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A quel complément alimentaire se vouer?

Spiruline complement

La spiruline est un des nombreux compléments alimentaires en vogue.

© DR

Grosse fatigue, manque de tonus, prise de poids, soucis de transit… En 2017, tous nos petits bobos ont potentiellement un complément alimentaire correspondant pour améliorer notre bien-être général. Mais, face à la pléthore de produits proposés, leurs effets supposés et leur efficacité réelle, parfois difficile de faire son choix. Pour aider le consommateur à s’y retrouver, le Dr Jacques Fricker et le Professeur Luc Cynober viennent de sortir «Tout sur les compléments alimentaires, les bons et les moins bons», aux éditions Odile Jacob. Entre le ginseng, la créatine, le fer, le kombucha, le konjac, les oméga 3, le pamplemousse ou le millepertuis, plus de 155 actifs sont passés en revue, avec mode d’emploi et précautions d’usage. Pour Femina, le Dr Fricker répond à quelques questions essentielles.

FEMINA: En 2011, vous sortiez «La vérité sur les compléments alimentaires». Pourquoi remettre le couvert aujourd’hui?
Dr. Jacques Fricker: Tout est parti des remarques que nous avons reçues des pharmaciens et des utilisateurs suite à la publication du premier livre. En fonction des avancées faites dans la recherche sur les compléments alimentaires, nous avons décidé de faire le point. En tenant compte de ces nouvelles connaissances et des préoccupations des consommateurs.

Quel est le but de ce deuxième livre?
Apprendre à utiliser les compléments alimentaires à bon escient, faire le tri entre les bons et les moins bons, éviter les dangers. Et surtout choisir en connaissance de cause.

Si on devait définir la fonction des compléments alimentaires en une phrase?
Au départ, ils sont là pour venir en complément d’une alimentation quand il y a un déficit, en vitamines ou minéraux par exemple.

Comment expliquer qu’il y en ait autant sur le marché?
Historiquement, les compléments alimentaires sont utiles dans la prévention de diverses maladies comme le scorbut, le rachitisme, l’anémie… ou en correction de déficits et de carences alimentaires. Aujourd’hui, le concept s’est élargi à la recherche du bien-être et au retard du vieillissement. Ces compléments ont été étendus aux plantes - avec des vertus réelles ou supposées - puis à des molécules qui ne sont pas indispensables d’un point de vue alimentaire. Aux Etats-Unis ont en recense près de 55’000...

Est-ce que la consommation est devenu un phénomène de société?
C’est vrai que nos préoccupations pour la santé augmentent. Pour l’esthétique également. On en prend pour les cheveux, pour mincir, quand on a un manque de tonus, pour ralentir le vieillissement... En parallèle, une suspicion s’est développée vis-à-vis de certains médicaments, du coup les consommateurs pensent que les produits naturels comportent moins de risques et se tournent vers des compléments alimentaires. Alors que certaines plantes peuvent être dangereuses.

En France, 20% des adultes consomment des compléments alimentaires, avec une majorité de femmes. Pourquoi plus les femmes que les hommes?
Les femmes sont plus nombreuses à en consommer car, globalement, elles sont plus concernées par leur santé que les hommes. On les voit plus dans les cabinets médicaux et elles ont moins peur de leur corps. Elles agissent en prévention et ont aussi une meilleure connaissance des produits existants. L’aspect beauté et minceur entre aussi en ligne de compte dans leur choix de compléments alimentaires, mais c’est le facteur santé qui prévaut.

Et la consommation augmente avec l’âge…
En effet, 70% des consommateurs ont plus de 65 ans. Ils en prennent pour lutter contre la fatigue, les problèmes osseux, ralentir ou accompagner le vieillissement. Ils sont souvent plébiscités par les individus eux-mêmes et recommandés par les médecins, mais les pharmaciens sont aussi de grands prescripteurs.

Dans une étude que vous citez dans votre livre, 1,2 % des consommatrices admettent ne pas savoir pourquoi elles le font...
C’est un faible pourcentage… Mais c’est dans l’air du temps, en effet. Certaines personnes ne savent pas vraiment pourquoi elles prennent des compléments alimentaires, mais elles ont entendu des copines à qui ça a fait du bien, du coup elles essaient. C’est un peu la devise du «Si ça ne me fait pas de bien au moins ça ne me fait pas de mal».

Est-ce qu’il y a des dangers?
Oui. Parfois certains compléments entrent en contre-indication avec des médicaments que l’on prend. Il ne faut pas faire son choix à l’aveuglette, surtout sur le net, où certains sites proposent des compléments contenant des molécules «cachées». Un exemple? Des compléments alimentaires «garantis» 100% plantes qui promettent de faire perdre 5 kg en 1 mois ou de favoriser l’érection et dont l’efficacité ne provient pas des plantes mais de vrais médicaments, tels que des amphétamines ou des diurétiques… Ces molécules ne sont pas notées sur l’emballage. Or, elles peuvent présenter des dangers. En passant par son pharmacien, on évite ces écueils.

Certaines personnes en consomment jusqu’à 17 par jour, est-ce qu’il y a une dose à respecter?
Ce sont vraiment des cas extrêmes. La consommation moyenne est de quatre à cinq compléments alimentaires par jour. Il faut surtout éviter de cumuler les nutriments ayant la même fonction, ou mégadosés comme ceux proposés aux Etats-Unis. En hiver par exemple, une surconsommation de polyvitamines et de vitamines D peut être dangereuse. Dans tous les cas, il faut consulter son médecin ou son pharmacien.

Quels sont les plus consommés?
Dans le hit parade, on retrouve les produits destinés à favoriser les défenses immunitaires, ceux liés à la grossesse, aux problèmes de circulation sanguine et ceux concernant la sphère génito-urinaire. Chez les enfants, ce sont les nutriments pour booster les performances du cerveau qui ont la cote.

Comment et quand les prendre?
Il existe des conseils d’utilisation, par exemple «deux gélules par jour de préférence après le petit déjeuner», mais pas de posologie réelle. Selon les test réalisés, on peut dire qu’ils sont mieux absorbés à tel ou tel moment de la journée, mais il n’y a rien de définitif. Dans son entreprise de séduction du consommateur, le marché des compléments alimentaires cherche à la fois à se distancier des médicaments classiques, et à s’en rapprocher en proposant une sorte de «posologie». Le mieux, c’est d’essayer pendant un mois pour voir si ça a un effet positif ou si ça n’en a aucun. Et, lorsqu’on trouve un nutriment qui nous correspond, je recommande également d’en interrompre la prise au moins dix jours par mois, pour ne pas habituer le corps à toujours fonctionner avec.

Un gros business

En 2000, le marché mondial des compléments alimentaires était estimé à 65 millions de dollars, et fin 2015 à 123 millions de dollars.


«Tout sur les compléments alimentaires, les bons et les moins bons», Pr. Luc Cynober, Dr Jacques Fricker, Ed. Odile Jacob


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