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La vie m’a poussée à accepter mes pouvoirs de guérison

La vie m’a poussée à accepter mes pouvoirs de guérison

«Je ne promets rien. Je ne suis ni docteur, ni le BonDieu.»

© Rebecca Bowring

En l’espace de quelques mois, j’ai vécu deux chocs qui ont magnifié ma vie. En 2014, alors que je trottais avec Cheyenne, une jument de haut niveau, elle est brusquement partie au triple galop. Je ne parvenais plus à la maîtriser. Et j’ai chuté. Grande amoureuse des chevaux, j’ai toujours pratiqué l’équitation. C’était la première fois que je tombais. Je me rappelle avoir été catapultée par l’animal, mais pas le moment où j’ai percuté le sol. Il ne me reste que le souvenir d’avoir été enveloppée dans un nuage blanc. Comme si j’avais franchi la barrière terrestre. Je flottais dans une autre dimension, entre la vie et la mort. J’ai perdu connaissance durant quelques minutes.

Lorsque j’ai repris conscience, j’étais assise sur une chaise, au milieu du manège. «Désolée, je n’ai pas fait exprès», répétais-je à la propriétaire du cheval. Je n’avais que ces mots à la bouche. A aucun moment je n’ai eu peur pour ma santé. Je culpabilisais d’avoir perdu le contrôle. C’était tout moi. Dans tout ce que j’entreprenais, je devais être à fond, ne pas flancher. Cette chute était un échec. Un élément extérieur avait pris le dessus. Un cheval, mon animal préféré, avait dit stop. Je n’ai eu qu’une légère commotion cérébrale, alors que je suis tombée de haut, sur la tête. Suite à cet incident, j’ai consulté une voyante. J’ai toujours été ouverte à ce qui touchait à la médiumnité. Ma grand-mère paternelle, dont j’étais très proche, lisait les lignes de la main et pratiquait le pendule ainsi que le tarot. Petite, je passais toutes mes vacances chez elle. C’était génial, je me sentais dans mon élément. Depuis mon plus jeune âge, j’étais consciente de percevoir des messages – sous forme d’images ou de sons – et d’avoir un contact privilégié avec les animaux. Mais je n’y prêtais pas plus attention.

La voyante m’a parlé de mes dons de clairvoyance et de clairaudience. Elle m’a incitée à développer ces facultés de voir ou d’entendre des événements passés ou futurs. Mais j’avais encore si peu d’estime personnelle… et si je n’ai rien entrepris sur le moment, j’ai gardé ses mots dans un coin de la tête.

Comme une piqûre de rappel

Un jour, en sortant du travail, alors que je m’engageais sur un passage piéton, une voiture m’a percutée à 50 km/h. Selon les témoins, j’ai été projetée contre le pare-brise avant de retomber sur la tête. C’était une année après mon premier accident. A nouveau, je ne me rappelle de rien. Ni du choc ni de la douleur. J’ai eu le sentiment de me retrouver sous un éléphant. Cela paraît étrange, mais je me suis sentie protégée par cet animal. Je ressentais la texture de sa peau. Je le voyais. Cette fois, par contre, il faisait noir. J’étais proche de la mort. J’ai repris mes esprits, assise sur le trottoir. Avec les ambulanciers autour et moi qui voulais me relever. Je devais aller chercher ma fille à l’école. Obstinée, inconsciente de ce que je venais de subir. Diagnostic: traumatisme crânien, fracture du péroné, thrombose et multiples contusions.

Pendant six mois, tout s’est arrêté! Je n’arrivais plus à dormir, ni lire ou même regarder la télé. J’avais perdu la maîtrise de mon corps. Je ne pouvais pas assurer mon travail, ni m’occuper de ma famille comme à mon habitude. J’étais en retrait et devais accepter l’aide de mes proches. Mon mari a été un soutien infaillible. Julia et Steve, mes enfants, m’ont également épaulée. Je me souviens que ma fille m’enfilait mes chaussettes. Cela a été une énorme épreuve. Devoir lâcher prise, ne pas être dans le contrôle, accepter mes défaillances. J’ai compris alors à quel point notre famille était soudée.

Lors de ma convalescence, j’ai contacté l’Institut suisse des sciences noétiques à Genève, qui s’occupe de personnes ayant vécu des phénomènes paranormaux. Le thérapeute rencontré m’a appris que j’avais un don de guérison. Il m’a suggéré d’y aller à l’instinct en m’entraînant sur mes proches. Mon mari, qui souffrait d’une hernie, a été mon premier cobaye. Il était suivi par des médecins et prenait des médicaments. Une opération était même envisagée. J’ai travaillé sur lui plusieurs fois, en faisant une prière qui m’est propre. Ses douleurs ont disparu. Puis des copines m’ont appelée pour les maux de tête des enfants ou des brûlures. J’avais d’excellents retours. Je ne sais pas si ces personnes se sentaient mieux en partie grâce à moi… en tout cas, c’est ainsi que les choses ont commencé. J’ai suivi mon intuition.

Envoyer un message là-haut

Par mes prières, j’envoie un message là-haut, tout simplement. Au départ, j’avais besoin de m’isoler, me concentrer. Au fil du temps, j’ai pris confiance et je peux aujourd’hui prier à tout moment et n’importe où. J’agis essentiellement sur les brûlures, les douleurs et les animaux. Je pratique le secret sur mes enfants aussi. Lors de vacances à l’étranger, mon fils s’était blessé avec du verre au niveau du nez. J’ai dû agir vite pour couper l’hémorragie. Voir de mes propres yeux que cela fonctionnait m’a étonnée et m’a donné confiance. On me sollicite par téléphone ou par message, et je pratique ces soins à distance. Tel un messager, je demande aux anges de travailler sur une blessure. Je ne promets rien. Je ne suis ni docteur ni le Bon Dieu. Je suis là pour offrir une aide complémentaire, pas une alternative. Je conseille toujours aux gens d’aller consulter un médecin, ou un vétérinaire lorsqu’il s’agit d’une bête.

Si les personnes se sentent soulagées après mon intervention, tant mieux. Je ne sais pas si c’est grâce à moi ou à d’autres éléments, peu importe. L’essentiel, c’est que les gens guérissent. Je ne demande pas d’argent en échange de mes soins, c’est incompatible avec mes croyances. En plus, je constate que certains vivent dans la précarité et n’ont pas les moyens de se faire soigner. Les mots gentils ou les petites attentions que je reçois ont beaucoup de valeur à mes yeux. Avant, j’étais toujours dans le futur, l’anticipation. C’était exténuant. Désormais, je me concentre sur le moment présent. Pour moi, il n’y a pas de hasard. Il existe une raison à tout. Je refoulais mes dons. J’ai dû passer par deux traumatismes pour comprendre qu’il fallait lâcher prise… et arrêter enfin de perdre du temps à être quelqu’un d’autre que moi.


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