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Métro et übersexuels ont du plomb dans l’aile. Les hommes avec qui il faut se disputer pour obtenir un peu de place dans l’armoire, la pharmacie ou la salle de bains sont passés de mode. Exit aussi les hommes-enfants tout juste majeurs, ceux que le chasseur de tendances Vincent Grégoire, du bureau parisien Nelly Rodi, décrit comme «des gamins sans fesses qui exhibent des jambes ressemblant à des allumettes sur le modèle du créateur Hedi Slimane». En 2012, on veut du mâle, du vrai! Une révolution que confirme Vincent Grégoire: «Dans le monde des mannequins, ceux qui marchent le mieux en ce moment en Europe ont de vraies gueules, un physique original, une vraie personnalité. Les rouquins, par exemple, sont très tendance actuellement, on apprécie leur côté sulfureux, un peu piquant.» L’heure est donc aux poils et aux abdos. Cela signe-t-il pour autant le retour en force des vrais machos? Pas vraiment, à en croire notre spécialiste des tendances. «En 2012, les femmes veulent le beurre et l’argent du beurre, soit un homme ayant adopté les codes de la masculinité, mais qui les applique avec un peu de recul. Elles rêvent d’un mec musclé, mais pas trop,</span> qui soit capable de leur tenir la porte dans certaines circonstances, mais n’hésite pas à la leur claquer au nez, signe qu’il a du répondant et du caractère», résume-t-il. En cette deuxième décennie du XXIe siècle, le mâle sexy ose donc se montrer légèrement macho de temps en temps. «On lui pardonne même d’être un peu crétin parfois, pour autant qu’il ne tombe pas dans l’exagération», sourit Vincent Grégoire. Vive les bons vivants!

Les mâles se plaisent à eux-mêmes

Pour les mâles, équilibrer les contraires pour trouver la juste mesure relève du jonglage. Seule issue: «se plaire à eux-mêmes avant de chercher à plaire aux autres», préconise-t-il. On aime les hommes bien dans leurs baskets, sûrs d’eux, qui s’assument. Le séducteur façon artiste ou créatif angoissé, c’est fini, du moins en Europe. Aux Etats-Unis, patrie de Woody Allen, qui incarne cette tendance jusqu’à la caricature, l’espèce est même en voie de disparition: «Le cinéma américain compte encore beaucoup d’acteurs névrosés, mais ils ont tous fini par s’acheter un chien ou un autre animal de compagnie!» lance notre expert. Dans la même veine, le yogi prêchant la zen attitude, le renoncement et le lâcher-prise, personnification du New Age et personnage-clé des années 90, n’a plus vraiment le vent en poupe non plus. C’est que les femmes ne désirent plus materner leur compagnon ni lui servir de psy. Une évolution qui n’est pas uniquement à mettre sur le compte d’un effet de mode, mais à relier à un changement d’attitude. En prônant l’égalité, le «girl power», en assumant aussi bien un vrai job que leur envie de lever le coude entre copines, les filles ont bousculé les codes de la masculinité. Planter un clou, monter un meuble Ikea toutes seules: un vrai jeu d’enfant!

Madame n'est pas prête à tout partager

«Aujourd’hui, les hommes ont des sortes de «glamazones» montées sur des talons de 12 en face d’eux», résume de façon lapidaire notre expert. Trop éthérés ou trop cools, ils ne font tout simplement pas le poids face à des femmes élevées par des mères leur ayant seriné que repasser une chemise ou faire les repas, c’était le début de l’esclavage. Il tempère, toutefois: «Elles réclament le partage des tâches sur le papier, mais quand cela se produit dans la vraie vie, elles se sentent dépossédées.» Bref, Madame n’est pas vraiment prête à tout partager et tient à conserver certains prés carrés. D’accord donc pour que Monsieur fasse la cuisine le week-end pour épater les copains, mais niet quand il s’agit de lui déléguer la mission de nourrir la famille au quotidien. Face à autant d’exigences et de messages contradictoires, les mâles ont bien du mal à se trouver des repères. «On est passés d’une société de consommation à une société de considération», souligne Vincent Grégoire. «Les femmes cherchent un homme qui les écoute.» Une attitude qui réclame une certaine dose de maturité. Résultat, nos icônes ont pris de l’âge et elles affichent à l’heure actuelle plus volontiers entre 30 et 40 étés au compteur qu’une vingtaine. Vouer un culte à l’ultraperformance comme dans les années 80? Out. Exhiber en grand sa réussite sociale à coups de montres, voitures et autres fringues de luxe façon bling bling? Trop 2000. Aujourd’hui, morosité ambiante oblige, on aime les bons vivants, quitte à ce qu’ils aient quelques cernes ou une poignée de kilos en trop, signes extérieurs de leur goût pour la fête et la bonne chère. On rêve d’un mec qui prend soin de lui parce que, quelque part, on se dit qu’il saura aussi prendre soin de nous. L’égalité emprunte des chemins inattendus: s’il était compliqué d’être une femme dans les années 80 comme le chantait Michel Sardou, être un homme, en ce début de XXIe siècle, se révèle également un exercice complexe.

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