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Avant c’était si simple! On achetait des ampoules en se basant sur leur puissance en watts et le tour était joué. Mais avec l’arrivée sur le marché d’une gamme impressionnante d’ampoules économiques aux propriétés les plus diverses, beaucoup de gens ne savent plus très bien à quel saint se vouer.

Primo: pour faire le bon choix, il est indispensable d’avoir des yeux de lynx capables de déchiffrer sur les emballages les chiffres, symboles et autres idéogrammes destinés à l’information des consommateurs. Reste ensuite à les comprendre, ce qui n’est pas une mince affaire (lire notre encadré p. 37). Une fois le mystère éclairci, encore faut-il savoir si l’on veut privilégier la sauvegarde de l’environnement ou celle de son porte-monnaie. A titre d’exemple, l’ampoule LED est écolo mais chère, alors que la fluocompacte est bon marché mais contient du mercure toxique. Enfin, il faut tenir compte du type de lumière, sachant que celle diffusée par les lampes halogènes à basse consommation d’énergie est celle qui se rapproche le plus de l’éclairage fourni par les bonnes vieilles ampoules à incandescence.

Question d’ambiance

La qualité de la lumière n’est pas un détail, loin de là. Plusieurs personnes, qui par souci d’écologie avaient remplacé toutes leurs vieilles ampoules par des modèles économiques, ont été déçues du résultat en raison d’une luminosité très différente de celle à laquelle elles avaient été accoutumées. C’est le cas de Christelle, 29 ans: «Il y a deux ou trois ans, j’ai équipé mon appartement avec ces nouvelles ampoules. D’emblée, cela ne m’a pas plu. Je trouvais que la lumière diffusée créait une ambiance un peu sinistre. Rien à voir avec la clarté à laquelle j’étais habituée. Je commençais à me sentir déprimée le soir quand je rentrais chez moi. Puis je me suis demandé si ce n’était pas à cause de cette lumière un peu glauque. J’ai enlevé les ampoules économiques pour remettre des ampoules à incandescence. Cela a l’air idiot, mais d’un coup je me suis sentie beaucoup mieux.» Christelle a mis en sourdine sa fibre écologique et se demande si elle ne va pas se constituer un gigastock d’ampoules «à l’ancienne» avant qu’elles ne disparaissent totalement de la circulation, fin décembre 2012. Rassurons-la: depuis deux ans, les modèles n’ont cessé de se perfectionner, et si aucun ne procure exactement la même qualité de lumière qu’une ampoule à incandescence, plusieurs proposent divers types de luminosité (chaude ou froide) qui permettent de s’en rapprocher au maximum.

Un poison nommé mercure

Une autre inquiétude des consommateurs concerne la teneur en mercure des ampoules fluocompactes, les modèles les plus courants et les moins chers à l’achat. Présentés comme écologiques en raison d’une faible consommation en énergie, ils deviennent par contre, après usage, des déchets toxiques dangereux pour l’environnement et pour la santé des personnes qui entreraient en contact avec le mercure. La récupération de ces ampoules est prévue: on peut les rapporter au magasin, mais encore faudrait-il que tout le monde joue le jeu. Or on sait qu’une proportion d’environ 20% à 30% des personnes ne trient pas leurs déchets et jettent tout avec les ordures ménagères.

Enfin, pour l’usager, les précautions à observer s’il casse une telle ampoule sont tout sauf rassurantes: il doit immédiatement quitter les lieux le temps de bien aérer la pièce, se laver les mains, puis mettre des gants pour ramasser les débris avec du papier ménage et les mettre dans un sac plastique, avant de les rapporter dans un lieu de récupération. Autres inconvénients des fluocompactes: elles peuvent mettre jusqu’à deux minutes pour atteindre leur pleine puissance et supportent mal les allumages et extinctions à répétition, qui raccourcissent leur durée de vie. Elles émettent également un rayonnement électromagnétique, considéré comme inoffensif si la lampe est placée à plus de 30 cm de l’utilisateur. Ces ampoules ont tout de même un atout de taille: elles sont moins gourmandes en énergie que les autres modèles à basse consommation.

L’avenir est à la LED

Pourquoi l’Office fédéral de l’énergie autorise-t-il la vente de ces ampoules alors qu’il en existe d’autres dépourvues de mercure? Réponse diplomatique de Matthieu Buchs, responsable de la communication à l’OFEN: «C’est le même principe que pour les tubes néon classiques, qui contiennent aussi du mercure, et en bien plus grande quantité. C’est pourquoi il ne faut pas jeter ces ampoules lorsqu’elles sont défectueuses, mais qu’il faut les ramener au point de vente. De plus, il y a d’autres types de lampes sur le marché: notamment halogène et LED. Chacun peut faire son choix. Et le futur semble promis à la LED.» Comme l’ampoule halogène économique, qui pour le moment bat le record en matière de qualité de lumière, la LED (lampe à diode électroluminescente) ne contient pas de mercure et sa durée de vie est exceptionnelle. Ce qui retient encore pas mal de consommateurs, c’est son prix, nettement plus élevé que celui des autres ampoules.

