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Quel traminer déguster pour les fêtes de fin d'année?

Traminer vin noel gastronomie

De manière générale, le traminer offre des notes de pétales de rose et de litchi, des arômes floraux de muguet et de glycine avec une fine et délicate touche épicée, genre curry doux.

© Getty Images

«Vous allez rire, mais Louis Chervet trouvait trop long d’écrire gewurztraminer sur ses étiquettes et jugeait son nom trop difficile à prononcer pour les Suisses romands, alors il a décidé d’appeler son vin traminer.» Jean-Daniel Chervet, vigneron-encaveur à Praz, dans le Vully, explique que ce cépage est arrivé en Suisse grâce à son père. «Juste après la guerre, à la fin des années 1940, Louis est parti en Alsace, en Autriche et en Allemagne pour parfaire sa formation. De retour en Suisse, il a commencé à planter toute une série de spécialités qu’il avait découvertes et appréciées lors de ses stages, comme le gewurztraminer et le freiburger qui, lui, se rapproche d’un riesling allemand. Il s’est rapidement rendu compte que ces cépages blancs donnaient de beaux vins et qu’ils s’adaptaient parfaitement à nos régions, profitant de l’adéquation unique des sols de molasse et du climat lacustre. A partir de 1956, il en a planté en plus grande quantité et ses voisins vignerons l’ont suivi.»

L’histoire est jolie, mais l’origine du traminer, d’une manière générale, remonte encore bien plus loin. Christian Vessaz, vigneron et ingénieur œnologue du Cru de l’Hôpital, domaine de la bourgeoisie de Morat (FR), nous la raconte: «Les marchands achetaient du vin en Alsace pour le descendre au sud. Ils passaient et s’arrêtaient à Tramin, une ville du Tyrol du Sud, appelée Termeno en italien. Ils ont alors remarqué que leurs vins étaient proches de celui produit dans cette région. Ils l’appelèrent alors gewurztraminer. Il s’agit d’un ancien cépage qui possède une histoire bien complexe.» Et de poursuivre: «A la base, il s’agit d’une mutation naturelle du savagnin blanc, un cépage qui existait dans la région du Jura, en Franche-Comté et en Alsace. En fait, il a subi deux mutations, une de couleur, le savagnin rose, et une autre aromatique, le savagnin rose aromatique, dont le nom allemand est gewurztraminer.»

Ligne directe avec le paradis

Si, dans le Vully, le traminer a perdu son préfixe gewürz, qui signifie épices, c’est aussi pour le différencier de son frère alsacien. Il possède de la puissance, de la finesse, de la fraîcheur et, surtout, il est vinifié en blanc sec, donc sans sucre résiduel. De manière générale, il offre des notes de pétales de rose et de litchi, des arômes floraux de muguet et de glycine avec une fine et délicate touche épicée, genre curry doux. «Il y a une dizaine d’années, au sein de l’Association des vignerons du Vully, nous avons établi une charte pour lui donner une ligne de conduite, poursuit Jean-Daniel Chervet. L’idée a été de l’orienter vers un style plutôt sec.

Ainsi, il se déguste avec un apéritif garni, accompagne à merveille un foie gras, se marie particulièrement bien avec un plat asiatique et des fromages, contrairement au gewurztraminer alsacien qui est plutôt un vin de dessert.»

Apéritif composé de verrines, foie gras, plateau de fromages, le traminer se profile comme un joli vin de fête. «Oui, sans problème, car il est peu acide. Je dirais que c’est un vin qui se mérite.» Et Christian Vessaz de conclure en rime: «Si on pouvait emporter un vin blanc au paradis, ne serait-ce pas le traminer du Vully?»

Château de Praz

«Le millésime 2019 est épuisé et il faudra attendre avril 2021, explique Louis Bovard-Chervet. Notre traminer est sec, avec des notes de rose, de litchi, de lys, de glycine et une touche anisée. On est sur le fruité, l’aromatique et l’opulence, moins sur le minéral. Je le conseille avec un foie gras, des mets asiatiques, mais aussi avec un gâteau du Vully et pour… une soirée romantique.»

Rue du Château 3, Praz-Vully. Plus d'infos

© Corinne Sporrer

Javet & Javet

«Outre notre traminer classique, nous en proposons un autre sans soufre, souligne Etienne Javet. En fait c’est un vin qu’on appelle nature, un vin orange, non filtré. On va chercher les tanins et, surtout, de l’arôme. On est plus sur le litchi que la rose. En bouche, il est très dense, ample, minéral. Pour l’apéritif je le trouve trop costaud, je le préfère avec un bon vacherin ou du gruyère surchoix d’Alexandre Guex, à Châtonnaye. Une merveille.»

Quart-Dessus, Lugnorre. Plus d'infos

© Corinne Sporrer

Cru de l’Hôpital

«Il dévoile une grande complexité d’arômes avec des notes fruitées (litchis, fruits exotiques, raisin mûr), florales (rose ou muguet), épicées (curry doux), souligne Christian Vessaz. En bouche, sur une trame de vin sec, on retrouve un volume riche, qui permet aux arômes de s’exprimer tout en longueur. Notre traminer fait partie de la prestigieuse sélection Mémoire des vins suisses. Pour moi, il se suffit à lui-même. C’est un vin de méditation.»

Route du lac 200, Haut-Vully. Plus d'infos

© Corinne Sporrer

Domaine Derron

«Sur notre domaine, nous possédons environ 2000 m2 de traminer, ce qui nous donne une petite production de mille bouteilles, explique Alain Derron. C’est un vin blanc sec sans sucre résiduel. Au nez, nous sommes sur des notes de rose et de litchi. En bouche, c’est un vin assez volumineux, riche et d’une rare intensité. Il s’associe avec un foie gras et accompagne aussi les poissons de notre lac, sandre, perche ou omble chevalier.»

Ruelle des Vignerons 1, Môtier/Vully. Plus d'infos

© Corinne Sporrer

Domaine Chervet

L’histoire du Domaine Chervet a débuté autour de 1820 et, avec elle, la transmission d’un savoir-faire de père en fils depuis cinq générations. Aujourd’hui, et ce depuis 1990, Jean-Daniel et Franziska Chervet ont repris le domaine qui compte quinze hectares plantés à 70% de cépages blancs (chasselas, chardonnay, pinot gris, riesling-sylvaner, freiburger et traminer) et 30% de cépages rouges (pinot noir, gamaret, garanoir). «Le traminer exprime pleinement son potentiel dans notre région du Vully, explique Jean-Daniel Chervet. Ceci est dû à un sol de molasse, riche en sable et qui donne des vins bien typés. Notre traminer est parfumé et très aromatique. Au nez, il rappelle les litchis, la mangue ou le pamplemousse rose avec une touche d’épices douces. En bouche, il est puissant et harmonieux. En vieillissant, il prendra des notes de pétales de rose. Il se déguste volontiers en apéritif pour autant qu’il y ait des verrines et divers amuse-bouches. Il s’accorde avec des poissons de mer, des mets asiatiques et se marie à merveille avec un foie gras poêlé.»

Ruelle des Gerles 6, Praz. Plus d'infos

© Corinne Sporrer

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