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Equal Pay Day: la double discrimination qui touche les femmes noires au travail

Equal Pay Day: la double discrimination qui touche les femmes noires au travail

À travers les hashtags #BlackWomenCan’tWait et #BlackWomensEqualPay, chacun est invité à partager son témoignage et à soutenir la cause

© Getty

Aux États-Unis, une femme devait en moyenne travailler jusqu’au 2 avril 2019 pour toucher ce qu’un homme blanc avait perçu en 1 an de salaire, du 1er janvier au 31 décembre 2018 (soit un peu plus de trois mois supplémentaires). Mais les calculs se noircissent encore lorsque l’on se concentre uniquement sur les femmes noires. Ces dernières ont été obligées de travailler jusqu’au 22 août, soit 233 jours de plus pour gagner la même somme. Comme le souligne «Forbes», une femme noire est payée 61 cents pour chaque dollar empoché par un homme blanc. En quarante ans de carrière, elles perdent ainsi plus de 900'000 dollars.

Une injustice aux répercussions catastrophiques

Plus terrifiant encore: l’écart ne cesse de se creuser. L'Equal Pay Day était fixé au 7 août en 2018, au 31 juillet en 2017. La raison est à chercher du côté de la double discrimination que subissent les femmes noires, à la fois victimes de sexisme et de racisme. Shannon Williams, directrice du programme Equal Pay Today, s’insurge:

Cette situation est scandaleuse. Ce n’est absolument pas équitable. Lorsque nous ne payons pas les gens correctement, nous sommes tous perdants.

L’experte souligne également les répercussions catastrophiques que cette injustice engendre, rappelant que 70% des femmes noires sont le principal soutien financier des ménages dans lesquelles elles vivent. «Cela a un impact sur leur famille, mais également sur leur communauté.»

À travers les hashtags #BlackWomenCan’tWait et #BlackWomensEqualPay, chacun est invité à partager son témoignage et à soutenir la cause. Plusieurs candidates à la présidence des États-Unis ont également pris la parole dans ce sens, à l’instar de Kirsten Gillibrand, Elizabeth Warren et Kamala Harris.

Au niveau politique, le «Payckeck Fairness Act» devrait contribuer à faire changer les choses. La nouvelle loi, qui doit encore être ratifiée par le Sénat, empêchera les employeurs de consulter l’historique des salaires des employés et les obligera à fournir des informations sur les fiches de paie de ces derniers. Elle permettra également aux collaborateurs de discuter ouvertement des questions salariales avec leurs collègues, sans risque de répercussions négatives.

Pour une politique familiale équitable

Pour Emily Martin, vice-présidente de la section éducation et justice auprès du National Women’s Law Center, c’est un premier pas encourageant, mais les progrès ne doivent pas s’arrêter là. «On présume souvent que l’écart salarial peut être aboli en renforçant simplement les lois sur l’égalité», explique-t-elle à «Forbes».

C’est effectivement très important, mais l’écart salarial est la cause de nombreux facteurs différents et nécessite une réflexion plus large sur le sexe, la couleur de peau et le pouvoir sur le lieu de travail.

Parmi les mesures qu’elle préconise, on retrouve l’initiative qui souhaite augmenter le revenu-horaire minimum à 15 dollars, étant donné que les femmes noires sont surreprésentées au niveau des secteurs à bas salaires. Un renforcement des politiques de grossesse et de congé familial est également essentiel, selon Emily Martin. En effet, les femmes noires sont plus susceptibles d’être les chefs de famille non-mariée ou monoparentale. Cela leur permettrait de bénéficier d’une réglementation leur garantissant des services de garde abordables, des congés payés ainsi qu’un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

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