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Faire du sport enceinte, c’est bon pour la maman et le bébé

Faire du sport enceinte cest bon pour la maman et le bebe

«L’objectif n’est pas la performance, c’est de bouger avec des pilates, de la marche sportive, de l’aquagym ou du renforcement musculaire», détaille Aurélie Delacroix-Tarenne, coach et coordinatrice de l’équipe santé-performance de l’Hôpital de La Tour.

© GETTY IMAGES/FAT CAMERA

«Reste tranquille, repose-toi, n’en fais pas trop.» C’est ce genre de phrases que Martha, la petite quarantaine, a entendu durant toute sa grossesse. «Pour ma famille, c’était normal voire essentiel que je prenne soin du bébé et de moi en en faisant le moins possible, continue la jeune maman d’un petit Ethan. Mais avec le recul, je me rends compte que je suis arrivée à l’accouchement sans énergie, avec l’impression que tous mes muscles avaient fondus, que j’ai pris du poids parce que je ne bougeais plus, et que mon moral était en berne. Depuis que je me suis gentiment remise à la marche rapide, ça va mieux.» Sans être une grande sportive à la base, Martha a donc laissé tomber toute forme d’activité physique durant sa grossesse, principalement suite aux injonctions familiales. À l’instar de Martha, nombreuses sont les femmes enceintes qui rangent leur équipement de sport au placard. Certaines idées reçues ont la vie dure, risque de fausse couche en tête, alors qu’il n’y aurait rien de mieux que de bouger à titre de prévention durant ces neuf mois.

«La sécurité de l’activité physique pendant la grossesse reste une grande crainte. Pourtant, ça n’augmente pas le risque de fausse-couche au premier trimestre, ni le risque de prématurité ou de complications au niveau obstétrical, au contraire, ça aide, explique la Dre Agnès Ditisheim, spécialiste en médecine maternelle à l’Hôpital de La Tour à Genève.

D’ailleurs, la pratique d’une activité physique régulière durant la grossesse fait désormais partie des recommandations d'experts pour la prévention de différentes complications de la grossesse.»

Mais dans la pratique, c’est encore loin d’être dans les habitudes, selon la Dre Hélène Legardeur, médecin associée au Service d’obstétrique du CHUV qui, dans ses consultations, constate que la question n’est pas ou peu abordée: «Ce sont des recommandations qu’on devrait faire mais il y a un manque d’informations à ce sujet, probablement par manque de formation des médecins et des sages-femmes sur les conseils à donner aux femmes enceintes sur l’activité physique pendant la grossesse. On passe cinq minutes par consultation à parler de toxoplasmose mais on ne parle pas de l’activité physique, de ce que fait la patiente, de ce qu’on peut lui conseiller. Cette évaluation devrait faire partie des check-ups lors d’une première consultation de grossesse.»

Bouger en toute sécurité

Tout en intégrant la question primordiale de la sécurité, de récentes études scientifiques ont mis en évidence les multiples bienfaits de l’activité physique.

«Ces études confirment le bénéfice de l’activité physique anténatale pour la réduction du risque de la prééclampsie, des troubles hypertensifs de la grossesse et du diabète gestationnel. Ça limite aussi la prise pondérale excessive pendant la grossesse», souligne la Dre Agnès Ditisheim.

C’est en s’appuyant sur ces études que la spécialiste a décidé de mettre en place le programme Sport et Grossesse, qui a débuté fin mars 2022 à l’Hôpital de La Tour. Des ateliers en petits groupes qui s’adressent à plusieurs profils. «Pour les femmes qui ne pratiquent pas d’activité physique régulièrement ou qui sont à risque de développer une complication médicale de la grossesse, les ateliers sont encadrés par une physiothérapeute. Pour celles en santé qui ont envie de continuer une activité sportive et de la maintenir à long terme, l’encadrement se fait avec une coach» continue la Dre Ditisheim. Et la notion d’encadrement de l’activité sportive pendant la grossesse reste la préoccupation principale des participantes à ces ateliers. Aurélie Delacroix-Tarenne, coach et coordinatrice de l’équipe santé-performance de l’Hôpital de La Tour, accompagne cinq femmes, toutes à des stades de grossesse différents:

«C’est un challenge et il faut adapter les exercices et les positions proposées. Mais l’objectif n’est pas la performance, c’est de bouger avec des pilates, de la marche sportive, de l’aquagym ou du renforcement musculaire.

Le gros leitmotiv des séances c’est d’être à l’écoute de son corps. Si on sent que ça devient trop difficile, on ne le fait pas. Je pense que ça les rassure d’avoir quelqu’un qui les accompagne.»

C’est le cas de Vanessa, 34 ans, qui en est à son cinquième mois de grossesse: «Avant d’être enceinte, je faisais de l’aquabike et du yoga, et j’ai commencé ces ateliers à partir du troisième mois. Je ne savais pas quels mouvements on pouvait faire ou pas. On a commencé par du pilates, pour muscler les transverses et le périnée, travailler le souffle thoracique et abdominal pour préparer à l’accouchement. Ça me rassure car l’équipe est là pour nous accompagner, et je me sens super en forme.»

Le bon moment pour s’y mettre

Parmi les approches non médicamenteuses, la pratique d’une activité physique régulière serait donc essentielle dans la prise en charge et la prévention.

Contre toute attente, le temps de la grossesse serait même le bon moment pour se mettre au sport.

«Ce moment de la grossesse est un moment privilégié pour faire de la prévention. Il s’agit de femmes jeunes, qui parfois présentent déjà des facteurs de risques ou des précurseurs de maladies cardiovasculaires ou métaboliques, et que l’on voit en consultation avant la maladie. On a l’obligation de ne pas rater cette fenêtre unique pour mettre en place des mesures préventives. L’activité physique en est une», explique la Dre Ditisheim.

L’impact sur la prise de poids joue également dans la motivation à s’y mettre, même s’il n’est pas le bienfait numéro un. «Indépendamment des chiffres sur la balance, un des retours que je reçois beaucoup, c’est un mieux être, plus d’énergie au dernier trimestre. L’idée c’est aussi d’éviter le déconditionnement de l’immobilisation pour qu’elles arrivent en salle d’accouchement en forme», ajoute la spécialiste.

Last but not least, si c’est bon pour le moral de la future maman - avec moins de dépression et d’anxiété constatée dans de récentes études - ça l’est aussi pour le bébé, puisque beaucoup de choses se jouent in utero. «On sait que certaines affections maternelles, comme le diabète par exemple, peuvent avoir des modifications épigénétiques (ndlr: les modifications dans l’expression de la génétique), qui prédisposent les enfants à développer plus tard de l’obésité, du diabète ou de l’hypertension artérielle. C’est important de souligner les bienfaits de l’exercice physique pour elles mais aussi pour leur bébé, avec de bonnes habitudes qu’elles peuvent transmettre à leur enfant.»

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