Société
Édito: JO de Paris 2024, hommage à une édition victorieuse
Cette semaine du 5 août 2024, je me suis dit qu’avec tous ces sportifs à la télé, dans les journaux et sur les réseaux sociaux, il fallait que je me remette à souffler pour autre chose que la hausse des températures. J’ai donc enfourché mon vélo et arrivée à Pully (VD), j’ai vu trois filles qui s’étaient emparées de la rue piétonne et faisaient des sprints, tout comme aux JO. Pully devenait Paris, et pareil que dans la Ville Lumière, l’espace public était investi par les corps, l’élan joyeux, la fraternité qui se rit des compétitions.
Cette liesse ressemble à une épidémie. Dans les rédactions des journaux, celles et ceux qui ne sont pas en vacances ne parlent que de ça, réduisant presque au silence les spécialistes de la rubrique sportive. On pleure en voyant les championnes et les champions sur les podiums, on a envie de commencer l’escrime après avoir vu les compétitions au Grand Palais, on court s’acheter un cheval pour pouvoir sauter dans les fontaines de Versailles.
Nos héroïnes et nos héros resteront gravés dans nos mémoires. Simone Biles, ses médailles, son sourire de gagneuse qui sèche toutes les larmes passées, la Suissesse Chiara Leone, qui ramène de l’or au bout de sa carabine, Novak Djokovic le mal aimé, si ému de décrocher le sceptre olympique, à 37 ans.
Des premiers jeux paritaires
À dire encore: les femmes, présentes paritairement pour la première fois de l’histoire des JO, nous ont fait vibrer en incarnant des figures modèles pour les générations futures. Comme quoi, en sport comme ailleurs, de la quantité naît la qualité. Paris 2024 a prêté écho aux questions du monde: les critiques contre la boxeuse Imane Khelif, portant les couleurs de l’Algérie trente ans après la coureuse Hassiba Boulmerka, accusée d’avoir non pas un short trop court, mais un taux de testostérone trop élevé.
La participation de huit athlètes palestiniens, alors qu’on sait que 400 professionnels du sport ont été tués ou blessés sous les bombes, le sacre de l’équipe ukrainienne au sabre, la guerre des médailles entre les États-Unis et la Chine. Et aussi, le rappel que le niveau du SMIC en France équivaut au prix du billet sur les premiers gradins.
Dimanche 11 août, Paris et le monde referment la parenthèse sportive, la flamme s’envole ailleurs, les incendies reprennent.