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3 entrepreneuses romandes, 3 projets réussis
Avez-vous l’impression que votre vie rêvée existe quelque part, et qu’il suffirait de faire un pont, voire un simple pas, pour la rejoindre? Si oui, vous êtes probablement prête à prendre votre destin en main!
Isa Boucharlat
47 ans, mariée, 3 enfants
Entreprise: Sortie de secours (Lausanne)
Activité: Mode éthique et écolo
Création: Mai 2008
Montant du microcrédit: 30 000 francs
Site web: www.sortie-de-secours.ch
«Comme un ouragan.» A nous, cela rappelle une chanson. A Isa, cela remémorerait plutôt du vécu. Car elle l’avoue, devenir chef d’entreprise est un vrai séisme pour le quotidien. Entre journées creuses à broyer du noir, à l’affût du client, et nuits blanchies au stress, ses débuts ne se sont pas vraiment révélés plus paisibles que son ancien métier d’intermittente du spectacle. Costumière durant vingt-cinq ans, elle a décidé de sauter le pas par conviction. «J’ai vu les budgets du théâtre se réduire au fil des ans, et les vêtements made in China ont progressivement fait leur apparition en coulisse. Je m’inquiétais beaucoup de ce qu’il y avait derrière ces produits pas chers.» D’où l’envie de fonder une boutique qui serait dédiée à un habillement respectant l’homme et l’environnement.
Munie de l’argent de son assurance-vie et d’une jolie cagnotte constituée par ses proches, elle démarche Microcrédit Solidaire Suisse (MSS) et obtient un prêt. Isa surfe aujourd’hui sur son tempérament de battante et voit son chiffre d’affaires décoller. «Même si, pour l’instant, je touche encore un salaire demi-temps en bossant comme une malade, je suis fière d’avoir pu créer un emploi pour une étudiante, qui me seconde 40 heures par mois.» L’étape suivante? Un autre magasin, qui sait…
Véronique Trabujo
49 ans, divorcée, 1 enfant
Entreprise: Véronique Trabujo
Activité: Techniques de massage autour de la naissance
Création: Août 2009
Montant du microcrédit: 18 000 francs
Site web: www.veroniquetrabujo.ch
Accompagner les femmes avant la grossesse et les jeunes mamans pour se remettre de cet événement fort qu’est de donner la vie, voilà le credo de Véronique, Genevoise d’adoption qui voue son quotidien aux autres. Et ça ne date pas d’hier! Indépendante durant dix-huit ans, elle a enseigné le développement personnel à des groupes dans un centre de thérapie. Mais à l’issue de l’expérience, fascinée par la maternité, celle qui s’émerveille encore de la naissance de son fils aujourd’hui grand garçon envisage alors d’ouvrir son propre institut. Au programme? Des exercices physiques, des séances privées, une écoute aussi, en particulier pour aider à gérer une césarienne. Quelques banquiers lui rient au nez, puis on l’oriente vers MSS. Rencontre décisive: «J’ai été accueillie avec une grande chaleur humaine. Ils m’ont tant soutenue que je n’avais pas envie de les décevoir!»
Depuis son local lové sous une arcade de la Cité de Calvin, Véronique savoure, sereine, le chemin parcouru, confiant néanmoins qu’un entrepreneur doit garder un niveau constant d’attention et d’énergie. Quitte à s’appliquer les méthodes qu’elle prodigue à ses clientes. Coache-toi toi-même: formule à méditer.
Sonja Henauer
37 ans, mariée, 2 enfants
Entreprise: Sonja Dessert &Santé (Cully)
Activité: Pâtisserie fine sans gluten
Création: Septembre 2007
Montant du microcrédit: 30 000 francs
Site web: www.dessert-sante.ch
C’est après la rencontre avec une très vieille dame, au cours d’un voyage en Crète, que Sonja connaît une sorte d’illumination. Pourquoi attendre de bouleverser toute sa vie pour réaliser ses rêves? Assez inattendu de la part d’un séjour censé inviter au repos… Toujours est-il que cette enseignante en école d’hôtellerie, spécialisée dans les alimentations bio et végétariennes, désire se consacrer aux personnes intolérantes au gluten par le biais de ses propres produits. «Un enfant privé de dessert à son anniversaire m’a toujours fait mal au cœur», observe-telle, même si l’argument n’a pas suffi à émouvoir les banques, réticentes devant ses ambitions. «MSS, qui ne regarde pas que les chiffres, a su être sensible à l’aspect humain du projet. J’ai toutefois dû puiser dans mon deuxième pilier et emprunter de l’argent à mes proches pour me lancer, car la réponse pour la demande de microcrédit nécessite plusieurs mois.»
Avec le temps, ses pâtisseries ont conquis les clients, jusqu’aux festivaliers du Paléo où elle tient un stand. Et si pour Sonja le plus dur a été de s’habituer à travailler seule, cette nouvelle existence lui a permis de connaître celui qui allait devenir son mari, alors chocolatier.
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