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Voilà pourquoi les petites mains du tri sélectif – nous tous–s’activent bénévolement pour que leur poubelle soit «bonne à brûler». Et paient, à la fois au niveau communal (taxes, impôts) et à l’achat de nombreux produits. A méditer avant de consommer…

Après avoir déballé ses courses ou préparé le repas, arrive le moment désormais incontournable du tri. Mine de rien, ça peut prendre du temps et… demander de la réflexion. Bon, mettre le verre, le papier, le carton et le PET de côté, c’est à la portée de tous. Idem pour les épluchures et les fruits pourris. A condition évidemment d’avoir une cuisine de taille adéquate et pas du genre laboratoire daté sixties qui demande un sens aigu de l’utilisation de l’espace.

L’exercice se complique avec des matières difficilement identifiables et/ou dont on ne sait pas si elles se recyclent ou pas. Seule solution, des yeux de lynx ou une loupe pour repérer la destination finale de la «chose».Certains fabricants –merci à eux –mettent, en effet, un terme à votre dilemme avec de petits dessins (poubelle, indication de recyclage).Reste enfin à affronter les emballages dits «composites» contenant du carton ici, du plastique là. Ce qui veut parfois dire tirer, arracher et déchirer. Avec les mains, les dents ou des ciseaux, à choix! Bref, trier consciencieusement c’est un boulot! Au point que, parfois, on se demande s’il ne devrait pas être payé… Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas pour demain. Tout simplement parce que, «pour l’instant, en Suisse, les coûts de ramassage et d’élimination des déchets à incinérer se montent en moyenne à 129 Sfr. par an et par habitant et qu’ils sont encore loin d’être couverts par le recyclage qui, lui aussi a un coût», explique Alexander Bukowiecki.

Le directeur d’Infrastructures communales, une organisation de l’Union des villes suisses et de l’Association des communes suisses parle en connaissance de cause: Infrastructures communales (IC) a, en effet, publié au début de l’année le premier rapport détaillé – et chiffré – sur la question des déchets au niveau national. A Genève, le socialiste René Longet renchérit: «Trier, cela permet avant tout des économies. L’argent que les communes ne dépensent plus dans l’élimination de nos rebuts peut aller à des dépenses plus utiles aux citoyens.» Avis d’expert: en 1993,René Longet avait écrit un ouvrage avec Regina Weick, La gestion des déchets (Ed.Georg) avant de passer à la pratique en siégeant pendant trois législatures au Conseil administratif (exécutif) de la ville d’Onex (17 500 habitants.)

Mes vieux journaux en Chine?

En Suisse, c’est, en effet, aux communes que revient au premier chef la mission d’éliminer les ordures. A elles de ramasser et d’incinérer les détritus qui ne sont pas réutilisables. Ce sont aussi les communes qui organisent la collecte et le stockage de certains matériaux recyclables (verre, papier, déchets verts), tandis que d’autres filières (mixtes ou privées impliquant fabricants et distributeurs) s’occupent des bouteilles en PET, de l’alu, des piles et des appareils ménagers et électroniques. Voilà dans les grandes lignes le système – très complexe – qui a été mis en place depuis les années 80.

Ensuite, pour les produits recyclables, c’est le plongeon dans le grand bain de la mondialisation. Vos journaux préférés, par exemple, retrouveront peut-être une nouvelle vie dans un autre pays européen, ou même en Chine! A ce niveau global, c’est évidemment la loi du marché qui domine. La demande est importante, les prix montent; elle baisse, les prix s’effondrent… Inutile de préciser qu’avec la crise, tout le secteur du recyclage a été secoué, particulièrement en 2008 et 2009. D’où, comme le souligne Alexandre Bukowiecki, «l’importance d’avoir instauré en Suisse des filières sur le long terme, subventionnées par les taxes anticipées de recyclage. Reste qu’aucune filière n’est encore rentable.» A ne pas oublier si jamais vous étiez tentée de «valoriser» vous-même vos déchets. «En dessous d’un certain volume, c’est impossible, constate Etienne Ruegg, ingénieur au Département de la sécurité et de l’environnement de l’Etat de Vaud. La collecte de vieux papiers pour les courses d’école, par exemple, c’est fini.» Idem pour les métaux, même pour le cuivre dont les cours peuvent parfois flamber.

Résumons: nos montagnes de déchets – 400 kg par habitant et par an – nous coûtent encore cher. Et même si tous les citoyens devenaient des serials trieurs, le système atteint ses limites. Reste donc à agir en amont, selon le principe qui veut que le meilleur déchet soit celui qui n’est pas produit. Et si la Confédération imposait des règles strictes aux fabricants? Politiquement délicat – cela remettrait en cause le principe de liberté du commerce – et difficilement applicable, par exemple, à des multinationales… La conseillère nationale Isabelle Chevalley (VD/Vert’ lib) se veut pourtant raisonnablement optimiste.«Des fabricants et des distributeurs conçoivent davantage d’emballages économes en déchets et de recharges. A nous, consommateurs de les privilégier.»

A la poubelle, j’ose (encore) jeter…

Vaisselle cassée Au contraire des verres, la porcelaine ne se recycle pas. Idem pour les vitres (traces de mastic, filtres spéciaux) et les miroirs (ils sont recouverts d’une couche métallique réfléchissante).

Enveloppes pour photos Elles nous trompent en ressemblant beaucoup à du papier. Erreur. La plupart du temps, c’est du total plastique. Donc à ne pas mettre de côté avec papier et carton.

Bouteilles d’huile et de vinaigre D’abord, elles ne sont pas en PET. Ensuite, les dépôts d’huile ou de vinaigre compliqueraient un éventuel recyclage qui n’est pas à l’ordre du jour.

Papier et carton salis Pas la peine de plier soigneusement l’emballage de pizza tout gras. On jette aussi à la poubelle les emballages de surgelés. Ils ont subi un traitement pour les rendre résistants à l’humidité.

Non-PET Les grands détaillants envisageaient un recyclage de certains flacons (douche, shampoing etc.), ils ont renoncé. Trop coûteux. Un projet pilote de Migros-Lucerne pour certains plastiques transparents pourrait néanmoins gagner toute la Suisse.

Sacs d’aspirateur Pour éviter de diffuser de la poussière au moment de changer le sac, bien le refermer. Une languette de carton a été prévue exprès pour ça. On peut, sans problème, assurer un max avec du ruban adhésif.

Ampoules ordinaires Faites de métaux et de verre, leur élimination ne pose pas de problème. Mais attention avec les néons, les ampoules économes et les LED: à ramener impérativement en magasin!

Déchets composites Les objets fabriqués avec plusieurs matériaux qu’on ne peut séparer. Recyclage actuellement impossible.

Quant au reste, je recycle…

  • Papier, cartons
  • Verre
  • Déchets de jardin et de cuisine
  • Bouteilles en PET
  • Bouteilles de lait en PET (plastique polyéthylène) reprises notamment par Migros et Coop
  • Aluminium(canettes, barquettes pour aliments, tubes, capsules de café)
  • Fer-blanc (boîtes de conserve)
  • Piles
energie-environnement.ch
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