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Engagée, comme son père, dans la protection de l'environnement, attentive à un climat social motivant, elle se défend d'être une superwoman, juste une femme qui a su trouver un équilibre entre vie privée et activités professionnelles.

La toute jeune femme qui, voici une petite trentaine d'années, choisit de suivre la formation de l’Ecole hôtelière sait déjà qu'un jour elle rejoindra, d'une manière ou d'une autre, la société familiale. Son appartenance à la quatrième génération des propriétaires n'y est pas étrangère mais surtout, en optant pour ces études qu'elle juge très pratiques, elle sait qu'elle va acquérir un «vrai» métier. Gérer un hôtel, un restaurant, c'est comme gérer une entreprise et après avoir travaillé quelques années dans l'hôtellerie, elle rejoint la maison familiale en 1992, où elle est chargée du service export après un stage chez le distributeur de la marque aux Etats-Unis. En 1998, elle s'inscrit à Harvard pour suivre un programme de management. Une expérience dont elle loue, aujourd'hui encore, les bénéfices: «on travaillait sur du concret, ayant régulièrement à préparer, pour le lendemain, des solutions à des cas précis. C'était très soutenu, six jours sur sept, mais passionnant. Surtout on croisait des gens du monde entier, venus d'autres secteurs, souvent très différents, avec des expériences diverses dont nous profitions.» Concret, le mot revient souvent dans sa bouche. Positive de nature, douée d'un incontestable sens pratique, Carole Hubscher ne rêve pas sa vie. Elle la vit, chaque jour, intensément, en ne manquant pas de projets.

Etre une femme…

N° 1 en Suisse et d'ailleurs la seule manufacture qui ne délocalise pas sa fabrication, Caran d'Ache compte aujourd'hui plus de 280 collaborateurs, d'une vingtaine de nationalités, exerçant près d'une centaine de métiers. Du spécialiste couleur au guillocheur ou au joaillier qui met son talent au service des instruments d'écriture très prisés par les collectionneurs, elle compte autant de femmes que d’hommes. Si elle se positionne comme une maison de «Haute Ecriture», c’est parce que la manufacture genevoise, fondée en 1915, possède une expertise qui va bien au-delà des crayons. Et la diversification Madame la présidente connaît, elle qui fait tout pour la favoriser. Met en avant les somptueux instruments d'écriture façonnés dans la fabrique de Thônex, les coffrets Beaux-Arts, la ligne cuir et évoque un développement vers l’Asie toujours sensible aux belles histoires. La Chine en particulier. «L’authenticité de notre histoire plaît à ces collectionneurs en passe de devenir des prescripteurs en termes de luxe. Pour les hommes un porte-plume de prix c’est l’accessoire idéal. Comme le sont les sacs ou les chaussures pour les femmes.». Justement parlons-en des femmes. Est-elle plus difficile de s’imposer quand on succède à trois hommes, fussent-ils de la même famille? Aucune hésitation dans la voix: c’est tout le contraire. Un avantage plutôt, surtout quand on bénéficie de la confiance générale. «Lorsque j’ai été nommée à la présidence du conseil d’administration voici quelques mois, confie-t-elle, j’ai reçu un message très touchant de la part des femmes de l’entreprise disant combien elles étaient fières d’avoir l’une d’entre elles à la direction.»

L’éducation par l’exemple

Habituées à voir leur maman à un poste de direction, ses trois enfants, 9, 8 et 5 ans, déjà bilingues (leur papa est d’origine anglaise), feront sûrement de bonnes études. Se forçant à rentrer vers 19 h pour dîner avec elle, Carole peut, en cas de besoin, compter sur sa maman et sur un mari qui, par ses fonctions dans le domaine de l’horlogerie, voyage pas mal mais s’organise toujours pour être à la maison si elle doit partir à l’étranger. Une question d’agendas synchronisés. «Même si ma mère ne travaillait pas, j’ai déjà été, moi-même, drillée pour les études. Ma sœur aussi. Mais jamais mes parents n’ont orienté mon choix. J’ai eu carte blanche.» Carte blanche la color-addict l’a aussi pour la déco de sa maison, meublée de manière contemporaine avec quelques mises en avant de tableaux riches en couleurs. Rien d’étonnant que Caran d’Ache soutienne, depuis 2008, la fondation Paint a Smile en mettant à la disposition des artistes tout le matériel nécessaire pour imaginer des décors propices à l’évasion des personnes handicapées et des enfants malades confinés dans des hôpitaux du monde entier. Tout comme les crayons qui présentent un léger défaut sont distribués dans des écoles sur tous les continents.

Ce lieu

C'est incontestablement le jardin, riche en couleurs. Toujours ce lien très Caran d'Ache qui a imprégné son enfance puis son adolescence. «je l'aime surtout quand les fleurs, que j'achète chez les pépiniéristes et que je plante moi-même, s'épanouissent.» Avec une préférence pour le blanc, le pourpre, le violet, un peu de rose. Un jardin citadin qu'elle considère comme une pièce supplémentaire où la famille prend des repas et où elle puise son énergie. «D’ailleurs confie-t-elle je me suis fiancée au Taj Mahal. En Inde, le pays des couleurs…»

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