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Édito: «Les préjugés n'ont pas leur place en prison»

Edito les prejuges nont pas leur place en prison

«Avec les agentes de détention, les personnes incarcérées – qui ont souvent un parcours de vie difficile – sortent d’une éventuelle posture viriliste et sont plus enclines à se confier.» - Sonia Imseng

© MARIE-LOU DUMAUTHIOZ/24HEURES

«Et toi, tu travailles où? – En prison!» Une réponse qui à coup sûr engendrera interrogations et étonnement. Et certainement encore plus si vous êtes une femme. L’image qu’on se fait du métier d’agent ou d’agente de détention peut facilement être négative. Le milieu carcéral, peu connu du public, déclenche toutes sortes de fantasmes nourris par le monde médiatique et culturel.

À l’image de ce qu’on peut voir dans Prison Break ou Orange is the New Black, on s’imagine rapidement une personne dure, abusant de son pouvoir et prête à user de sa matraque pour rappeler à l’ordre les prisonniers et prisonnières. Mais arrêtons tout de suite: ces préjugés n’ont pas lieu d’être et sont très loin de ce que j’ai pu observer dans les différents établissements pénitentiaires du canton de Vaud où je me suis rendue pour mon reportage.

Les trois agentes de détention que j’ai rencontrées m’ont montré des facettes méconnues de ce métier. Leur mission est d’accompagner les détenus durant leur incarcération. Si le côté sécuritaire est bien présent, avec des sanctions en cas d’infractions, l’aspect social et le contact humain sont tout aussi importants.

Les agents et agentes de détention sont amené-e-s à dialoguer avec les personnes incarcérées ce qui leur permet, parfois, de se livrer. Si une distance doit toujours être respectée, cette humanisation des détenus est à saluer et ne peut que faciliter, par la suite, une meilleure réintégration.

On pourrait penser que les agentes de détention travaillent uniquement avec des femmes. Pourtant, celles que j'ai approchées évoluent toutes au milieu d’hommes. Et, même si elles y sont minoritaires, cela ne provoque aucun problème ni crainte.

Au contraire, elles soulignent elles-mêmes la force que cela peut représenter. Avec elles, les détenus – qui ont souvent un parcours de vie difficile – sortent d’une éventuelle posture viriliste et sont plus enclins à se confier.

Mes échanges avec ces femmes en uniforme passionnées m’ont permis de mettre en lumière les aspects humains de ce métier de l’ombre et je ressors de cette expérience avec une conviction: les préjugés n’ont leur place ni devant ni derrière les barreaux.


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