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L’édito de Géraldine Savary: «Mon corps n’est pas un laboratoire»

Geraldine savary edito poésie ode aux alexandrins

«Puisqu’on parle beaucoup de taux de mortalité actuellement, peut-être faudra-t-il faire un jour le bilan sanitaire de ce mépris de genre.» - Géraldine Savary

© ANOUSH ABRAR

Certains s’enorgueillissent de leurs enfants, de leur carrière ou de leur carrelage, d’autres de leurs diplômes, de leur potager ou de leurs jambes élancées. Moi, j’ai toujours été fière de ma pression artérielle. Quels que soient mon stress, ma consommation d’alcool ou mon état amoureux, mon sang circule sereinement, irriguant mon cerveau sans se presser. «Vous avez une tension de jeune fille», m’annonce chaque année triomphalement mon médecin, comme s’il y était pour quelque chose. Et voilà qu’une étude américaine réalisée sur 27 000 femmes nous apprend que la pression artérielle des femmes, qui jusqu’ici n’avait pas suscité d’études particulières, devrait désormais se limiter à des maximaux inférieurs à ceux qui étaient utilisés jusqu’ici, tous sexes confondus. Résultat, on se retrouve d’un jour à l’autre à deux doigts de l’AVC.

Post-partum négligés

L’ignorance du monde scientifique à l’égard de la santé des femmes caractérise tous les domaines de la médecine. Cette indifférence a des conséquences sur la qualité des soins qui leur sont prodigués. Absence de données concernant les effets secondaires des médicaments sur le métabolisme féminin, méconnaissance des symptômes de certaines pathologies cardiaques, violences obstétricales, contraceptions aléatoires, post-partum négligés, rôle des changements hormonaux nié… des générations de femmes ont manqué d’écoute ou de médicaments. On leur a dit que la migraine, c’était dans leur tête, le baby blues, le signe qu’elles étaient mauvaises mères. Si les boutons fleurissent à la première pilule, c’est par abus de fraises, si la fatigue étreint, rien à voir avec le cœur voyons, quelques jours de vacances et ça passe. Une succession de fractures à 60 ans? Normal, Madame, votre âge a ses raisons.

Puisqu’on parle beaucoup de taux de mortalité actuellement, peut-être faudra-t-il faire un jour le bilan sanitaire de ce mépris de genre.

Heureusement, le monde médical commence à réagir, les centres hospitaliers se dotent d’unités spéciales, on commence à découvrir que le tracé des courbes féminines aussi repose sur la science. Il était temps.

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