
Si tous les Américains avaient cessé de fumer après le premier avertissement contre les dangers du tabac émis en 1964 par les autorités sanitaires américaines, 2,5 millions de personnes au total ne seraient pas mortes prématurément dans la période de 36 ans qui a suivi, selon les auteurs de cette analyse.
L'étude, qui a été financée par l'Institut américain du Cancer (NCI), paraît dans la revue publiée par cet organisme fédéral. Ces chercheurs ont pu reconstituer dans leur modèle la consommation détaillée de cigarettes par des personnes nées entre 1890 et 1970. Ils ont ensuite appliqué un modèle informatique sur la fréquence des cancers pulmonaires dans ce groupe.
"Ces résultats fournissent une bonne illustration des effets dévastateurs du tabac dans notre pays et de l'énorme intérêt de réduire le taux de tabagisme", souligne le Dr Robert Croyle, directeur de la division de contrôle du cancer au NCI. "Bien que d'importants progrès aient été accomplis contre le tabagisme, on ne peut pas relâcher nos efforts", insiste-t-il dans un communiqué, ajoutant que la poursuite de la lutte contre l'usage du tabac continue à être une des grandes priorités médicales, scientifiques et de santé publique".
"Cette étude représente la première tentative de quantifier l'impact des changements concernant le tabagisme sur la mortalité par cancer pulmonaire...", précise le Dr Suresh Moolgavkar du Fred Hutchinson Cancer Research Center à Seattle (Etat de Washington, nord-ouest), le principal auteur.
Depuis la première mise en garde du gouvernement fédéral américain contre les dangers du tabac en 1964, les efforts mis en oeuvre aux Etats-Unis comprennent des restrictions de fumer dans des endroits publics, des hausses des impôts sur le tabac, une limitation de l'accès aux cigarettes pour les enfants et adolescents et des campagnes d'information sur les dangers du tabac.
"Une très grande majorité des morts par cancer du poumon peut être évité en cessant de fumer", insiste Eric Feuer, responsable de la méthodologie statistique au NCI. Outre la réduction du nombre de cancers du poumon, le recul du tabagisme a aussi entraîné une baisse d'autres affections résultant du fait de fumer dont surtout les maladies cardiovasculaires et respiratoires.
L'étude s'arrête en 2000 car des données suffisamment détaillées n'étaient pas disponibles pour les années plus récentes. Mais les statistiques montrent que le taux de cancers du poumon a continué à fortement diminuer parmi les adultes américains tombant de 23,2% en 2000 à 20,6% en 2008 avant de se stabiliser ces dernières années. Selon les dernières estimations du gouvernement fédérale, 20,6% de la population américaines fument dont près de quatre millions de jeunes.
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