Economiser de l’énergie en un clic

Le site indépendant www.topten.ch propose une liste détaillée des appareils particulièrement efficaces sur le plan énergétique. Très vaste, cette liste compare aussi bien les systèmes d’éclairage ou de chauffage que, par exemple, les machines à laver, les voitures, les téléviseurs, les panneaux solaires ou les imprimantes. Le WWF, lui, propose un guide «Lumière», sur www.wwf.ch/lumiere

«Nous aidons les gens à personnaliser leur éclairage»

Face à la perplexité des clients, les spécialistes en éclairage sont plus que jamais des conseillers. Commentaire de William Granitto, gérant de l’enseigne Lumimart à Romanel.

«Les caractéristiques des différentes ampoules économiques - prix, consommation énergétique, qualité de la lumière, rapidité d’allumage - font qu’il est important de guider les clients dans leur choix. Quand ils viennent acheter une ampoule, nous leur demandons toujours à quel endroit est placée la lampe, et quel est son usage. Tout dépend de l’endroit. Est-ce que c’est pour la cuisine, le bureau, le living? Quelle est la grandeur de la pièce, combien y a-t-il de sources lumineuses, pendant combien de temps chaque jour la lampe reste-t-elle allumée? En tant que spécialistes, notre travail est d’aider les gens à personnaliser leur éclairage. Nous suivons des cours de formation continue, car il y a sans cesse des nouveautés. Notre métier a évolué.

Après une émission d’A bon entendeur, il y a eu une affluence de clients qui voulaient renoncer aux ampoules fluocompactes en raison de leur teneur en mercure et du rayonnement électromagnétique. Il peut paraître surprenant que certaines personnes focalisent sur ce rayonnement, alors qu’elles ne semblent pas se soucier de celui émis par leur téléphone portable, leur four à micro-ondes, ou encore de la proximité d’une ligne à haute tension! En ce qui concerne le mercure, les ampoules halogènes économiques et les LED en sont dépourvues. Mais leur prix est plus élevé. La première ampoule fluocompacte coûte 6 Sfr. 90, alors que les ampoules LED à visser se vendent entre 29 Sfr. 90 et 65 Sfr. 90. Toutefois, il faut savoir qu’à raison de trois heures d’utilisation par jour, cette dernière vivra 25 ans, bien plus longtemps que la fluocompacte qui supporte mal les allumages répétés. Il faut considérer la LED comme un investissement à long terme.»

Comment décrypter les emballages

Les informations figurant sur le packaging des ampoules économiques sont nombreuses et pas évidentes. En voicineuf importantes pour faire le bon choix au magasin.

  1. Le nombre de lumens (ou lm) indique le flux lumineux d’une lampe. Plus il y en a, plus l’ampoule éclaire. Il faut environ 950 lumens pour retrouver un éclairage équivalent à 75 W. Pour nous aider à choisir, on trouve sur les emballages l’équivalence en watts d’une ampoule à incandescence.
  2. La couleur de la lumière On parle de température de couleur et elle est exprimée en degrés Kelvin (K). Plus sa valeur est faible, plus la lumière est chaude. Plus sa valeur est élevée, plus la lumière est froide. La lumière du jour, par exemple, correspond à 5500 K. Il faut 2700 K pour retrouver l’ambiance «blanc chaud» des ampoules à incandescence. Au-dessus de 4000 K, la lumière est dite «blanche/blanche» (adaptée aux espaces de travail).
  3. L’indice de rendu des couleurs (ou IRC, de 0 à 100). Avec la température de couleur, c’est le deuxième élément qui définit la qualité de la lumière. Le maximum de 100 est atteint par la lumière du jour. Pour les pièces à vivre, on conseille de ne pas descendre au-dessous de 80. Dans les lieux de passage, un IRC entre 70 et 80 est acceptable. Cette donnée est compilée par certains fabricants avec la température de couleur, donnant un code à 3 chiffres. Ainsi, la désignation 14 W / 827 désigne une ampoule de 14 watts, avec un IRC d’au moins 80 et une température de couleur de 2700 K.
  4. Le temps de chauffage Il indique le temps nécessaire à l’obtention du 60% de la luminosité optimale. Préférer les ampoules à chauffage rapide pour les lieux où on ne reste pas longtemps.
  5. La durée de vie théorique Une ampoule à incandescence fonctionnait jusqu’à 1000 heures. Selon les fabricants, les fluocompactes durent de 6000 à 15 000 heures et les LED de 6000 à 50 000 heures. Cette durée de vie est souvent indiquée en années et en heures.
  6. Le nombre de cycles d’allumage ou combien de fois une ampoule peut être allumée ou éteinte. Une information essentielle pour les ampoules destinées à être commutées souvent.
  7. La compatibilité avec un variateur Un logo précise si l’ampoule fonctionne ou non pour les lampes à variateur.
  8. L’efficacité énergétique Les ampoules à faible consommation sont de catégorie énergétique A (sur l’échelle classique allant de A à G). La consommation est souvent indiquée en watts pour l’ampoule fournie, puis en watts pour une ampoule incandescente qui aurait la même luminosité.
  9. La teneur en mercure Si existante, elle est indiquée en milligrammes (mg).
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