Sexe: le tantra ou comment atteindre le nirvana sexuel

C’est quoi?

Parfois considéré comme le yoga de l’amour (auquel il emprunte le principe des chakras), le tantra est avant tout une philosophie selon laquelle le corps et l’esprit ne forment qu’un. D’ailleurs, le mot sanscrit «tantra» signifie «tissé ensemble». On retrouve dans le tantra les mêmes principes masculin et féminin que dans le tao chinois. L’acte sexuel est donc vu comme un moyen de fusionner le physique et le spirituel, le yin et le yang (incarnés dans le tantra par les dieux Shakti, principe femelle, et Shiva, principe mâle). Le but du rapport est d’atteindre l’extase par la communion de ces deux éléments qui se complètent. Selon les écritures sacrées de cette doctrine, l’univers serait d’ailleurs né de l’union de Shiva et Shakti.

Ça vient d’où?

D’Inde. L’auteure Michèle Larue, estime que l’origine de ce courant holistique remonterait à sept-mille ans. Né dans le nord du pays, transmis oralement, le tantra aurait gagné le reste de la péninsule autour du XVIIe siècle apr. J.-C. pour s’étendre au Népal, en Chine et au Japon, notamment. Il est évoqué dans les védas, ces textes sacrés de l’hindouisme.

Ça se passe comment?

Des techniques de respiration lente et des postures physiques permettent d’apprendre à contrôler l’énergie sexuelle («kundalinî») et à la faire circuler dans le corps. Le rapport sexuel tantrique est lent et dure entre une et trois heures. Les préliminaires sont essentiels. Partant du principe que donner est aussi important que recevoir, il implique toute une série de massages pour stimuler le corps de son partenaire – et le sien – dans sa totalité avant même de passer aux parties génitales. Le but étant que tout l’organisme ait du plaisir et que les cinq sens soient sollicités. A cette fin, on met en place tout un cérémonial: on s’éclaire à la lueur des bougies (la vue), on fait brûler de l’encens (l’odorat), on met de la musique douce (l’ouïe), on déguste des fruits frais (le goût).

C’est bien?

Alors que dans la conception occidentale, la finalité du rapport sexuel est l’orgasme, dans le sexe tantrique, on cherche à atteindre une jouissance sans éjaculation afin que l’énergie ne soit pas expulsée hors du corps. Selon les adeptes de la doctrine, cette pratique permettrait de démultiplier la puissance tout comme la durée des orgasmes qui pourraient durer plusieurs minutes, voire plusieurs heures! Cette idée existe aussi dans la médecine traditionnelle chinoise qui considère qu’une sexualité épanouie sans déperdition de semence aide à la bonne circulation du «chi», le souffle vital, et donc à la longévité.

C’est pour qui?

En 1990, Sting a été la première célébrité à dire publiquement être adepte du sexe tantrique. Ses ébats avec son épouse Trudie pouvaient durer jusqu’à sept heures, prétendait-il à l’époque. Depuis, le chanteur s’est rétracté. Cette déclaration n’aurait été qu’une boutade lancée lors d’une interview bien arrosée avec son ami Bob Geldof. Ce qui n’a pas empêché d’autres stars de vanter les bienfaits du tantra: P. Diddy, l’actrice Heather Graham (Austin Powers) ou encore Scarlett Johansson.

A lire

«Osez… le sexe tantrique»,
de Michèle Larue,
Ed. La Musardine.
En librairie le 22 novembre 2012.