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Comment utiliser les bienfaits de la phytothérapie au quotidien

Comment utiliser les pouvoirs de la phytoterapie au quotidien

Après une soirée trop arrosée, par exemple? Le Pr Kurt Hostettmann et Emanuel Roggen conseillent une tisane de dents-de-lion, de racines de gentiane ou encore d’orties.

© Getty Images

Artichaut pour désengorger la vésicule biliaire, valériane ou lavande pour faciliter l’endormissement, graines de fenouil ou racine de gentiane pour améliorer la digestion… les vertus curatives et thérapeutiques de certaines plantes sont (re)connues depuis la nuit des temps. Des siècles durant, ces recettes simples, peu coûteuses et souvent d’une efficacité redoutable se transmettaient de génération en génération. Mais les progrès de la science pure et dure, alliée à la médecine, ont fait tomber tout doucement en désuétude tisanes, sirops, électuaires ou onguents made in nature, les reléguant au rayon des remèdes de grands-mères… quand ce n’était pas à celui des potions de sorcières.

Puis voilà que des scientifiques, intrigués par les effets supposés de ces trucs de bonnes femmes, se sont mis à creuser sérieusement. Ce qui leur a permis de constater que s’ils avaient si bonne réputation, ce n’était pas pour rien. Inutile de dire que ces découvertes, parmi lesquelles figure l’acide acétylsalicylique (principe actif de l’aspirine, issu de l’écorce de saule), à la fin du XIXe siècle, ont fini par attirer l’attention de nombreux laboratoires pharmaceutiques. Si bien qu’aujourd’hui les médicaments ou les compléments alimentaires estampillés «à base de plantes médicinales» enregistrés par Swissmedic fleurissent, comme le relève Kurt Hostettmann, spécialiste mondial des phytomédicaments

© Nolan Perry / Unsplash

A titre d’exemples, ce docteur en chimie, professeur honoraire aux Universités de Lausanne et Genève et auteur de nombreux ouvrages (le dernier s’intitule: Des plantes contre les infections - Se soigner sans recours systématique aux antibiotiques (Ed. Favre), cite ainsi un antistress très populaire à base de Rhodiola rosea, un végétal phare de la pharmacopée traditionnelle russe qui permet notamment de baisser le taux de cortisol [l’hormone du stress]. Ou encore un antibactérien qui combine et synergise les vertus respectives des fleurs de capucine et des racines de raifort, dont les propriétés sont connues depuis des siècles. Est-ce à dire que la science ne fait que réinventer la roue, s’inspirant de savoirs aussi anciens qu’empiriques? Souvent, oui. Mais pas toujours.

Percées scientifiques

«Il y a tout de même des percées. Je pense par exemple à la taxine [qu’on trouve dans l’écorce ou les aiguilles d’if], qui est désormais utilisée dans le traitement de certains cancers», note le droguiste fribourgeois Emanuel Roggen. Quant au Pr Hostettmann, il s’enthousiasme: «Des études cliniques ont montré que certaines plantes, telles le curcuma, la myrtille sauvage (pas la cultivée, qui ne contient des pigments colorés que dans la peau) ou encore l’huile essentielle de romarin en inhalation ont des effets bénéfiques sur les fonctions cognitives et donc sur la mémoire!» Il reprend:

«Grâce à une recherche effectuée très sérieusement par des médecins vaudois, on sait maintenant que la baie d’aronia, entre autres points forts, permet d’abaisser le taux de mauvais cholestérol!»

Bref, on le voit, les pharmas et les médecins misent désormais volontiers sur les principes actifs des végétaux. Tout comme Monsieur et Madame Tout-le-monde, qui piochent de plus en plus allègrement dans cette pharmacie foisonnante.

Cela dit, si ces amoureux de la flore se réjouissent naturellement du retour en grâce de la phytothérapie, ils n’en plaident pas moins pour le bon sens et la complémentarité. En clair: oui, prises en respectant la juste posologie proposée par une ou un spécialiste, une infusion ou quelques gouttes d’huiles essentielles peuvent être efficaces. Toutefois, ces formules ne sont pas magiques et ne traitent pas tout. Autrement dit, selon ses pathologies ou face à des symptômes récurrents, le recours à des professionnels de la santé reste indispensable. Impératif, même.

© Markus Winkler / Unsplash

Quelques conseils éclairés…

Quelles plantes médicinales (si possible locales) pour traiter des petits soucis du quotidien? Les conseils avisés du Pr Hostettmann et d’Emanuel Roggen.

Après un repas trop chargé: Une infusion de serpolet ou, mieux, de graines de fenouil peut faire des merveilles. De même qu’une tisane d’absinthe.

Après une soirée trop arrosée: Misez sur de la tisane de dents-de-lion, de racines de gentiane ou encore d’orties.

S’endormir mieux en période de stress: Une infusion de valériane (mais le goût n’est pas terrible!) ou de lavande (quelques gouttes d’huile essentielle sur l’oreiller sont aussi recommandées). On peut encore compter sur la mélisse ou le pavot de Californie, même si ce dernier n’est pas d’ici, ainsi que sur la passiflore, qui a un effet anxiolytique recommandé avant des examens.

Un petit coup de blues: De la tisane d’angélique ou de mélisse permet de lutter contre les coups de mou. Quid du fameux millepertuis? En tisane, on ne prend aucun risque si on suit les conseils d’un professionnel. Sous forme de comprimés, il faut respecter les dosages et savoir qu’il peut avoir des interactions indésirables avec d’autres médicaments.

Bouffées de chaleur dues à la ménopause: Il y a la célébrissime sauge, mais aussi l’actée à grappes ou le houblon – soit sous différentes formes galéniques, soit en infusion, en synergie avec de l’hamamélis et de la mélisse.

Douleurs dues aux règles: Pline l’Ancien recommandait déjà le gattilier, qu’on trouve aujourd’hui sous différentes formes. On sait maintenant qu’il soulage aussi le syndrome prémenstruel. Par ailleurs, les tisanes d’alchémille ou de potentille ansérine sont aussi nos amies.

Renforcer ses défenses immunitaires: En plus de la très connue échinacée, le prunellier et l’argousier sont également de bons alliés du système immunitaire.

Bon à savoir
Demander conseil: Les effets de certaines plantes sont démultipliés lorsqu’elles sont associées à d’autres végétaux. En positif, mais parfois en négatif. De même, entre tisanes, sprays, huiles essentielles ou même pastilles, on peut se perdre. Plutôt qu’une automédication sauvage, mieux vaut donc demander conseil aux pharmaciens, droguistes, naturopathes et autres spécialistes en phytothérapie.

De plus, quand un bobo ou un problème revient régulièrement, il faut consulter son médecin pour en avoir le cœur net et ne pas risquer d’aggraver les choses.

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