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Un raid hors-piste dans le désert? On l’a fait!

Un raid hors-piste dans le désert? On l’a fait!

Teuta et Jasmine dans le désert marocain

© les-desensableuses.ch

Le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc, quèsaco?

Cet unique rallye-raid hors-piste 100% féminin au monde comporte des équipages venant de tous les pays. Le but n’est pas d’arriver les premières mais d’emprunter le chemin le plus court à chaque étape, à travers le désert et cela, à l’aide d’une simple boussole. Les participantes de ce challenge, que l’on appelle des «Gazelles» viennent vivre, aux commandes d'un 4x4, d’un Crossover, d'un Quad, d'un camion ou d'une moto, une compétition unique.

Le départ

Nous sommes «les Désensableuses», deux amies d’enfance ayant grandi et vécu dans le Canton de Vaud. On se présente: Jasmine, la blonde, 29 ans, médiamaticienne de formation et Teuta (prononcez Téouta), la brune, 29 ans, économiste d’entreprise dans l’administration publique.

Après huit mois de préparatifs intenses, à la recherche de sponsors pour alléger un budget conséquent (presque 30’000 fr.), notre aventure a commencé le jeudi 17 mars, lorsque nous avons quitté la Suisse. Le lendemain, à Nice, ville du départ officiel, nous avons obtenu nos fameux gilets de participantes qui ne nous ont plus quittées jusqu’à notre retour.

Le samedi, nous nous sommes rendues sur la promenade des Anglais pour exposer notre voiture avec les autres véhicules du rallye et les organisateurs nous ont signifié le départ. Quelques bisous aux proches et des coups de klaxon plus tard, c’était le démarrage officiel! L’émotion était forte et a engendré une sacrée montée d’adrénaline. Un moment incroyable, nous avions l'impression d’être des rocks stars acclamées par la foule!

Le jour suivant, nous sommes arrivées à Tanger et avons vécu un débarquement mémorable où les 4x4 côtoyaient les fourgonnettes des marocains rentrant au pays, chargées plus que de raison. Sur la route en direction de Meknès, nous avons eu droit à une grosse pluie qui nous laissait à peine entrevoir les lignes blanches des routes, et pour aller jusqu’à Erfoud nous avons bravé des chemins sinueux, la pluie, la neige et rencontré des singes. Eh oui, de vrais singes!

L’aventure dans le désert

La météo… Quand on part vivre une aventure en Afrique du Nord, on s’attend au soleil. Que nenni! Après la pluie, nous avons subi deux jours de tempête de sable lorsque nous sommes arrivées dans le désert. Rien ne nous a été épargné! Heureusement, l’organisation officielle mettait en place un bivouac sur lequel on pouvait trouver un espace nuit avec l’emplacement pour les tentes. Il y avait également des portakabin qui faisaient office de sanitaires, ce qui nous permettait dans la majorité des cas de prendre une bonne douche chaude, un véritable luxe dans cet environnement hostile, une véritable oasis de réconfort.


© rallyeaichadesgazelles.com

Nous avons reçu, lors des vérifications techniques et médicales, des rations militaires, pour les journées marathon ou dans le cas où nous ne serions pas rentrées au campement à temps pour manger. Les petits déjeuners et les soupers étaient gérés par l’organisation qui nous proposait une superbe diversité de mets (légumes, salade, plats typiques, viande et pâtisseries orientales).

Durant la course, les plus grosses difficultés se situaient au niveau de la navigation. En effet, il était très difficile de lire une topographie des années soixante et de s’orienter alors qu’il n’y avait rien à l’horizon... Il faut préciser que nous n’avions pas eu l’occasion de faire de stage de pilotage en conditions réelles. Par ailleurs, nous avons eu des vrais instants de «flippe». Il y a eu un épisode en particulier où le camp avait changé d'endroit. Ce jour-là, nous nous sommes complètement perdues, on ne trouvait pas de point de repère. On a zigzagué un moment, faisant des allers-retours… On s’est remémoré ce qu’on nous avait conseillé: «Quand vous êtes perdues, retourner au dernier point où vous sûr de savoir où vous êtes». Et là, un petit miracle est arrivé: nous sommes tombées sur des concurrentes qui nous ont aidées. Ça paraît bête mais ça a été un énorme soulagement. Parfois, on a l'impression d'être seules au monde, on ne croise personne pendant de longues heures. Même s’il nous est arrivé de voir débouler quelqu'un sur son vélo, en plein milieu des dunes!


© rallyeaichadesgazelles.com

Ce qui est particulier, c’est que les équipages étaient concurrents mais également solidaires. Il y avait un vrai esprit «gazelle» sur le rallye. On s'entraidait de différentes manières, un bonjour, un sourire, un mot d’encouragement ou un coup de main ou de pelle pour se sortir des petites ou des grosses galères.


© rallyeaichadesgazelles.com

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Cœur de Gazelles

Lors d’une étape, nous avons eu la chance de visiter un village où la caravane de «Cœur de Gazelles» (ndlr: l’association parrainée par le rallye) était installée. Des médecins étaient en train de prodiguer des soins aux habitants et des fournitures diverses récoltées par les participantes étaient distribuées. Un joli moment qui nous a permis de nous sentir utiles et de constater les accomplissements d’une telle association.

A deux 24 h/24 h, 7 J/7 J

Etant amies de longue date, on peut dire que la cohabitation entre nous deux s'est plutôt bien passée. Bien sûr, on découvre de nouveaux aspects de l'autre durant une aventure telle que celle-ci. Faire «tente à part» permettait de se retrouver un peu seules. Pour résumer, sur le bivouac, nous n’avions presque que des moments de rires et de partage inoubliables lorsque tous les équipages se retrouvaient pour se raconter la journée passée.


© rallyeaichadesgazelles.com

Le retour à la vie réelle

C’est formidable de découvrir de nouvelles choses, des endroits inconnus, mais le retour à la maison est toujours un réel bonheur! La difficulté est de vivre à nouveau des journées «normales». Car pendant huit jours de compétition, nous avons vécu des moments de dépassement de soi tellement forts que maintenant, cette sensation et surtout le sentiment d’avoir su/pu y faire face nous manquent.

Pour conclure, les épisodes marquants de cette expérience ont été la découverte de sublimes paysages et surtout de l’immensité des espaces tels que les dunes de Merzouga; mais aussi le souvenir du soulagement qu’un simple drapeau rouge de checkpoint peut donner lors des étapes où l’on a eu beaucoup de difficultés (franchissement, ensablement etc.). Enfin, les heures les plus intenses ont probablement été les journées marathon, en particulier la première dans les dunes. Nous roulions aux côtés de 3 équipages suisses et un français. Des filles formidables! Il y a eu de vrais instants de solidarité, de partage et de franche rigolade.

Un nouveau défi?

Il existe de nombreux autres challenges à travers le monde, alors pourquoi ne pas essayer quelque chose de nouveau pour encore apprendre et partager davantage?

A notre retour, une de nos acolytes suisses nous a donné quelques photos de nos péripéties avec une jolie phrase de Ralph Waldo Emerson qui dit: «N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace». Cette citation résume très bien cette merveilleuse aventure.


© rallyeaichadesgazelles.com

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