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Feux d'artifice du 1er août: Comment protéger nos animaux?

Feux dartifice du 1er aout comment proteger nos animaux

«Le chat comme le chien ont une sensibilité particulière au son, car leurs capacités auditives sont supérieures à celles des humains. Des bruits de pétards et de feux d’artifice sont donc très violents à vivre pour eux.» - Philippe Bocion, vétérinaire comportementaliste

© GETTY IMAGES/ELENA ZARETSKAYA

FEMINA Comment les animaux perçoivent-ils les feux d'artifice?
Philippe Bocion:
Pour eux, ce sont des sons complètement inconnus. Surtout, ces nuisances ne s’avèrent ni maîtrisables ni évitables, d’où des difficultés à les gérer. Ne pas pouvoir s’échapper dans une telle situation est un problème pour les animaux.

On l’oublie parfois, mais le chat comme le chien ont une sensibilité particulière au son, car leurs capacités auditives sont supérieures à celles des humains. Le chien, par exemple, entend cinq fois mieux que l’Homme. Des bruits d’explosion de pétards et de feux d’artifice sont donc très violents à vivre pour eux, ils n’ont rien d’anodin.

Quelles peuvent-être les conséquences de ces manifestations festives mais impressionnantes sur nos animaux?
Cela peut générer chez eux un stress intense. L’animal va souvent haleter, montrer des signes d’inconfort, se réfugier dans un lieu confiné. La violence émotionnelle va accélérer le rythme cardiaque et la respiration, or cette sollicitation forte de l’organisme n’est pas idéale lorsque l’animal est déjà incommodé par des températures estivales élevées. On sait que le chat est en principe un peu moins sujet à de tels épisodes de stress, mais cela existe aussi chez lui.

Le risque immédiat est que ces explosions imprévisibles facilitent le développement de phobies. On les voit toucher une proportion importante d’individus, et les probabilités d’en souffrir augmentent avec l’âge de l’individu.

Les humains concernés par de telles phobies disent qu’ils ont l’impression de mourir lors de ces épisodes, et ces émotions sont sans doute à peu près du même niveau chez l’animal.

On entend également de nombreux témoignages de personnes ayant perdu leur animal après le 1er août ou l’ayant retrouvé mort au bord d’une route…
En effet, pour tenter de s’échapper de ces bruits spectaculaires, les animaux vont parfois essayer de fuir, et ce mouvement de panique les fait souvent oublier les prudences de base. Certains fuguent tout droit et loin, au point de se perdre, ou traversent une route précipitamment. Ils risquent aussi de se blesser, de chuter en sortant trop vite d’une fenêtre ou en courant sur un balcon.

Comment faire pour les protéger de ces explosions si elles sont inévitables dans les environs?
Je connais des propriétaires d’animaux qui ont une solution radicale: ils s’arrangent pour partir en vacances à l’étranger avec leurs animaux pendant une période incluant le 1er août. Sinon, dans un même ordre d’idée, on peut tenter de les emmener dans une zone rurale tranquille et isolée qui sera exempte de feux et de pétards.

Mais dans le cas où ces escapades ne sont pas réalisables, il faut veiller à ce que l’animal qui reste à la maison soit le moins exposé possible à ces bruits. L’idéal est ainsi de le placer dans un endroit éloigné des fenêtres, de fermer les stores ou les volets. Pour masquer les sonorités inquiétantes ou atténuer leur effet, on peut diffuser une musique plaisante que l’animal connaît bien.

Certains propriétaires choisissent de garder leur animal enfermé à la maison entre le 31 juillet et le 2 août pour qu’il ne risque pas de fuguer à cause des bruits. Est-ce une bonne solution?
Il n’y a pas de règle absolue, notamment pour le chat, cela dépend pas mal du tempérament de l’animal. Mais si on part du principe qu’il est mieux de leur éviter au maximum l’exposition aux bruits, alors oui il est peut-être préférable de les garder à l’intérieur par précaution, surtout pour qu’ils ne traversent pas une route dangereuse à toute vitesse.

Quelle attitude le propriétaire doit-il adopter?
Si l’animal a tendance en temps normal à se calmer lorsqu’on le câline, à venir sur les genoux quand il a peur, son propriétaire peut essayer de le rassurer par des caresses, en étant proche de lui. En revanche, avec un animal qui n’aime pas être touché dans les moments de stress, mieux vaut le laisser tranquille.

Et dans les cas de phobie forte aux bruits, on notera que des traitements à administrer existent et peuvent bien fonctionner pour atténuer les perceptions des explosions. Ceci est à discuter avec son vétérinaire selon les besoins spécifiques de l’animal. Les solutions vont des substances naturelles aux traitements médicamenteux. Je le rappelle, cette approche doit être individualisée, car ce qui sera pertinent pour tel individu ne le sera pas pour un autre.

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