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#FeminaOpinion: le congé paternité, ce lointain mirage qui s’éloigne encore

#FeminaOpinion: le congé paternité, ce lointain mirage qui s’éloigne encore

En 20 ans, une trentaine de tentatives visant à octroyer un congé paternité n'ont pas abouti.

© Getty

Non. La réponse est définitive. Et le Conseil fédéral n’a même pas pris le temps de déposer un contre-projet suite à l’initiative de Travail Suisse et Pro Familia. Cette dernière demandait 4 semaines de congé pour les jeunes pères, à prendre en une seule fois ou en plusieurs. La raison du refus? «Trop cher», ont décrété la majorité des sept sages, estimant que «les coûts mettraient en péril la compétitivité économique de la Suisse et affecteraient l’organisation des entreprises». Alors qu’on apprenait simultanément que ce même Conseil fédéral soutenait la candidature du Valais aux Jeux olympiques et était prêt à verser 1 milliard de francs pour ce projet. Niveau timing, difficile de faire pire.

La Suisse, seul pays sans congé paternité en Europe

Cette décision fait de notre pays le dernier d’Europe sans congé paternité. Ah si, j’oubliais: les papas ont tout de même droit à un jour selon la Constitution. De quoi accompagner la maman à l’hôpital, être à ses côtés lors des contractions douloureuses puis s’éclipser pour retourner bosser. Normal, non? Elle n’avait qu’à pas mettre 13h à accoucher, cette idiote. Ne vérifiez pas sur votre smartphone: on est bien en 2017…

La décision a de quoi étonner lorsque l’on sait que l’égalité entre hommes et femmes est inscrite dans cette même Constitution. Pourtant, nos élus n’hésitent pas à la bafouer allègrement. Avoir des enfants, c’est un truc privé, non? Pourquoi l’Etat devrait-il s’en mêler?

En 20 ans, une trentaine de tentatives visant à octroyer un congé pour les pères ont échoué, rappelle la RTS.

On est ainsi à des années-lumière des 49 semaines de congé parental en Norvège ou des 68 semaines offertes par la Suède. Et ces deux pays, pour ne citer qu’eux, semblent pourtant bien loin de la banqueroute financière.

Ne surtout pas impliquer les pères dans la vie de famille

L’égalité commence par là. Aujourd’hui encore, ce sont systématiquement les mamans qui s’absentent lorsque l’enfant est malade ou qui baissent leur temps de travail pour ordonner les agendas de chacun. La charge mentale? Elle porte à bout de bras celle de toute la famille. «Normal, c’est leur rôle», voilà ce que leur rétorque indirectement notre gouvernement. La place des pères? N’importe où, sauf à la maison. L’impliquer dans la vie de la fratrie? Aucun intérêt. Ce n’est quand même pas comme si l’arrivée d’un nouveau-né allait bousculer leur quotidien.

Un refus d’autant plus incompréhensible lorsque l’on connaît le taux ridiculement bas de natalité en Suisse: 1,54 enfant par femme. Pas de quoi financer les retraites à long terme, mais cela semble dépasser les préoccupations de nos politiciens. Seul espoir? La votation populaire à venir. Espérons que, ce jour-là, nous saurons nous mobiliser pour permettre à toutes les familles de trouver leurs marques et de débuter le plus sereinement possible cette nouvelle aventure. Comme dans tous les autres pays de l’Union européenne.


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