Les clichés de Karlheinz Weinberger n’ont que très rarement été dévoilés. Sur ses photos, des jeunes, essentiellement des hommes, beaucoup d’homosexuels. Des marginaux. Forcément, on est alors à la fin des années 1940 dans les rues de Zurich, et ces drôles d’individus, considérés alors par certains comme des membres de gang, choisissent les vêtements pour s’exprimer. Vestes en jean « tunées », boucles de ceinture démesurées, coupes de cheveux à la Elvis ou la James Dean sont leurs attributs. On se croirait à New York ou Chicago, mais on est en Suisse. Les poses sont parfois provocantes, le regard tantôt aguicheur tantôt vulnérable. On est bien loin du « propre en ordre » helvétique et du politiquement correct de l’époque. Ce sont ces gens-là qui intéressent Karlheinz Weinberger, manutentionaire le jour et photographe autodidacte une fois sorti des usines Siemens-Albi. A travers ses clichés parfois très intimistes, il dresse le portrait d’une jeunesse suisse pas si bourgeoise que ça. (jpi)
Karlheinz Weinberger : intimate stranger, au musée d’art contemporain de Bâle jusqu’au 15 avril, mardi-dimanche 11h-18h. www.kunstmuseumbasel.ch
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