle: parallèlement à la hausse du niveau de formation des femmes, la participation des femmes au marché du travail a augmenté durant les dernières décennies. Avant 25 ans, le taux d’activité professionnelle des jeunes femmes est identique à celui des jeunes hommes. Toutefois, dès le début de la carrière, les jeunes femmes occupent moins de postes à responsabilité et exercent des emplois associés à un statut professionnel moins élevé que les jeunes hommes.

Concernant les inégalités salariales, l’ensemble des études réalisées en Suisse montrent que les jeunes femmes entrent dans la vie active avec des salaires plus bas que leurs collègues masculins. L’inégalité d’accès aux postes de cadre et les inégalités salariales sont particulièrement marquées entre les diplômées et diplômés de degré tertiaire.

Les salaires des jeunes adultes sont les plus élevés dans les professions principalement exercées par des hommes, et les plus bas dans les professions principalement exercées par des femmes, et dans les différents types de professions (masculines, mixtes ou féminines) les jeunes hommes bénéficient de meilleures rémunérations que les jeunes femmes. Pour les mêmes niveaux de qualifications et d’expérience, dans des professions et des secteurs comparables, l’écart salarial inexpliqué est de 4% à 7% selon les études, ce qui, converti en salaire annuel, équivaut à un demi voire un mois de salaire en moins pour les femmes. Cet écart salarial se creuse avec le temps. Les études trouvent en effet que l’augmentation salariale annuelle est soit plus importante pour les jeunes hommes soit similaire, alors que les femmes débutent avec un salaire moins élevé.»

L’info qui étonne:

«Par rapport aux jeunes hommes, les jeunes femmes ont une transition au secondaire II – notamment à l’apprentissage – moins directe. Elles effectuent plus souvent une à deux années intermédiaires sous la forme d’une année supplémentaire, d’une formation transitoire, ou d’une pause. Les jeunes femmes ont plus de difficulté à obtenir une place d’apprentissage, notamment du fait que les secteurs qui attirent les filles proposent un nombre plus restreint de formations et de places d’apprentissage. Les jeunes femmes qui ont recours à une ou deux années intermédiaires ont une plus grande probabilité de ne pas terminer de formation post-obligatoire. De plus, les apprentissages pour des professions féminisées offrent en moyenne des perspectives de formation de degré tertiaire et de carrière plus limitées.»

L’info qui désole:

«Il semble que les jeunes femmes et hommes considèrent faire des choix totalement personnels et libres concernant leur orientation professionnelle, le développement de leur carrière et de leur vie familiale. Les inégalités de genre sur le marché du travail et les difficultés à concilier la vie familiale et la vie professionnelle sont alors considérées plutôt comme des conséquences de choix personnels auxquelles les jeunes femmes et hommes estiment devoir trouver des solutions individuelles, plutôt que comme des problèmes structurels, de société auxquels des solutions collectives doivent être mises en œuvre.»

L’info qui donne de l’espoir:

«Même si on s’attend souvent à ce que les jeunes générations soient plus progressistes que les générations précédentes, des études indiquent que les attitudes envers les rôles de genre (c’est-à-dire les rôles sociaux attribués aux femmes et aux hommes) des jeunes femmes et hommes ne sont pas plus égalitaires que celles des membres des générations précédentes. Toutefois, ces études se basent sur des données collectées entre 2000 et 2017. Or, ces dernières années le contexte suisse a changé. En effet, les mouvements comme #MeToo, la grève féministe de 2019 et les débats autour du congé paternité ont rendu audibles les discours sur les violences et les inégalités liés au genre dans l’espace public et semblent avoir particulièrement touché les jeunes.

Par exemple, une étude réalisée en 2021 auprès de femmes alémaniques indique que plus elles sont jeunes, plus les femmes se déclarent féministes.

Une autre étude, qui se focalise sur les jeunes femmes et hommes âgés de 16 à 25 ans, montre quant à elle que, pour les jeunes, l’égalité entre femmes et hommes est un thème qui devient de plus en plus important. En effet, la proportion des jeunes qui trouvent ce sujet important et déclarent vouloir soutenir activement l’égalité des genres était stable entre 2010 et 2015 autour de 30%, puis a augmenté à partir de 2015 pour atteindre près de 50% en 2020.»

Les jeunes femmes en Suisse: Revue de la littérature, Christine Bornatici, Commission fédérale pour les questions féminines.

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