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Il y a des moments où tout se complique. Où l’horloge tourne trop vite. Où tout part dans tous les sens. Où même les bébés et les chiens se liguent pour tout faire capoter. Alors que le rendez-vous est donné dans son appartement genevois du quartier de Plainpalais pour cette rencontre, je tombe sur Annick Jeanmairet à ma sortie de l’ascenseur, au sixième étage. Courbée en deux, son chien dans une main et la poubelle dans l’autre, l’animatrice de Pique-Assiette marque une hésitation avant de me lancer: «Rien ne se passe comme prévu! Le bébé qui devrait avoir fini sa sieste et mangé dort encore, le chien a besoin de sortir… C’est toujours comme ça!» Pas de panique. En attendant que la jeune maman revienne, je prends place dans sa cuisine.

Billot de bois, évier à gauche, frigo à droite, pots remplis d’accessoires multicolores, fenêtre avec vue sur les toits… pas besoin d’en dire plus, cette pièce, nombre de Romands la connaissent. Elle sert de décor à l’émission de cuisine qu’ils sont plus de soixante mille à suivre chaque vendredi sur la TSR.

Six mois de «congé»

Lulu (le chien!) soulagé, la poubelle poubellisée, le verre de jus de pomme artisanal posé sur le billot, l’heure est à l’apaisement. En congé maternité, la pétillante Annick a le temps de causer. Car au mois de septembre 2011, Anselme, son premier bébé, a pointé le bout de son nez. Et pour vivre pleinement cette naissance, la nouvelle maman s’est octroyée six mois de congé: «J’avais envie de bien en profiter. Mais alors, congé maternité, c’est un drôle de nom comme dirait l’humoriste Brigitte Rosset. C’est fou comme c’est prenant cette petite chose de trois kilos! Il a maintenant quatre mois et je commence à peine à pouvoir faire des trucs pour moi!»

Collant à rayures, minikilt et T-shirt moulant… Même si Madame Cuisine de la TSR n’a jamais eu la silhouette d’une Maïté, difficile de croire qu’à 43 ans, elle sort à peine d’une grossesse. (Message aux nouvelles mamans qui pleurent sur la balance chaque matin: merci de sauter la phrase suivante.) «Je n’ai même pas pris dix kilos, il ne m’a donc fallu que quelques jours pour reprendre mon poids initial.» (A celles qui n’ont pas suivi mon conseil et qui ont lu ce qui précède, tant pis, on vous avait prévenues!)

Randonnées et vins, voici tout de même deux passions pour lesquelles Annick a dû mettre la pédale douce: «Mais la nature est bien faite en ce qui concerne le vin, les premiers mois, je n’en avais pas envie. Ensuite je me suis abstenue, et là, je vois en fonction des heures où je nourris Anselme.» De petits gazouillis parviennent alors jusqu’à nos oreilles… La jeune maman se lève et va vers la chambre du bébé, lançant un sonore «Salut Kiki!»Monsieur Anselme –Kiki donc pour les intimes – adorable bébé blond, fait son entrée, me fixant de ses grands yeux bleus.

Ecolo sans excès

Ni pâtes aux fruits secs ni carpaccio de bolets au parmesan pour son dîner. Mais une production maison: le lait maternel. «Parce que ça a tout bon. C’est économique, écologique, hygiénique, sain et hyperpratique!» explique-t-elle. Celle qui dans ses émissions jette ses déchets verts au compost est-elle une maman écolo? «Faire du compost, c’est un geste naturel, mais je ne suis pas du genre à utiliser des couches lavables. Je m’en fiche du bilan carbone de mes langes. Nos mères se sont battues pendant des années. Ce n’est pas pour qu’on retourne en arrière.»

En parlant de couches justement, et lorsqu’on l’interroge sur la place du papa dans cette histoire de lait et de trucs qui ne sentent pas très bon: «Mon compagnon est un grand «pampersologue», rigole-t-elle. Le soir, il s’occupe d’Anselme, le baigne, le lange. Je suis très partageuse comme mère.»

Dingue de son fils, «c’est magique, chaque jour il y a quelque chose de différent», Annick appréhende un brin la reprise du travail. «Heureusement, je n’ai pas de problème de nounou, c’est ma maman qui va s’occuper d’Anselme. Mais je me demande comment je vais gérer les tournages de Pique-Assiette, car quand je suis là-dedans, j’y suis à fond!»

De la maternité à la douceur, il n’y a qu’un pas… Serait-ce donc la première qui a donné à Annick des envies de la seconde jusqu’à sortir un livre de recettes entièrement consacré aux desserts? «Non, pas d’irrépressibles envies de fraises… Juste que depuis six ou sept ans que l’émission a commencé, je commençais à avoir une bonne liste de douceurs. Et puis, je suis un bec à miel dans le vrai sens du terme. J’aime les desserts subtils, de ceux qui ne vous plombent pas la fin du repas. Toutes les recettes du livre sont 100% sans beurre, mais avec des fruits, du sucre, du miel et même un peu de crème.»

Délices pour bébé

Autodidacte – elle a fait Sciences Po avant d’entamer une carrière dans le journalisme – Annick cuisine comme elle aime et est une vraie gourmande: «Dans ma vie, la seule chose que je m’impose, c’est de me faire plaisir», répond-elle à ceux qui trouvent sa silhouette peu compatible avec celle d’une vraie épicurienne.

Quant à Anselme, il devrait trouver le bonheur dans son assiette: «Je me réjouis de lui préparer à manger, de lui proposer une large palette de goût. Je crois que pour les légumes, il faut commencer par la carotte. Moi je verrais mieux le potimarron. Je crois qu’une fois encore, je vais déroger aux préceptes habituels… Dans quelques années, s’il veut se rebeller, il ira au Mac Do!»

Viennent de paraître chez Favre: «Le carnet de pâtes d’Annick, 44 recettes faciles et décoiffantes» et «Le carnet de douceurs d’Annick, recettes faciles pour becs à miel».

Emission «Pique-Assiette», chaque vendredi à 18 h 40 sur la TSR1.

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